Coronavirus: Israël conditionne son aide à Gaza à la restitution de dépouilles de soldats

JERUSALEM (Reuters) – Israël a conditionné mercredi tout soutien potentiel de sa part pour aider la bande de Gaza à tenter de limiter la propagation du coronavirus à des progrès dans ses efforts pour retrouver deux de ses soldats portés disparus lors du conflit de 2014 dans l’enclave palestinienne.

Ce territoire surpeuplé, soumis à un blocus israélien (lutte contre les infiltrations terroristes) depuis l’arrivée au pouvoir du Hamas en 2007, a fait état de 12 cas de contamination par le nouveau coronavirus.

Les installations sanitaires, largement sous-dimensionnées – avec 96 respirateurs pour deux millions d’habitants – ne permettront pas de faire face à une flambée épidémique.

Pour prévenir la diffusion du virus, les autorités israéliennes et gazaouies ont fermé la frontière aux échanges non-essentiels mais l’appel à l’aide humanitaire internationale lancé par les autorités gazaouies a incité Israël à soupeser ses options.

« L’heure est aux discussions sur l’aide du monde humanitaire à Gaza. Israël aussi a des besoins humanitaires, qui sont principalement de récupérer (les soldats) tombés au front », a déclaré à la presse le ministre de la Défense Naftali Bennett, en référence à un officier d’infanterie et un appelé tué lors de l’offensive de 2014, dont les dépouilles n’ont jamais été restituées par le Hamas.

« Et je pense que nous devons entamer un large dialogue à propos des besoins humanitaires de Gaza et des nôtres. Il ne serait pas juste de déconnecter ces sujets (…) et nos cœurs seraient évidemment ouverts à beaucoup de choses. »

A ce stade, il n’est pas clair si les déclarations de Naftali Bennett concernent une potentielle aide directe israélienne ou un accord israélien pour le transfert d’une aide provenant de pays tiers via sa frontière avec Gaza.

Le Hamas n’a jamais précisé si ces deux soldats étaient morts ou toujours en vie, mais il n’a pas non plus fourni de preuves de vie, ce qu’il avait fait dans d’autres cas, comme par exemple pour le soldat franco-israélien Gilad Shalit, libéré en 2011 après plus de cinq ans de captivité contre un millier de prisonniers palestiniens.

Pour le Hamas, la restitution de ces deux soldats, ainsi que de deux civils israéliens détenus à Gaza, ne saurait avoir lieu en contrepartie d’une quelconque aide humanitaire et doit impérativement s’accompagner d’une négociation sur un échange de prisonniers.

« Israël sera tenu responsable de toutes les conséquences d’une éventuelle propagation du virus à Gaza, du fait du blocus instauré depuis 13 ans », a déclaré le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum. « L’échange de prisonniers est une question distincte », a-t-il dit.

Israël a déjà par le passé relâché des centaines de détenus palestiniens en contrepartie de la libération de certains de ses citoyens retenus en captivité ou de la restitution de dépouilles. Mais Naftali Bennett a exclu de procéder à de nouvelles libérations d’activistes palestiniens à l’avenir.

Des responsables palestiniens ont annoncé mercredi que 1.500 kits de diagnostic du nouveau coronavirus SARS-CoV-2 fournis par l’Autorité palestinienne qui dirige la Cisjordanie seraient acheminés à Gaza avec le soutien de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

fr.news.yahoo.com

(Dan Williams et Nidal al-Mughrabi ; version française Myriam Rivet, édité par Jean-Stéphane Brosse)

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