LE BA’AL SHEM TOV (1698-1760) RABBI LEVY YITSHAK DE BERDITCHEV (1740-1810) et le HOZE DE LUBLIN (1745-1815).

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1698, fin du XVIIème siècle, voit le jour en Pologne celui qui sera surnommé « le Ba’âl Shem Tov » ou le Besht par acronyme et qui sera le fondateur du Mouvement Hassidique. Rabbi Israël ben Eliezer, naît dans un village près de Kaménitz, dans une région mi polonaise mi lithuanienne.

 

Ses parents moururent lorsqu’il était très jeune et, dit-on, il aimait se recueillir au sein de la nature pour prier. Petit à petit, il acquit une connaissance très poussée de la botanique et il sut très tôt employer les plantes à des fins thérapeutiques.

Il épousa une jeune-fille de la région (d’Okopy) et, de manière à subvenir aux besoins de sa famille, il devint « shamash » du beith hamidrash local. Malheureusement, il n’eut pas d’enfant et sa femme décéda le laissant veuf très jeune. Israël, devint melamed pour de jeunes enfants, il devint shohet et se rendait dans les villes voisines pour exercer.

C’est finalement dans la communauté de Brödi qu’il s’installa et continua à enseigner les jeunes enfants et se remaria avec une jeune-fille dénommée Hanna, sœur d’un jeune rabbin Abraham Guershon de Kitov. Israël continua à s’isoler pour prier et se recueillir et, après avoir déménagé plusieurs fois il se rapprocha de cette bourgade Kitov.

C’est à cette époque que l’enseignement cabalistique du Ari zal parvint en Europe de l’Est et fit de nombreux adeptes. Et c’est ainsi que Rabbi Israël fut surnommé « ba’al Shem Tov » (celui qui possède le bon nom) car, à des fins thérapeutiques, Rabbi Israël savait utiliser les Noms sacrés d’HaShem. C’est en 1740, qu’il s’installa définitivement à Meziboj.

A cause de ses connaissances en cabale, et de ses facultés personnelles, le Ba’al Shem Tov devint rapidement célèbre et de nombreux disciples se disputaient jalousement une place pour faire partie du « hatser » (de la cour) du Tsadik (juste).

Des juifs arrivaient parfois de très loin pour demander une « berakha » (bénédiction) de ce grand homme. Voici un bref récit sur les capacités de ce cabaliste :
Un jour, un équipage impressionnant de beauté et de puissance fit son entrée à Meziboj. Un homme bien et richement vêtu descendit de sa calèche et dirigea ses pas vers la maison du Ba’al Shem Tov.

De son côté, Rabbi Israël attendait son visiteur qui n’était autre que le responsable d’une communauté juive de la région. Le personnage, après avoir salué comme il se doit l’érudit, sortit de l’une de ses poches un sac rempli de pièces d’or.

Rabbi Israël remercia chaleureusement ce donateur et lui demanda s’il désirait une berakha particulière pour son commerce, sa famille, ses enfants… Le visiteur, avec suffisance confia au Tsadik qu’il n’avait besoin de rien car il possédait tout ce qu’un homme pourrait désirer et fit signe qu’il désirait reprendre son chemin. Rabbi Israël tendit à son visiteur une lettre cachetée pour un notable de la communauté voisine et lui souhaita une bonne route de retour.

Le temps passa, et, le sort de ce commerçant si prospère bascula, peu à peu ses affaires périclitèrent, sa famille s’éparpilla, il dut vendre son domaine puis, un jour il se trouva sans plus rien à manger, et dut se vêtir de vêtements usagés car il n’avait même plus où se chauffer.

En enfonçant ses mains dans ses poches, il trouva une enveloppe…. C’est alors qu’il se souvint que le Ba’al Shem tov lui avait remis 16 ans auparavant une missive pour le notable de la communauté ! Frappé de stupeur d’avoir manqué à son devoir, il se précipita et se mit en devoir de se rendre à l’adresse indiquée.

Le notable le reçut. Décacheta la lettre et se mit en devoir de lire le message inscrit tant d’années auparavant : Mon cher Ami, le porteur de la présente m’a rendu visite et il a refusé toute bénédiction que j’aurais pu lui donner, aussi, dans la situation dans laquelle il se trouve à présent, je vous demanderai de vouloir bien l’aider à se rétablir de sa chute économique.

Pour vous prouver que je suis bien l’auteur de ces lignes, je veux vous envoyer mes souhaits de mazal tov pour la naissance de votre fille aujourd’hui-même pour vous qui n’avez pas eu d’enfants jusqu’à ce jour….

Sur ces entrefaites, le shamash pénétra dans le salon et annonça à haute voix : « Mazal tov, Rabbi, une fille vient de naître à votre foyer « !

Le nouveau père, invita le visiteur à se joindre à sa famille et il promit de l’aider à se rétablir financièrement.

