Il y a tout juste mille ans, en 1021, naissait Salomon Ibn Gabirol
Il y a tout juste mille ans, en 1021, naissait Salomon Ibn Gabirol, Shelomo ben Yehouda ibn Gabirol, sans doute le plus grand des poètes juifs du moyen âge. Aussi rabbin, théologien et philosophe lié au néoplatonisme.
« Ce Poète parmi les philosophes, ce philosophe parmi les poètes » comme disait de lui Heinrich Heine, celèbre et influent écrivain allemand du XIXᵉ siècle. Qui a donné son nom à la plus importante artère de Tel-Aviv, 4km, une longueur à la hauteur de son talent.
Un poète très moderne pour son époque par la façon dont il exprime ses douleurs et ses troubles, physiques et sociaux, Ibn Gvirol n’écrit pas de poésie innocente et idyllique comme ce fut le cas des générations précédentes.
Et son travail fascine tout aussi bien des chercheurs et des universitaires que des artistes rocks qui estiment qu’Ibn Gvirol est un poète punk anarchiste. La caractéristique dominante de son œuvre est sa façon inédite de combiner poésie et philosophie. Une combinaison à son apogée dans son œuvre « Keter Malkhout », l’une des œuvres les plus impressionnantes de l’histoire de la poésie hébraïque mais aussi de la poésie gothique et de la poésie lyrique.
Il était aussi très audacieux et écrit des poèmes de luxure, des poèmes érotiques pour femmes et hommes. Il utilise d’ailleurs l’érotisme pour parler de la relation avec Dieu. Étonnamment, son oeuvre n’aura pas véritablement d’influence sur ses contemporains juifs mais elle marquera profondément les scolastiques chrétiens y compris Albert le Grand et son élève, Thomas d’Aquin.
Cependant son piyut Shachar Avakeshcha fait depuis des siècles partie du répertoire chanté par les Juifs sépharades lors des jours de fêtes.
Tout comme Keter Malkhout lu le jour de Yom Kippour et le poème Adon Olam devenu l’un des hymnes les plus familiers de la liturgie juive.
On en parle dans mon Journal de la Culture en direct d’Israël sur Radio J https://www.radioj.fr/…/le-journal-de-la-culture…/
Nathalie Sosna-Ofir