Syrie: Une patrouille des forces turques et russes visée par une attaque dans la région d’Idleb

PAR LAURENT LAGNEAU · 14 JUILLET 2020

En mars, dans la province d’Idleb, et après l’opération militaire turque « Bouclier de printemps » contre les forces gouvernementales syriennes soutenues par la Russie, Ankara et Moscou trouvèrent un accord pour instaurer un cessez-le-feu et organiser des patrouilles communes le long de l’autoroute – stratégique – M4 qui traverse cette région.

Concrètement, il était prévu de mettre en place un couloir de sécurité de six kilomètres de part et d’autre de l’autoroute, soit une zone tampon de 12 km de large, entre Tromba, à l’ouest de Saraqeb, et Ain al-Havr.

Et, depuis, la situation dans cette province est figée : les forces syriennes ont conservé les localités conquises avant l’intervention turque et le reste de la province d’Idleb est toujours, en grande partie, sous le contrôle, de des organisations jihadistes Hayat Tahrir al-Sham [HTS], Tanzim Hurras ad-Din ou encore Ansar al-Tawhid et Ansar al-Islam.

C’est dans ce contexte, par ailleurs marqué par une crise humanitaire affectant les populations civiles, que, ce 14 juillet, une patrouille russo-turque a été visée par une attaque alors qu’elle circulait sur l’autoroute M4.

« Le 14 juillet, vers 8 h 50, heure de Moscou, un engin explosif improvisé a explosé près de la localité syrienne d’Ariha, lors d’une patrouille conjointe russo-turque sur l’autoroute M4. Trois militaires russes ont été légèrement blessés », a indiqué le Centre russe pour la « réconciliation des parties belligérantes » en Syrie, qui a également fait état de blessés parmi les soldats turcs.

« Tous les blessés ont rapidement été évacués de la zone. Les militaires russes ont été évacués vers la base de Hmeimim, où ils ont reçu tous les soins médicaux nécessaires. Leurs vies sont hors de danger », a ajouté l’état-major russe.

« Le commandement du groupe des forces armées russes en Syrie, en coopération avec l’armée turque et les agences de sécurité nationale syriennes, cherche à déterminer si des militants opérant dans la zone de désescalade d’Idleb sont impliqués dans l’attaque contre le convoi », a-t-il a indiqué.

A priori, à en juger par une vidéo de l’attaque diffusée sur les réseaux sociaux, la patrouille russo-turque a été visée par un véhicule piégé [VBIED] circulant à proximité. Toujours via les mêmes canaux, l’attaque aurait été revendiquée par la « brigade al-Shishani » [d’origine tchétchène], ce qui ne peut pas être confirmé pour le moment.

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