Orange avec AFP, publié le jeudi 15 décembre 2016 à 19h45

Son silence se faisait de plus en plus assourdissant. Remarqué pendant la campagne de la priumaire de la droite et du centre pour ses positions plus « conciliantes » vis à vis du régime de Bachar Al-Assad, François Fillon a pris la parole ce jeudi 15 décembre par l’intermédiaire d’un communiqué où il évoque la situation à Alep.

« MARTYRE » ET « CRIMES »

« Cela fait cinq ans maintenant que le peuple syrien vit le martyre » décrit-il d’emblée, dressant un constat d’échec en ce qui concerne la politique des grandes puissances occidentales.

« L’indignation est nécessaire mais elle n’a jamais sauvé une vie, et ce que j’ai dit aux dirigeants européens, c’est que nous sommes obligés de constater l’échec de la diplomatie occidentale, et singulièrement de la diplomatie européenne », déplore l’ancien Premier ministre.
François Fillon appelle à « mettre tout le monde autour de la table », tout en parlant de « crimes » commis par le régime syrien sur le terrain. « Les Européens ne sont pas responsables des crimes commis en Syrie, mais un jour, l’Histoire dira qu’ils sont coupables de n’avoir rien fait pour les en empêcher » conclut-il.

Quelques heures avant ce communiqué, plusieurs élus de droite comme de gauche avaient appelé le candidat de la droite pour la prochaine élection présidentielle à sortir de son silence face à la crise humanitaire d’Alep. Patrick Mennucci (PS) s’était ainsi dit « frappé » par la non-réaction de François Fillon. « Le plus vite il s’exprimera, le mieux ce sera », avait quant à lui estimé Herbé Mariton. Les deux députés faisaient partie de la délégation de parlementaires qui a essayé de se rendre en Syrie en début de semaine, mais qui avait été bloquée à la frontière turque.

Silence de Fillon sur Alep : « On peut être prudent mais pas aveugle »

REPLAY – ÉDITO – François Fillon reste discret, notamment sur la situation à Alep en Syrie. Un silence gênant pour certains, quand on le dit proche de Vladimir Poutine.

François Fillon le 13 décembre 2016 à l'Assemblée nationale
Alba Ventura à propos du silence de Fillon sur Alep : « On peut être prudent mais pas aveugle »Crédit Image : SIPA | Crédits Média : RTLnet | Durée : | Date :
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Alors que la ville syrienne d’Alep est plongée dans le chaos, pas un mot de François Fillon. Le socialistes sont montés au créneau mercredi 14 décembre, dénonçant le silence du candidat des Républicains que l’on dit proche de Vladimir Poutine. L’intéressé compte réagir dès ce jeudi. Il va profiter de son déplacement à Bruxelles, au sommet du Parti populaire européen (PPE) et de sa rencontre avec Angela Merkel, pour faire une déclaration. Peut-être profitera-t-il aussi de son voyage en fin de semaine en Afrique, dans la bande sahelo-saharienne où il va rendre visite aux troupes de l’armée française, pour en dire davantage.

Ses proches expliquent que ces dix derniers jours, François Fillon a « pris des contacts ». Le maire d’Alep a été reçu par Bruno Le Maire à la demande de François Fillon, tout comme l’ancien premier ministre syrien. C’est Bruno Le Maire qui va s’occuper des questions internationales pour le candidat. Donc François Fillon ne serait pas resté inactif ces jours-ci. Sauf que depuis quatre jours, il est resté étrangement muet. Sauf qu’au moment où les bombardements se sont intensifiés sur Alep et que la ville est tombée en ruine, ni lui ni personne dans son camp n’a pris la parole.

Il y a bien eu le député Thierry Mariani, qui a salué la reprise d’Alep par les troupes de Bachar Al-Assad, mais sans jamais faire état des massacres de civils. Il a même douté des chiffres donnés par l’ONU. Dans l’entourage de François Fillon, on se défend : « Il ne s’agit pas de dire qu’on est horrifié (…), ni de se précipiter pour faire de la commisération ». Bien sûr les mots ne pèsent pas bien lourd. C’est vrai que François Fillon n’est pas président de la République. Mais il s’y prépare, non ? Les mots, il les a trouvés pour témoigner sa solidarité aux chrétiens d’Orient après l’attaque contre une église copte en Égypte.

C’est vrai que François Fillon n’est pas président de la République. Mais il s’y prépare, non ?

Alba Ventura

François Fillon est gêné « tout court » en ce moment. Ça patine, ça manque de réactivité, tant sur les questions internationales, comme la tragédie d’Alep, que sur les questions franco-françaises, comme la réforme de la Sécurité sociale. Sur Alep, il faut se souvenir que pendant les débats de la primaire il expliquait qu’on ne pouvait pas parler de « crimes de guerre », qu’il « fallait faire attention avec les mots » parce qu' »on n’était pas sur place ». On peut être prudent mais pas aveugle. Sur la Sécurité sociale, on ne peut pas partir sabre au clair, puis reculer pour finalement dire que l’on va commander un audit des comptes de la Sécu. Comme si la Cour des comptes n’avait pas déjà fait ce travail cent fois.

François Fillon a deux épines dans chaque pied. L’une, sur son positionnement vis-à-vis de la Russie (c’est une fragilité, mais elle ne sera pas la plus décisive pour la présidentielle) ; l’autre, en revanche, parce qu’elle concerne la maladie, la vieillesse, le handicap, sera décisive. Dans les deux cas, il y a urgence à clarifier, à expliquer ce qu’on veut faire et où on veut aller ! Sinon… Certains en ont fait l’amère expérience.

rtl.fr

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Jcg

Les blablas de politicarts francouillons , on s en fout !Cela occupe les journaleux !