« Le Monde ne tient que par le mérite des enfants qui étudient la Torah ».
Telles étaient les paroles du Grand Rabbin de Paris David MESSAS,zal lorsqu’il inaugurait en Septembre 1996 avec nous le Jardin d’Enfants d’Issy-les-Moulineaux. Et il ajoutait : « Toutes mes bénédictions à cette nouvelle structure dans la Communauté qui, grâce à une formidable équipe de bénévoles, prépare des générations futures.
Les aider, pour qu’il se développe est une grande Mitzva.
Accompagné de Mr Moïse COHEN alors Président du Consistoire et de René EMSALEM, qui souhaitait rappeler la mémoire de sa mère en apposant une plaque au dessus d’une des 3 classes, un engagement collectif fut pris pour développer et agrandir ce gan, situé au 2ème étage vide du bâtiment du Consistoire à Issy-les-Moulineaux.
On peut légitimement se poser la question en constatant l’inacceptable acharnement de la Commission administrative actuelle, qui a fini par avoir raison de cette magnifique structure que nous avons construit . Fermer ce gan à petits effectifs, qui recevait aussi, durant toutes ces années, des enfants en difficultés, est simplement aberrant et c’est la raison pour laquelle nous sommes véritablement révoltés par l’indifférence, l’inertie et l’opposition manifestées par cette commission administrative et le consistoire de Paris.
Nous ne pouvons rester insensibles à cette démolition au cœur d’une des plus belles mitzvot de la Torah et sommes obligés d’alerter l’opinion juive pour que chacun prenne ses responsabilités.
Cette réalisation est si importante à nos yeux que nous voulons faire un rapide rappel des faits : Après différents travaux, nous avons fait fonctionner ce gan y compris la prise en charge de la gestion complète et ceci pendant 15 années . Nous n’avons jamais ménagé nos efforts de façon bénévole, cela va de soi, pour un fonctionnement harmonieux avec des classes à petits effectifs, la transmission du Hol (enseignement de l’Education Nationale) et du Kodesh, assurée par une équipe pédagogique que nous voulions compétente afin de diriger les plus grands dans des écoles sous contrat d’association, et ceci dans une chaleureuse ambiance familiale.
Comment oublier la mise en place d’activités multiples (Tefilot, kabbalat. chabbat, différents ateliers, Musique, Sorties pédagogiques, Galas…..)
Cette si belle réalisation était devenue notre fierté, celle des parents y compris du Maire de la Ville si bienveillant.
Après toutes ces années, et pour plus de disponibilités personnelles, une famille de cette communauté prend en charge la gestion en Janvier 2010
Dépôt de bilan de ces gestionnaires, Fin Novembre 2014.
La Commission administrative avec son président, confortée par le Président du Consistoire de Paris, malgré nos appels téléphoniques demandant de nous permettre le maintien du Gan jusqu’en Juin 2015 (des amis donateurs et des parents prêts à nous aider dans la gestion) , décide brusquement la fermeture de cette structure de 20 ans en plein milieu d’année, sans tenir compte des enfants en difficultés et du stress des familles surtout pour les tous petits de 2 ans qui commençaient à bien s’intégrer.
Aucune considération à notre égard, aucun respect, ne nous demandant aucune explication, la décision a été tranchante et même plus la commission administrative a changé le code de l’entrée du Gan que nous avions rajouté (sécurité oblige) et nous interdire l’accès !!!!
Comment pouvons-nous accepter cette folle idée de la part du Consistoire qui dans son combat dans la Communauté parle de l’importance de l’Education ?
Comment ne pas être écoeurés par un tel comportement de dirigeants qui prétendent défendre les valeurs essentielles du Judaisme ?
A quoi servent ces déclarations sans lendemain ? Ces discours creux sur l’importance de l’éducation ?
Tous ces bouleversements se sont passés durant la semaine de Hanouccah, et nos petits élèves, si heureux habituellement, ont compris qu’ils ne reviendront plus avec leurs parents.
Devons-nous baisser les bras pour autant ? Nous n’en sommes pas si sûrs, car notre entière implication durant toutes ces années parle pour nous .
Nous avons décidé de rédiger cet article pour dire ce que nous avons sur le cœur, mais surtout pour que chacun comprenne qu’il faut réagir dans cette période troublée : l’important c’est de préparer nos enfants à un avenir semé d’embûches.
Qu’Hachem nous aide à redonner vie à une structure similaire.
NOUS Y SOMMES PRETS !
Jeanine et Claude ATTIA (BOULOGNE)
NDLR – Nous voulons attirer l’attention de nos lecteurs sur un enseignement récent de la Thora. L’épisode du veau d’or est riche de leçons. Nous savons d’après nos maîtres et d’après la Thora, que les initiateurs du veau d’or sont les Égyptiens convertis que notre Maître Moshé a accepté de recueillir lors de la sortie d’Égypte. C’est pourquoi Dieu dit à Moshé « regarde ton peuple que tu as fait sortir d’Égypte » parlant de ces « convertis ». Il n’en demeure pas moins que la faute retomba sur la totalité du peuple juif, parce que les majorités silencieuses sont toujours complices, comme ce fut le cas en France, en Allemagne ou ailleurs durant la Shoah. Notre communauté aujourd’hui n’échappera pas à sa responsabilité, en restant silencieuse face aux graves dysfonctionnements communautaires, engendrés par des dirigeants plus attentifs à leur image, qu’à la communauté elle-même. La Communauté en se désintéressant de sa gouvernance est responsable de cette situation et en paie le prix fort, par une dégradation du tissu communautaire, par une gouvernance arrogante non représentative, tant les processus démocratiques sont bafoués.
Donc une école ferme ses portes, mais d’autres vont faire de même très bientôt. Perte d’effectifs, absence de décision permettant de redresser la situation, et surtout une totale démobilisation de la Communauté, simplement parce qu’il n’y a plus de dirigeants. Quand Moshé (Moïse) s’est absenté pendant 40 jours, le peuple a eu peur de ne pas avoir de dirigeant, et l’a substitué par un veau d’or, maintenant nous avons l’impression d’en avoir, ce qui est tout aussi grave.
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