Le chef de l’État s’exprimera dans une déclaration télévisée lundi 10 décembre à 20 heures, deux jours après l’acte IV de la mobilisation des Gilets jaunes.

 

Vive les corps intermédiaires ! Devant l’ampleur de cette crise des « gilets jaunes » qui a encore secoué la France samedi 8 décembre, Emmanuel Macron est contraint de revoir à la hâte son logiciel.

Lui qui avait théorisé et mis en œuvre la verticalité du pouvoir va essayer d’embarquer avec lui élus locaux, syndicats et chefs d’entreprise pour tenter de sortir de la tempête.

Premier acte ce matin : le chef de l’Etat recevra à l’Elysée « les forces politiques, territoriales, économiques et sociales » pour « entendre leurs propositions ».

Sont conviés les présidents des associations d’élus – dont celui de l’association des maires de France François Baroin –, les présidents de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, et du Sénat, Gérard Larcher, et les principaux responsables des organisations syndicales et patronales.

Bref, mobilisation générale ! Acte 2 le soir-même, avec une intervention télévisée extrêmement attendue à 20 heures. Le président se livrera sans doute à un mea culpa sur « des mots qui ont pu blesser » (selon les termes du porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux). Et annoncera de nouvelles mesures en faveur du pouvoir d’achat.

Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, lui a demandé hier sur RTL « un nouveau contrat social ». Saura-t-il trouver les mots et les mesures pour faire retomber un peu la pression ?

Après une semaine où il avait envoyé son Premier ministre au front, Emmanuel Macron sera en tout cas en première ligne cette semaine. Il n’a pas le choix.

C’est sa parole que les « gilets jaunes » attendent. C’est lui qu’ils brocardent dans les manifs, comme samedi dans Paris où certains le comparaient à « un roi » : « Malheureusement, ça va finir comme Louis XVI ».

C’est vers lui aussi que tous les élus LREM, tétanisés par cette crise, se tournent pour leur donner la voie de sortie.

Mais que faire ? Quelles mesures annoncer ? Sur quoi lâcher sans se renier ? L’opposition, de gauche comme de droite, appelle le président à détricoter son programme.

L’ancienne candidate Ségolène Royal lui a demandé hier sur Europe 1 de revenir sur l’ISF, d’assortir le CICE de contreparties sur la transition énergétique, d’augmenter le Smic…

Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, estime sur BFM que « le premier symbole, c’est de revenir sur une politique fiscale totalement injuste : l’ISF, la flat-tax ». Quant à l’UDI Jean-Christophe Lagarde, il propose d’annuler l’augmentation de la CSG en dessous de 1.700 euros de revenus…

Mael Thierry

Journaliste

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