Le Président français Valéry Giscard d’Estaing lors d’un entretien “tête à tête” avec Freddy Eytan.

Interview sur les relations du président Valéry Giscard d’Estaing avec l’Etat d’Israël et la communauté juive

 

Soundcloud : Les relations tumultueuses de VGE et Israël – L’invité du 7 décembre

 

Giscard et Israël – un septennat tumultueux

Freddy Eytan

Témoignage

Valéry Giscard d’Estaing fut un grand président pour la France et pour l’Union européenne mais sa politique à l’égard de l’Etat d’Israël et de la communauté juive était indifférente, tumultueuse et incompréhensible sur plusieurs plans.

Durant son septennat et après son départ de l’Elysée, j’ai eu le privilège de le côtoyer et de m’entretenir avec lui à plusieurs reprises. J’ai également publié des interviews, des livres et des centaines d’articles sur sa politique au Moyen-Orient et particulièrement sur son attitude orageuse à l’égard d’Israël.

En mai 1974, Giscard est élu à la présidence de l’Etat suite à la mort de Pompidou et six mois après la guerre du Yom Kippour et le déclenchement de la crise énergétique. Orfèvre en matière économique, Giscard saisit rapidement que le commerce avec les pays arabes producteurs de pétrole est crucial pour les intérêts de la France. Giscard comprend vite que les possibilités qu’offrait le marché arabe sont incomparablement plus vastes que celui que présente Israël.

Que pourrait proposer Jérusalem ? Une Bible ? Le vieux passé ? Des oranges ? Tandis que pour les autres, que de terres, de pétrole, d’uranium !

Giscard décide de créer à Paris l’Institut du monde arabe et ouvre grand les portes de l’Elysée et du Quai d’Orsay aux chefs d’Etats et ministres des Affaires étrangères de tous les pays arabes qui s’étendent du golfe Persique à la Mauritanie.

Valéry Giscard d'Estaing

Valéry Giscard d’Estaing, 2015 (Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons – cc-by-sa-3.0)

Le chef de la diplomatie, Jean Sauvagnargues, s’entretient avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Mahmoud Riad, et lui fait part des bonnes intentions de la France concernant la solution du problème palestinien.

Un ballet diplomatique s’engage de plein fouet et une semaine plus tard les démarches françaises rapportent leurs premiers résultats et ils sont fabuleux. La persévérance de Paris se concrétise par un vote spectaculaire à l’Assemblée générale des Nations Unies. L’OLP est admise à l’ONU avec le statut d’observateur. Les Palestiniens triomphent et leur chef, Yasser Arafat, pénètre dans le palais de verre avec le geste du pugiliste vainqueur et l’arme à la ceinture.

L’ennemi numéro un d’Israël est légitimement acclamé par l’écrasante majorité des Etats du monde grâce au concours de la France et la connivence d’Abdelaziz Bouteflika, le ministre algérien, qui présida les travaux de cette session plénière.

A Jérusalem, le Premier ministre Itzhak Rabin est rouge de colère. Il demande au président américain Gérald Ford une intervention diplomatique musclée mais ne réussit pas à contrecarrer les efforts français pour réunir le Conseil de sécurité dans le but de modifier la résolution 242 et d’inviter Arafat à participer aux négociations de paix au Proche-Orient.

Cinq mois seulement après l’installation de Giscard à l’Elysée, les relations franco-israéliennes sont au plus bas. Les promesses de Giscard et ses déclarations en faveur d’un tournant positif envers Israël déçoivent profondément les juifs de France.

Pourtant, chose étonnante, au sein du gouvernement que dirige Chirac se trouvent plusieurs ministres très proches d’Israël dont Jean Lecanuet, Michel Poniatowski, Françoise Giroud, Michel d’Ornano et Jean-Jacques Servan-Schreiber, ainsi que des ministres juifs tels que Simone Veil et Lionel Stoleru.

Au sujet d’Israël ils se disaient impuissants ; ils n’agissaient avec ferveur que quand ils étaient dans l’opposition. Une évidence, la politique étrangère demeure un « domaine réservé » de l’Elysée et Giscard tient bien les ficelles avec l’aide et la bénédiction de son Premier ministre.

Sept jours seulement après le vote de la France à l’ONU, Jean Sauvagnargues s’envole pour Beyrouth et s’entretient avec Yasser Arafat. Cette rencontre historique marque un tournant dans les relations avec les Palestiniens. C’est en effet la première fois qu’un représentant officiel du monde occidental accepte de serrer la main du chef de l’OLP, considéré par Israël, les Etats-Unis et la majorité des pays européens comme le chef d’une organisation terroriste.

Quelques mois plus tard, un bureau diplomatique de l’OLP s’ouvre à Paris pourtant le Mossad avait mis en garde contre l’ouverture d’un bureau qui se transformerait en « base terroriste ». L’immunité des « diplomates palestiniens » pourrait les amener à faire passer des armes et des explosifs dans les valises diplomatiques. Paris deviendrait alors la plaque tournante du terrorisme international et ce seraient les Français qui subiraient de graves conséquences et payeraient les pots cassés.

La politique giscardienne à l’égard de l’OLP marquera la différence de la France face à ses partenaires européens. Paris fait désormais cavalier seul au Proche-Orient et se démarque par des initiatives spectaculaires en faveur des Palestiniens.

Au début juillet 1976, lors de l’opération spectaculaire de Tsahal à Entebbe, Giscard accuse Israël d’avoir court-circuité ses efforts diplomatiques.

Lire la suite dans  https://jcpa-lecape.org/giscard-et-israel-un-septennat-tumultueux/

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