 

  Résultat de recherche d'images pour "RABBI LEVY YITSHAK DE BERDITCHEV" RABBI LEVY ITSHAK DE BERDITCHEV

Il naquit en 1740 en Galicie et fut le disciple de Dov Baer de Mezeritch un grand maître du hassidisme…

Eut égard à sa conduite vis-à-vis de ses semblables, il mérita le surnom du « sanégor bené Israël » (sanégor est l’avocat de la défense). Et, pour illustrer sa vie des quantités d’histoires sont racontées sur son compte car en toutes circonstances, il tentait toujours de juger son prochain avec une indulgence infinie….

Nous citerons ici deux petits contes :
Yom kippour approchait et, Rabbi Lévy Yitshak se dirigeait à pas feutrés vers la synagogue où il allait bientôt prendre part à la récitation des selihoth lorsque son attention fut attirée par les voix hautes émanant d’un groupe de personnes qui répertoriaient les derniers vols effectués : « un bracelet en or chez Shlomo, un collier en or et diamants chez Isaac, dix bagues chez David etc…. » Rabbi Lévy Yitshak, ému aux larmes, éleva ses yeux vers les cieux et s’exclama : Maître du Monde ! Vois, même eux procèdent au vidouy ! pardonne-leur !!!

Le Vidouy est cette longue confession que l’on récite en se frappant la poitrine tous les jours mais plus particulièrement lors des yamim norayim et, de manière à plaider la cause même des malfaiteurs, Rabbi Lévy Yitshak partait toujours du principe qu’un « ben Israël » ne peut pas être foncièrement mauvais.

Deuxième histoire :
Une année, Yom Kippour était tombé un shabbat…. L’office se déroulait à merveille et, après avoir prié moussaf, l’ensemble des fidèles (le kahal) s’éparpilla pour aller prendre un peu de repos…. Rabbi Lévy Ytshak de Berditchev s’assit dans un coin de la cour de la synagogue (schule en yiddish pour désigner le lieu de prières comme étant aussi un lieu d’études ou école).

Lorsqu’il aperçut un peu plus bas un juif fumant tranquillement sa pipe. Le Tsadik se redressa et d’un bond, il se rendit chez ce Yidelé (ce petit Juif appellation pleine d’affection). Il s’adressa à lui ainsi : shalom lekha (shalom à toi !) Tu fumes aujourd’hui ? Eh oui répondit l’homme.

Lévy Yitshak argumenta : peut-être ne sais-tu pas qu’aujourd’hui est yom kippour, le jour le plus saint de l’année ? Si fait si fait répondit l’homme ! Peut-être ne sais-tu pas qu’il est interdit de fumer à Yom kippour et c’est pour cela que tu fumes ?? Pas du tout repartit l’homme, je sais parfaitement qu’aujourd’hui est yom kippour et que c’est le jour le plus saint de l’année et qu’il est interdit de fumer en ce jour mais je fume tout de même !

Alors, Rabbi Lévy Ytshak de Berditchev, en larmes, s’écria : OY, Ribono shel oylom (Maître du Monde) regarde comment cet homme est honnête vis-à-vis de Toi : il aurait pu mentir et saisir de faux prétextes et mentir mais, il a soutenu la vérité et il n’a pas essayé de se faire pardonner en mentant !

Ces histoires pourraient faire penser qu’il était « bon enfant » mais, en réalité, même dans des cas désespérés il essayait toujours de trouver un côté positif dans chaque être et dans chaque situation.

LE HOZE DE LUBLIN

Yaacov Ytshak HaLévy Horowitz naquit à Lublin, en Pologne en 1745 dans une famille honorable où le père était président du tribunal rabbinique de la ville et sa mère était elle-même fille de rabbin.

Toute la vie du jeune-homme se déroula dans un milieu rabbinique et il fut le disciple de rabbins célèbres. Il épousa en secondes noces la fille d’un rav célèbre le Rabbi Tsvi Hirsch. De sa première femme on ne sait que très peu de choses mais on sait qu’il se sépara d’elle presqu’immédiatement après l’avoir épousée.

Il fut le disciple de plusieurs maîtres hassidiques avec, en particulier, le « maguid » de Mezeritch et, Rabbi Elimelekh de Lizensk. Celui-ci éprouvait de plus en plus le besoin de s’isoler et c’est à cette époque, que Yaacov Yitshak HaLévy Horowitz prit la tête d’un cercle hassidique qui alla en s’élargissant. Son maître bénit cette entreprise.

Dans l’intervalle, la deuxième épouse décéda et il épousa en troisièmes noces une jeune femme du nome de Biela de Ma’less.

Il fut l’un des disciples les plus remarqués du grand maître hassidique Rabbi Elimelekh de Lisensk, lequel remarqua très vite que Yaacov Yitshak possédait une faculté hors du commun : il « voyait » d’où son surnom le « hozé » ce qui signifie en hébreu le « voyant » ou celui qui « prévoit ». Tout comme il y a eu aussi le « Maguid » de Mezeritch. Maguid signifiant qu’il dévoilait l’avenir.

