Israël prévoit d’annoncer le lundi 9 mars que les arrivées de n’importe quel pays seront soumises à 14 jours d’isolement. Le Premier ministre Binyamin Netanyahu en a fait part lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre de la Santé Yakov Litzman. Ils préparaient sans aucun doute le public à des mesures plus fortes pour lutter contre la propagation de la maladie qui est passée de 15 à 39 victimes depuis vendredi, puis 53 mardi. Les dégâts économiques sont plus inquiétants et deviendront plus douloureux avant la fin de l’épidémie de coronavirus à une date future inconnue.

Un contexte était également nécessaire pour expliquer la décision des autorités sanitaires d’appliquer des restrictions à trois États américains, Washington, New York et Californie, et de les placer sur la liste des 97 pays du monde touchés par le virus.

Avant la conférence de presse, Netanyahu s’est entretenu avec le vice-président américain Mike Pence, que le président a chargé de combattre l’épidémie en Amérique, pour discuter des mesures de coopération. Les liens politiques, économiques et militaires entre les États-Unis et Israël sont extrêmement complexes et d’une importance capitale. Le Premier ministre a tenu à s’assurer que les lignes d’approvisionnement restent ouvertes. D’où la formule pour soumettre les arrivées de n’importe quel pays à l’isolement et aux tests, y compris venant des États-Unis, sans le préciser.

Le Premier ministre et le ministre de la Santé ont déclaré que les décisions à ce sujet et sur d’autres mesures de lutte contre le virus seraient débattues dimanche soir par le Conseil de la santé et de la sécurité nationale dirigé par les deux ministres et rendues publiques lundi. Litzman a ajouté que, bien que les mesures que son ministère avait appliquées pour contenir la propagation du virus aient été critiquées comme trop extrêmes, «nous voyons maintenant que nous avions raison. On nous a accusés de faire de la politique électorale. Mais notre politique a porté ses fruits et nous sommes dans une bien meilleure position que d’autres régions », a déclaré le ministre. «Nous avons pris des décisions difficiles et pris en compte l’aspect économique, mais en dernière analyse, la santé publique doit toujours l’emporter sur les considérations économiques. Nous espérons que le public fera preuve de compréhension. »

Moshe Bar Simantov, directeur général du ministère de la Santé, a souligné que tandis que les systèmes de santé des autres pays commençaient à s’effondrer en raison du nombre de patients infectés, Israël avait réussi à ralentir considérablement le taux d’infection pour suivre le rythme et la capacité des soins médicaux du pays.

Les paroles de Netanyahu et de Litzman ont été imprégnées du grave message que le pire était encore à venir. Bien qu’une grande partie de la population soit susceptible d’être infectée, probablement par une version légère de covid-19, des fermetures dans les zones les plus touchées sont à prévoir, ainsi que des restrictions strictes sur les événements communautaires ou même les services de la synagogue, selon la distance et à quelle vitesse la maladie se propage à travers le pays. Samedi soir, le Premier ministre a indiqué que la fermeture des écoles était prévue.