Malgré le refus des Palestiniens de participer à toute négociation et l’absence de gouvernement en Israël, l’administration du président américain Donald Trump poursuivra le plan de paix  » ou Deal du Siècle « , notamment en faisant approuver par la Maison Blanche l’annexion israélienne, a déclaré  le conseiller principal du Président, Jared Kushner aux sénateurs américains lors d’une réunion à huis clos mercredi dernier, selon le correspondant diplomatique de Channel 13 via Axios.

La nouvelle survient juste après la troisième élection d’Israël en un an, qui a vu le pays toujours divisé, aucun vainqueur n’étant sorti de l’impasse politique.

Malgré cela, il semble que l’administration Trump pense que le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son principal rival politique, le leader bleu et blanc Benny Gantz, soutiendront tous deux l’annexion.

Bien que les responsables américains et israéliens se soient rencontrés à Jérusalem il y a deux semaines pour discuter des zones de la Cisjordanie sur lesquelles l’administration Trump est prête à reconnaître l’application de la souveraineté israélienne, Kushner a déclaré que le processus global de démarcation prendrait des mois.

Dans l’intervalle, il a exhorté les Palestiniens à entamer les négociations, affirmant qu’ils pourraient améliorer leur position par le biais de négociations, mais qu’ils n’ont à s’en prendre qu’à eux-mêmes si cela se poursuit sans leur approbation, selon le rapport Axios.

Les Palestiniens ont déclaré leur refus d’accepter le plan de paix de l’administration Trump bien avant que le plan ne soit dévoilé, et depuis lors, ont refusé de bouger sur la question.

En outre, l’Autorité palestinienne a réprimé tout effort perçu de «normalisation» des relations avec Israël au cours des mois qui ont suivi le dévoilement du plan.

Selon Kushner, qui a exposé aux sénateurs la même présentation que celle utilisée lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies en février, la situation s’est de plus en plus aggravée en raison de deux facteurs spécifiques: l’augmentation des efforts d’expansion d’Israël en Cisjordanie et la dépendance croissante des dirigeants Palestiniens vis-à-vis de l’aide étrangère.

Selon un haut responsable de la Maison Blanche, «le message de Kushner était que chaque fois que les négociations échouaient, les Palestiniens obtenaient plus d’argent et Israël pouvait continuer à étendre les implantations, mais le processus de paix est devenu une fausse bonne idée et n’a rien résolu. Les dirigeants des deux parties ont continué à obtenir ce qu’ils voulaient sans améliorer la vie des gens.  »

Kushner a cité le soutien de nombreux États arabes, ainsi que le manque d’opposition de l’UE au plan, comme raisons pour lesquelles il pourrait encore le pousser plus loin.

« Personne ne peut dire que nous n’avons pas donné aux Palestiniens une chance de revenir à la table (des négociations) », a déclaré un responsable de la Maison Blanche à la Chaîne 13. « S’ils veulent parler, nous sommes prêts. Nous pensons que nous pouvons faire mieux pour eux, mais sinon le monde va continuer sans eux. Nous n’allons pas faire les choses de la même manière stupide qu’auparavant. Nous allons continuer d’avancer.  »

Le plan de paix de Trump, intitulé « Route vers la Prospérité », a été dévoilé pour la première fois par Trump et Netanyahu en janvier 2020. Aux termes de l’accord, l’administration Trump reconnaîtra l’annexion et l’application de la souveraineté israélienne sur 30% de la Cisjordanie/Judée-Samarie.