Au moins quatre manifestants ont été abattus par les forces de sécurité dans la ville de Khorramshahr (Muhammarah) dans le sud-ouest de l’Iran, a rapporté samedi soir le réseau Al-Arabiya basé en Arabie saoudite, après deux jours de manifestations contre le régime, à cause de la pénurie d’eau due à la pollution et à une forte salinité dans les réservoirs d’eau.

Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent que les manifestants se heurtent aux forces de la Garde révolutionnaire, scandant «mort à Khamenei» et «nous avons été volés au nom de la religion».

Selon le reportage, la nouvelle de la mort des manifestants intervient deux jours après l’éclatement de grandes manifestations à Khorramshahr alors que des milliers de personnes se rassemblaient devant la mosquée centrale de la ville.

Les rassemblements ont protesté contre ce que les activistes ont décrit comme une détérioration de la situation économique de leur ville, ainsi que le manque de soutien pour leurs villes, avec des slogans contre les « voleurs de régime » qui ont été entendus.

Ces manifestations rejoignent la vague de protestations qui a balayé l’Iran à la lumière de la crise économique et de l’effondrement de la monnaie locale.

Le guide suprême iranien Ali Khamenei a déclaré que les sanctions américaines contre ce pays étaient « destinées à inciter les Iraniens contre leur gouvernement ».

Il a ajouté qu’ ‘ »ils exercent une pression économique pour séparer le peuple du gouvernement, mais six présidents avant (Donal Trump) ont essayé de le faire et ont été forcés d’abandonner ».

La semaine dernière, le président iranien Hassan Rouhani a mis en accusation une campagne « israélienne et américaine », comme responsable des difficultés économiques qui balaient le pays alors qu’il se prépare à faire face aux sanctions américaines réimposées depuis que le président Donald Trump s’est retiré de l’accord nucléaire iranien.

« Nous ne céderons pas aux Etats-Unis. J’embrasse la main de chaque personne au sein de la nation iranienne et nous disons au monde que notre régime ne peut pas être miné (de l’intérieur)», a déclaré le président dans un contexte d’effondrement de la monnaie nationale, qui rend Téhéran de plus en plus nerveux, du fait des manifestations de masses dans les rues.

Le président iranien s’est trouvé sous la pression à la fois du grand public et des fonctionnaires du régime, rendus impatients par son manque de succès et en colère contre l’hypocrisie de plus en plus perceptible du régime.

Les citoyens critiquent Rouhani qui  a été photographié en train de porter des marques de sport occidentales, en dépit du fait qu’il exhorte les Iraniens à acheter uniquement des produits locaux pour renforcer l’économie.

Dans une déclaration de défiance, Rouhani a également promis mercredi que le gouvernement survivrait jusqu’à la fin de son mandat.

La menace de sanction américaine a porté un coup critique au rial iranien, qui a atteint son plus bas niveau la semaine dernière de 90 000 contre un dollar américain. À la fin de 2017, il était de 42 890 contre un dollar américain. L’Iran se prépare au retour des sanctions américaines en deux tours, en août et en novembre.