Ki Tissa 5782: le veau d’or et l’encens (vidéos)

Cette parasha qui est cette année l’antépénultième du livre de shemoth est une sidra très importante car elle est longue mais surtout parce qu’il y est question du shabbat, des fêtes, de l’encens mais surtout encore une fois de la faute du veau d’or (plus de 70 versets sont encore consacrés à cette faute que nous n’avons pas encore réussi à nous faire pardonner totalement) …

En effet, comment pourrions-nous faire pardonner un tel acte alors que nous avons assisté à tous ces prodiges et miracles déployés par HaShem, comment avoir vu le déchirement de la Mer Rouge et les soldats de l’armée égyptienne précipités avec leurs chars et leurs montures dans les flots de la Mer Rouge, après avoir vu et entendu tout ce déploiement incroyable pendant la dédicace de la Torah et se laisser encore convaincre par le lashon HaRa des étrangers qui se sont joints au Peuple et faire un veau d’or ?

Nous avons cité, au cours des années précédentes, de nombreuses raisons visant à minimiser la faute du peuple…. Cependant la faute est restée entière et les Sages enseignent que de même que lors de la traversée de la mer 12 sentiers se sont créés pour permettre à tout le peuple de passer d’une rive à l’autre de la mer en moins de temps qu’il n’eut été nécessaire si le peuple ne s’était pas séparé en tribus, lors de la création de ce veau, ce sont en réalité 12 veaux qui sont apparus un dans chacun des campements de chaque tribu !

Yéhouda HaLévy, dans le Sefer HaKouzari, évoque le désarroi vécu par le peuple lorsque tout le peuple attendait le retour de Moïse du Mont Sinaï et, ils pensèrent que, ce grand homme qui les avait aidés à sortir d’Egypte, était peut-être mort et que, de ce fait, ils avaient perdu leur chef et guide et qu’ils seraient désormais voués à une perte certaine.

D’après cette explication, le veau d’or surgi du feu (ou les 12 veaux situés dans les 12 camps des douze tribus) n’étaient pas considérés comme des dieux mais, comme des guides ou une sorte de « lien » qui remplacerait Moïse et leur permettrait d’être en quelque sorte en lien, ou en connexion avec HaShem ! Et il en est de même pour la part d’Aharon dans cette affaire : après que le Grand-Prêtre Aharon eut constaté ce qu’il était advenu de Hour, tué parce qu’il voulut temporiser un peu le mouvement de foule, le Cohen préféra essayer d’obtempérer pour tenter de « gagner du temps » sachant que tout rentrerait dans l’ordre au retour du prophète.

Certains autres exégètes s’interrogent sur ce qui était répréhensible : était-ce le fait d’avoir représenté un veau ? La réponse est claire d’après, encore une fois, Yéhouda HaLévy : la présence de Kérouvim (les anges) dans le Mishkan, et le fait que sur la Merkava (ou Char céleste) apparaissent des « images » (celles d’un lion, roi des animaux sauvages, d’un taureau, roi du bétail, d’un aigle, roi des volatiles, veut clairement dire que la reproduction d’animaux ou d’anges n’est interdite qu’à partir du moment où l’homme les reproduit pour lui rendre un culte.

Or, beaucoup d’exégètes s’interrogent sur le fait que la faute du veau d’or soit rapportée dans le texte de la Torah entre ceux très importants sujets : le shabbat et la fête de Pessah. Quelle serait la raison pour laquelle le sujet du veau d’or n’a pas été abordé tout seul sans qu’il n’y ait besoin de l’entourer du shabbat et de Pessah/fêtes.
Les Sages de la Mishna indiquent ceci : tous les shofaroth (shofar) sont kashères à l’usage liturgique, il est interdit, toutefois, de se servir du shoffar d’une vache, à cause de la faute du veau, et qu’un tel shoffar ne vienne rappeler cette faute, car la vache rousse vient « racheter » la faute du veau d’or et, on ne doit pas rappeler cette faute avec un shofar qui serait confectionné à partir de la corne d’une vache.

La faute des Bené Israël fut de ne pas respecter la « hiérarchie » et de ne pas accorder leur confiance. Avant d’escalader le Mont Sinaï pour y recevoir les Tables de pierre et la Torah, Moïse avait désigné ses successeurs en cas de besoin : Aharon et Hour, pourquoi, saisis du désarroi de se voir soudain « abandonnés » et sans savoir que faire, pourquoi ne se sont-ils pas adressés à Aharon et Hour ??? C’est sur ce manque de réflexion et de confiance qu’ils furent jugés.

Pour la vache rousse : elle est pure de son vivant, et impure à sa mort. Elle sera brûlée jusqu’à être réduite en cendres. Tous ceux qui l’approcheront à sa mort seront rendus impurs, toutefois, les cendres de la vache mêlées à de l’eau rendront leur pureté à ceux qui l’ont perdue en étant aspergés par quelques gouttes de cette eau particulière. Or, de nos jours, nous n’avons plus de vache rousse et de cette eau lustrale pour nous purifier… Le Sifté Cohen prétend, sur la base du mot « lémor » לאמור présent à deux reprises dans le même verset qu’en lisant les versets de la vache rousse à haute voix, l’effet est le même que si l’eau lustrale était encore en notre possession…

En conséquence, le veau d’or est brûlé jusqu‘à ce qu’il n’en reste qu’une très fine poussière qui, diluée dans de l’eau, sera distribuée à tous ceux qui désiraient une idole et tous ceux qui ont assisté à cette scène dans le but de faire ressortir l’innocence de certains et, par voie de conséquence la culpabilité des autres. C’est ainsi également que s’exprime Juda Halévy dans son Livre du Kuzari.

