L’ancien leader de Mai 68 met en garde contre les dérives du mouvement social tout en appelant Emmanuel Macron à tout remettre à plat.

Pour Dany le Rouge, aucun rapport entre mai 68 et décembre 2018. Invité sur France Inter ce mardi 4 décembre, l’ancien député européen Daniel Cohn Bendit a mis en garde contre la « tentation autoritaire » qu’il perçoit dans le mouvement des gilets jaunes, tout en appelant Emmanuel Macron à « se remettre en cause ».

« On n’est pas dans une période révolutionnaire. On est dans une période de tentation autoritaire », prévient l’écologiste qui fut un soutien du chef de l’Etat pendant la campagne présidentielle.

« Il y a une véritable crise sociale, un véritable problème de fracture sociale, d’illégalité et d’injustice dans ce pays. Mais il y a aussi une tentation pour répondre à ça, parce que la démocratie n’a pas réussi, une tentation autoritaire et totalitaire », insiste-t-il.

 

 

A l’origine de ces inquiétudes, les menaces exercées par des gilets jaunes sur d’autres manifestants qui souhaiteraient entamer des discussions avec le gouvernement. « Jamais en 68, quelqu’un aurait menacé de mort quelqu’un qui voulait discuter », assure Daniel Cohn-Bendit.

« S’il y a des gilets jaunes qui veulent négocier et qu’ils n’y vont pas parce qu’ils ont peur pour leur vie, le type de société qui peut émerger de ces tendances, moi, ça me fait peur ».

 

Exprimé par certains gilets jaunes, le souhait de voir nommé à Matignon le général Pierre de Villiers, ancien chef d’Etat-major d’Emmanuel Macron qui avait claqué la porte à l’été 2017, constitue une autre source d’inquiétude pour l’ancien syndicaliste étudiant. « En 68, on se battait contre un général au pouvoir. Les gilets jaunes aujourd’hui demandent un général au pouvoir. […] On a découvert tout d’un coup que l’idéal politique de gilets jaunes […] c’est qu’il faut une main forte' ».

 

Le moratoire ne suffira pas

Alors qu’Edouard Philippe s’apprête à annoncer un moratoire sur la taxe carbone, Daniel Cohn-Bendit explique qu’il faut aller plus loin, notamment en se penchant sur l’ISF qui a été partiellement supprimé.

« C’est au président de la République de dire où il va aller, où il faut aller. Il faut en même temps remettre tout sur la table, l’ISF, toute la fiscalité. Il faut faire un geste », réclame-t-il.

Édouard Philippe va annoncer le moratoire comme un geste d’apaisement, décidé lundi soir à l’Élysée lors d’une réunion de crise présidée par Emmanuel Macron, mardi matin devant le groupe En marche à l’Assemblée, a précisé une source gouvernementale à l’AFP.

Cette suspension de plusieurs mois doit être assortie d’autres mesures d’apaisement, selon ces sources.

Édouard Philippe doit également s’exprimer mardi lors de la séance de questions au gouvernement, avant un débat mercredi à l’Assemblée et jeudi au Sénat.

Matignon a par ailleurs confirmé l’annulation de la réunion avec des « gilets jaunes » prévue mardi après-midi, après avoir entendu la veille de nombreux responsables politiques lui demander un moratoire sur la hausse des taxes.

 Le HuffPost

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Bonaparte

Les gilets jaunes cachent les babouches .

Élie de Paris

Ces taxes me coûtent, à moi, directement, à la pompe, 200€ par mois, pris dans mon carburant, carburant qui est le second poste de frais (vtc), et donc en moins dans mon budget familial…
Mais bon.
Il y a 75 ans, on nous a imposé le port d’ une étoile…
Et là, c’est volontairement que les gens portent un gilet.
Les 2… Jaunes !!
Dieu a tant d’humour.
Juste rétribution…