Après la disparition de Rabbi Elimelekh de Lizensk, Yaacov Yitshak devint naturellement et officiellement le « voyant » de Lublin, Chef de la communauté hassidique de Galicie et de Pologne. Par la suite, il déménagea souvent jusqu’à ce qu’il revint à Lublin en 1794. Il mourut à Lublin en 1815.

Sur le Hozé de Lublin courent de nombreuses anecdotes. J’en ai choisi deux pour votre plaisir.

Rabbi Yaacov Yitshak Halévy, le « Hozé de Lublin » au long des longues prières de Rosh Hashana ou de Kippour, avait l’habitude de priser un tabac spécial dont il appréciait l’arôme et, toujours avant les « yamim noraïm » il demandait à l’un de ses fidèles de lui procurer le fameux tabac.

Une année, ce fidèle se permit une réflexion : « Rabbi ! Ne pouvez-vous pas vous abstenir pendant ces offices de jours si redoutables vous passer de sentir ce tabac ?« 

Le Hozé de Lublin répondit : Dans la rue, se trouvait un pauvre hère qui n’avait pour seul bien qu’un violon très ancien et, tout le jour, il égrenait quelques vieilles mélodies ce pourquoi des passants déposaient une obole dans la sébile qu’il déposait près de lui pour lui permettre de s’alimenter.

Un jour, le roi vint à passer et il entendit l’une de ces mélodies et il s’emplit de joie. Arrivé au château il ordonna à l’un de ses serviteurs d’aller chercher ce vieil homme avec son violon et le prier de venir se produire devant le roi qui, jour après jour, prit un réel plaisir en écoutant ce modeste virtuose interpréter simplement des airs que le souverain appréciait réellement.

Cependant, à chaque fois, les cordes de l’instrument cédaient et le vieux violoniste changeait les cordes et réaccordait son violon à chaque fois pendant ce temps-là, le roi ne montrait aucun signe d’impatience bien au contraire. L’un des favoris assistant à cette séance chaque jour s’impatienta et reprocha au vieillard de ne pas venir au palais avec un violon équipé de nouvelles cordes….

Le musicien rétorqua que ces interruptions n’importunaient pas le souverain qui, au contraire semblait prendre un plaisir évident sinon, reprit-il, il ne m’aurait pas choisi parmi les autres musiciens.

Le Hozé de Lublin interrompit son récit pour expliquer à son fidèle vois-tu mon cher, devant le Saint Béni soit-IL des milliers d’anges chantent et, pourtant, IL m’a choisi pour que moi aussi j’ajoute ma voix à celles des anges, aussi ces brèves interruptions causées par le fait de respirer l’arôme de ce tabac n’importunent-elles pas le Saint Béni soit-IL, sinon, IL m’aurait remplacé par quelqu’un d’autre !!!!

Voici une autre anecdote :
Rosh Hashana : les tefiloth s’écoulèrent avec ferveur mais aussi avec des danses exprimant une joie extrême…

Un homme pieux mais austère s’approcha du Hozé de Lublin et lui dit : C’est bien à Rosh Hashana qu’HaShem inscrit ceux qui le méritent dans le Livre de la Vie et ceux qui ne le méritent pas dans un autre registre, n’est-ce pas ? En ce cas, le moment est grave ! pour quelles raisons ces gens dansent-ils et chantent-ils en exprimant une joie immense ???

Le Hozé de Lublin posa délicatement sa main sur les yeux du hassid et de l’autre main le guida vers un « autre » lieu ; puis, le Hozé fit s’approcher ce même homme d’une table légèrement rehaussée où un très gros registre était posé et ouvert. En tête des pages ouvertes était inscrit « livre de la vie » et au-dessous étaient inscrits des noms, beaucoup de noms……..

L’homme s’approcha du Hozé de Lublin et lui glissa à l’oreille : Tous ceux qui dansent ont leur nom inscrit mais je n’y ai pas vu le mien ????

Le Hozé lui conseilla : il est écrit que devant toi se trouvent la vie et la mort et HaShem nous dit de choisir la Vie ! Danse comme eux et réjouis toi !….. promit le Hozé………….

Caroline Elishéva REBOUH

Mes Chers Amis,
J’espère que les fêtes se sont bien déroulées pour tous et nous nous rapprochons de Yom Kippour, Yom HaDin : le jour du jugement.
Nous devrons examiner un peu plus nos actions et prendre de nouvelles résolutions. Dans cet envoi, aujourd’hui, je joins des textes concernant Kippour et le service pontifical tel qu’il sera évoqué pendant l’office de Kippour.
Je vous propose de lire quelques petits contes hassidiques qui nous enseignent comment se poser par rapport aux autres que nous jugerons « le kaf zekhout » avec indulgence de la même façon que nous souhaiterions être jugés avec une grande miséricorde.
GMAR HATIMA TOVA   (une bonne signature)
 Caroline Elisheva  Rebouh Ben Abou   

אלישבע  רבוה בן אבו 

MA Hebrew and Judaic Studies
Administrative Director of Eden Ohaley Yaacov

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