En exigeant, à la veille de la Sortie d’Egypte de sacrifier un agneau alors qu’il est une idole égyptienne dans le but de bien faire comprendre tant aux Egyptiens qu’aux yeux des Bné Israël que l’agneau n’est rien d’autre qu’un animal servant à la nourriture.
Le fait de brûler cette statue jusqu’à la réduire en poussière n’est autre que de rabaisser aux yeux de ceux qui voulurent si fort un nouveau guide qu’il n’a aucun pouvoir qu’il, n’a aucun pouvoir.

La BeRaïTa de l’encens (vidéo)

Qu’est-ce qu’une beraïta ? Beraïta ou Baraïta est un enseignement qui n’a pas été inclus dans ceux qui composèrent la Mishna.

HaShem transmit à Moïse Ses consignes pour la construction du Tabernacle, de la Table sur laquelle seront présentés les sacrifices et les aromates composant l’encens que le Cohen offrira deux fois par jour et également le jour de Kippour.

Selon l’entendement normal, le bois est consumé par le feu et les métaux fondent lorsqu’ils sont exposés à une très haute chaleur mais, HaShem rassure Moïse en le prévenant que rien n’altérerait cet autel. Cette table, shoulhan en hébreu constituerait le seul lieu où le peuple pourrait faire expier ses fautes.

Pour cela, quatre épices parmi les onze qui entrent dans la composition de l’encens, forment le mot shoulhan (שלחן) : saraf, levona, helbana, nerd…. Et les autres sont un ensemble perpétuel pour l’absolution des fautes commises par les êtres humains.

Le Ari zal tous les Anges ont participé à la création de l’homme sauf un cependant ce dernier offrit de son gré une part à Moshé Rabénou lors du don de la Torah. Dans le désert, il y eut une épidémie et nombreux sont ceux qui succombèrent, cependant, en faisant fumer l’encens, la mortalité cessa car grand est le pouvoir conféré à l’encens pour arrêter la progression du fléau.

Dans la composition de l’encens avons-nous dit se trouve onze épices parmi lesquelles dix possèdent une odeur très agréable et seule l’une des onze se trouve avoir une odeur désagréable comme pour signifier que parmi un ensemble d’hommes bons un seul qui ne serait pas aussi bon ne pourrait déranger, ni affecter l’ensemble du parfum et, au contraire le mauvais se changera en bien.

Et, mieux encore, le laid et le détestable pourront être rachetés par les autres pour tendre vers ce qu’il y a de plus sacré en nous et dans la création tout entière. De cette façon, l’encens, la ketoret fera œuvre de rachat ou de réparation. Et le symbole de la force du bien contre le mal est magistral, en imposant une image : tous ensemble les hommes peuvent lutter contre les forces du mal que l’on peut alors distinguer.

Au centre de cet autel se trouve une sorte de couronne qui, telle la sefira supérieure de l’arbre séphirotique vient rappeler que toutes les actions tous les actes, toutes les intentions doivent tendre vers la perfection du « keter » ou si l’on veut : vers la Couronne du Saint Béni soit – IL !

L’on raconte que la colonne de fumée qui s’échappait du Temple deux fois par jour chargée de parfums subtiles se voyait jusqu’à Jéricho ! Cette colonne symbolisait le lien qui reliait Israël et HaShem au moyen de cet encens capable de réunir, et d’effacer des fautes mais surtout d’éloigner les dangers.

Aujourd’hui, il reste la prière à réciter deux fois le matin et une fois à minha et il serait dommage de s’en priver…….

Caroline Elishéva REBOUH

 

 

LES 36 TSADIKIM

Parmi la multitude d’enseignements contenus dans le Talmud il y a une notion qui s’intitule en abrégé : « LES 36 » ou encore LES 36 JUSTES CACHES en hébreu : lamed vav tsadikim nistarim. Ou en abrégé lamed vav.

Tout le monde (ou presque) connaît l’épisode où Abraham se reposant dans sa tente après avoir pratiqué la brith mila (circoncision) se retrouve confronté à un problème moral : Sodome et Gomorrhe doivent être détruites et notre Patriarche a tenté de « marchander » et il mène des négociations avec HaShem : « et s’il y a 50 justes… »

Les Sages du Talmud ont statué qu’à chaque génération s’élèvent des Justes dont les actes désintéressés et l’Amour du Saint Béni Soit-IL permet au monde de se maintenir par les actes d’Amour gratuit !

Les Hazal ont encore écrit une affirmation : le monde ne se maintient que grâce aux « bébés » de Beith Rabban. Que cela signifie-t-il ? Les jeunes enfants auxquels on commence à enseigner la Torah et les prières sont appelés « tinokoth » c’est-à-dire qu’ils sont considérés comme des êtres purs et innocents et pendant les prières de Yom Kippour on n’hésite pas à demander à HaKadosh Baroukh Hou de nous pardonner ne serait-ce que par le mérite de ces bébés …. Mérite immense sans lequel nous ne pourrions vivre.

Prions tous grands ou petits, cherchons HaShem qui n’attend que nos prières pour nous faire entrer dans un monde où le mal n’existe pas !

par CER

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires