Energies renouvelables : de plus en plus de Français produisent et consomment leur électricité solaire

Alors que le projet de loi relatif à l’accélération de la production d’énergies renouvelables arrive au Sénat, l’installation de panneaux solaires, quoique toujours compliquée, est de plus en plus recherchée.

Un, deux et peut-être même bientôt trois. En mai 2021, il a monté son premier kit de quatre panneaux solaires sur la toiture plate de son garage. Un an plus tard, enhardi par l’expérience, il en a cloué quatre autres sur la façade. Et désormais, il se demande bien où il pourrait poser les suivants. Après « avoir longtemps hésité », au vu des « nombreuses arnaques dans son entourage », Clément Rimmele, un habitant de l’ouest de la France (près de Nantes), s’est finalement décidé à produire sa propre électricité solaire. Avec ces premières installations, ce particulier qui vit dans 165 m2, au tout-électrique, a économisé 9 % de sa consommation annuelle. « C’est toujours cela de pris, insiste-t-il. Avec le troisième kit, on espère aller jusqu’à 15 %. »

Pour ce faire, la maisonnée a adapté ses usages selon les heures d’ensoleillement. « On fait tourner la machine à laver. On branche la voiture, on fait la vaisselle. Tout cela en journée. Sinon, l’électricité en surplus repart dans le réseau », détaille-t-il alors que, depuis l’ordonnance de juillet 2016, les particuliers sont plus incités à consommer leur électricité qu’à la vendre, les tarifs étant désormais moins incitatifs (10 centimes le kilowattheure).

A l’heure où les sénateurs se penchent, mercredi 2 novembre, sur le projet de loi relatif à l’accélération de la production d’énergies renouvelables, l’autoconsommation, jusqu’alors « angle mort » de la politique énergétique française, connaît ses premiers frémissements. Depuis le début de l’année, 60 000 Français de plus ont tenté l’expérience. « Du jamais-vu », selon Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution, qui comptabilise 207 000 autoconsommateurs dans le pays, contre 3 000 en 2015.

Motivation

Dans un contexte de hausse des prix, la volonté de profiter d’un coût de l’électricité solaire désormais souvent inférieur à celui acheté sur le réseau constitue la principale motivation. Dans le sud de la France, sur une petite installation, ce dernier oscille autour de 13 à 16 centimes d’euros le kilowattheure contre 17 et 18 centimes sur le réseau au tarif régulé. Au nord de la Loire, il est encore plus élevé (18-23 centimes) mais reste intéressant dans la perspective du renchérissement des prix de l’électricité.

« On peut désormais se procurer un panneau solaire comme on achète un vélo électrique », constate Stefan Louillat, ingénieur à l’Ademe

Encouragés, les particuliers le sont aussi par l’arrivée d’équipements plus accessibles – des kits de panneaux solaires faciles à monter – aux prix plus démocratiques (780 euros environ chacun), en vente notamment chez Castorama, Ikea, Leroy Merlin ou Boulanger. « Nous en avons déjà vendu 10 000 depuis la création de la société fin 2020, rapporte Ralph Feghali, cofondateur et président de la jeune pousse Beem Energy, l’une des plus connues sur ce segment. Un premier tiers en dix-huit mois, un deuxième en trois mois et un troisième en six semaines… », assure-t-il. « Avec ce type de kit, l’investissement de départ est moindre et comme le prix du kilowattheure augmente, il faut compter aujourd’hui sept ans et demi et non plus dix pour l’amortir », estime de son côté Clément Rimmele. A titre de comparaison, les installations plus coûteuses avec batteries (de 15 000 à 20 000 euros) le sont, elles, sur quinze à vingt ans.

Petite révolution ? Il est vrai qu’« on peut désormais se procurer un panneau solaire comme on achète un vélo électrique. Cela devient un produit de consommation comme un autre, quand on n’en veut plus, on peut le revendre à son voisin », rêve à voix haute Stefan Louillat, ingénieur à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), qui constate un élargissement du public au-delà des seuls « convaincus » qui refusaient d’acheter l’électricité nucléaire. Comme d’autres experts, il en convient cependant : mettre le pied à l’étrier aux néophytes ne suffira pas à couvrir les objectifs en matière d’énergies renouvelables de l’Hexagone.

