Même assis, Jean-Louis Trintignant continue de lever les foules. Invité ce jeudi 13 décembre dans la matinale de France Inter pour parler du succès qu’a connu la première du nouveau spectacle « Trintignant, Mille, Piazzolla » deux jours plus tôt à la maison de la Radio.

Dans cette interview, il a cassé le rythme effréné des matinales avec ses poèmes et a parlé d’amour, de politique, de sensualité et de la mort. Sans langue de bois.

« La mort est partout dans le spectacle. Il faut en parler, il ne faut pas en faire quelque chose de secret, de mystérieux. Moi j’espère qu’on dormira mais je n’en suis pas sûr » s’est confié l’acteur de 88 ans face à Léa Salamé.

Même s’il en parle dans ses poèmes, le comédien l’avoue avec honnêteté: « J’ai peur de la mort. »

« Je suis mort il y a quinze ans »

Jean-Louis Trintignant est également revenu sur le décès de sa fille Marie via un poème à la fin du spectacle. « Il y a quinze ans que ma fille est morte et ça fait un peu ridicule que quinze an après je parle encore de ça. C’est vrai que c’est la chose la plus importante de ma vie. Je suis mort il y a quinze ans. »

Mais l’acteur du film Le conformiste de Bernardo Bertolucci a également évoqué l’amour de la femme. Sensuelle, omniprésente, elle est sublimée dans les poèmes qu’il récite tout au long du spectacle: « C’est vrai que j’aime les poèmes qui parlent de la sensualité ».

A la demande de Léa Salamé, il récite alors un poème de Jacques Prévert qu’Yves Montand avait repris en chanson:

Macron « n’a jamais eu faim »

Jean-Louis Trintignant a ensuite dit ce qu’il pensait d’Emmanuel Macron et a déploré la distance qui séparait les plus pauvres des élites: « Entre les gens qui nous gouvernent et les gens qui souffrent, il y a un fossé. Macron je pense que c’est un homme honnête mais il n’a jamais eu faim. Il n’est pas assez proche du peuple. »

Pour lui, les seuls progrès qui vaillent sont ceux issus des politiques de gauche. Pour le prouver, il s’est essayé à une comparaison: « On avait trouvé un tissu qui permettait aux forces de l’ordre de s’agenouiller pour tirer, tuer des gens. Bon je trouve que ça, ce n’est pas tellement un progrès. »

Il préfère à cela les progrès sociaux et s’explique avec subtilité en faisant référence à un poème de Pierre Reverdy: « Quand on a dans la vie une fois ouvert les yeux, on ne peut plus dormir tranquille ».

Apollinaire? « Une pute »

Quand à la fin de l’interview, Léa Salamé évoque tous les poètes que Jean-Louis Trintignant aime déclamer, la journaliste se fait surprendre par une réponse cinglante. En effet, l’acteur a un avis bien personnel au sujet du poète Apollinaire, dont il partage pourtant les écrits: « Apollinaire n’était sans doute pas très sympathique, c’était une pute. » Voilà qui est dit.

Le Huffpost

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

2 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Élie de Paris

Le jardin…
Un jardin paisible, justement, juste à côté du pont Marie..
À la mémoire de sa fille, avec des figuiers. Nommé en son nom…

Jg

Bon ,il est comme les autres,ni plus ,ni moins .