« Ces kits sont pédagogiques, c’est leur principale vertu, concède-t-il. Ils couvrent le “talon” de la consommation comme la box, le réfrigérateur. Mais ne permettent en aucun cas d’obtenir les mêmes résultats qu’une grande surface installée. » Avec une consommation plus élevée (piscine, pompe à chaleur, voiture électrique, etc.), Il vaut mieux se diriger vers une installation plus consistante. Par exemple, une dizaine de panneaux de l’ordre de 3 kilowatts crête (kWc, puissance maximale en condition standard), sachant qu’il est encore possible de trouver des offres en deçà de 10 000 euros. « Plus on en installe, plus c’est rentable, renchérit-on chez Enerplan, le syndicat de l’énergie solaire renouvelable. Mais il faut, c’est vrai, avoir un peu d’argent devant soi. »

Les chefs d’entreprise aussi sortent leurs calculettes. « Des projets qui étaient dans les cartons sont réactivés », confirme Pierre de Froidefond, associé fondateur et coprésident de Changeons votre vision de l’énergie (CVE). Un groupe qui se conçoit comme un « mini EDF » des renouvelables et installe des centrales solaires sur des toitures, des parkings ou des terrains au sein d’entreprises et de collectivités.

Retard patent

« Au cours des trois derniers mois, la demande a été multipliée par cinq », constate ce patron, qui compte parmi ses clients – une dizaine – des profils aussi variés que celui des laboratoires Boiron, de l’entreprise MSA Gallet, qui fabrique les casques de pompiers de France (Ain), ou encore d’un supermarché dans les Pyrénées-Orientales. « Cela leur permet de s’affranchir de la volatilité des prix et de réaliser des économies, car en général l’électricité est moins chère de 10 % à 50 % », explique-t-il, alors que les besoins électriques couverts par le solaire varient de 15 % à 35 % environ.

Pour l’heure, cependant, la France affiche un retard patent à l’égard de nombre de ses voisins comme l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne, souvent érigée en modèle. En 2021, Madrid a apporté de nombreuses simplifications à l’accès à ce marché. Avec un certain succès. « Iberdrola a installé des stands dans des endroits publics pour proposer aux clients qui installent des panneaux voltaïques de racheter leur électricité en surplus », rapporte David Gréau, directeur général adjoint chez Enerplan.

Résultat, sur la seule autoconsommation, l’Espagne vise les 3 gigawatts (GW) cette année lorsque la France, elle, parvient tout au plus à atteindre les 2,8 GW tous secteurs confondus, dont, 994 mégawatts sur l’autoconsommation dans le solaire. L’ensoleillement n’explique pas tout. Le cadre légal compte aussi. Avec un climat comparable à celui des Hauts-de-France, la Belgique compte déjà plus du double d’autoconsommateurs que l’Hexagone. Même la Pologne, le pays du charbon, fait mieux. Avec, 3 GW prévus, cette année, en autoconsommation dans le solaire.

Débattu au Sénat cette semaine, cet enjeu connaîtra-t-il une avancée majeure ? « Les démarches restent lourdes pour les particuliers, y compris pour les petites puissances, entre la demande de raccordement et la vérification de l’état du réseau, mais aussi pour les entreprises pour lesquelles il n’y a pas de prêts à taux zéro par exemple », ajoute Laëtitia Brottier, vice-présidente solaire et bâtiments d’Enerplan, qui réclame un vrai plan de soutien.

De premiers gestes ont certes été consentis cet automne. Comme celui du versement aux particuliers d’une prime en une fois au lieu de cinq pour faciliter l’investissement. Ou encore la prise en compte de l’inflation dans le tarif de vente au réseau. La semaine dernière, les sénateurs ont également donné leur feu vert en commission des territoires sur certains points. Par exemple, celui, polémique, de ne compter que sur un avis simplifié des architectes des Bâtiments de France pour les installations dans les périmètres qui se situent autour des endroits classés.

D’autres décisions sont attendues, notamment sur l’autoconsommation collective, en vue de favoriser la revente d’électricité entre voisins dans un même quartier par exemple. Encore très embryonnaire du fait d’une fiscalité lourde, celle-ci ne concerne pour l’heure qu’une centaine de projets en France.

Les panneaux solaires SunPower

Quand on parle du meilleur panneau solaire, on doit forcément mentionner SunPower, qui jouit d’une grande réputation autant en Europe, aux Etats-Unis qu’en Chine. D’ailleurs, c’est une marque franco-sino-américaine. En effet, SunPower a vu le jour dans la Silicon Valley en 1985, et a ensuite été racheté par le groupe français Total en 2011. En 2016, il restructure ses activités, et le géant chinois Tianjin Zhonghuan monte au capital de Maxeon Solar, qui représente la nouvelle entité de production des panneaux SunPower.

Il faut savoir que ce sont les panneaux solaires de SunPower qui ont alimenté la navette de la NASA Pathfinder. Il propose effectivement des panneaux solaires de très bonne qualité, mais seul bémol : cette excellence a un prix.

Les caractéristiques des panneaux Maxeon de SunPower en bref :
Critères Détails
Puissance 410 Wc
Rendement 22 %
Garantie produit 25 ans
Garantie de rendement après 25 ans 92 %

 

https://selectra.info/energie/solaire/meilleur-panneau

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