Les Houthis lancent un autre missile, à 800 km de distance, contre le palais de Salman à Riyadh

Selon « des sources autorisées des renseignements au Moyen-Orient » (c’est délibérément vague), Israël serait sur le point d’envoyer 3 experts militaires, à titre de conseillers, auprès de l’Arabie Saoudite, à Riyad et/ou des Emirats Arabes Unis (ce pourrait être moins « compromettant », sachant ce que l’on sait déjà) pour les aider à faire face à la menace balistique iranienne manipulée par la milice pro-chiite Houtie.

S’il reste difficile de créditer cette information les yeux fermés, elle devient de moins en moins improbable, d’après les propositions directes, via le site Elaph, autant du Chef d’Etat-Major Gady Eisenkott, proposant un partage de renseignements, que du Ministre des Renseignements Yisraël Katz, invitant MbS à Jérusalem.

Néanmoins, précédemment, on se souvient de plusieurs échanges de politesse qui sont demeurés lettre morte, comme une proposition de couloir aérien pour frapper l’Iran ou encore, une offre israélienne de prêt du « Dôme de Fer » pour, précisément, faire face à cette même menace irano-houtie.

On a aussi dit que les bracelets d’identification et de localisation GPS des pèlerins de la Mecque étaient « israéliens » : si le concept l’est bien, les ingénieurs saoudiens se sont débrouillés pour le copier au plus près, de façon, précisément, à éviter une interférence israélo-juive directement à La Mecque… De ces précédents, on peut tirer quelques règles de fonctionnement qui semblent encore se partager :

  • entre le conservatisme du Ministre des affaires étrangères Al-Jubair, plus réticent,
  • et l’avant-gardisme parfois « imprudent » du jeune Prince couronné, Mohammed Bin Salman. Laquelle des deux tendances dominantes l’emporte à présent? 

Pour le cas d’espèce, il n’y aurait pas de meilleur théâtre d’exploration d’une possible entente commune que l’expertise balistique anti-iranienne, puisque les probabilités sont fortes que les matériaux soient simili-identiques, si l’on passe du Yémen, au Liban et à la Syrie ou des Houtis au Hezbollah (présents au Yémen). A la différence près que l’Iran a peut-être de plus grandes facilités à faire passer clandestinement des missiles de pointe aux Houtis quand cela reste difficile d’échapper à la surveillance des services de renseignements israéliens au-dessus de la Syrie ou jusque dans les ruelles sombres de Beyrouth. 

De fait, Ali Akbar Velayati, ancien Ministre des Affaires étrangères d’Iran jusqu’en 1997, et depuis député à l’Assemblée Islamique de Téhéran, a mis en garde les Saoudiens contre toute « collaboration avec les Sionistes ». Il est clair qu’il y a des accents de panique à Téhéran, sachant que les Houtis, malgré les points psychologiques marqués avec grandiloquence, par ces tirs de missiles, sont de plus en plus cernés sur le terrain, depuis l’assassinat de l’ancien président Saleh. 

Les rebelles Houtis ont tiré un autre missile contre une cible civile dans la capitale saoudienne. Les Houtis ont prétendu que le missile utilisé était un Burkan-2h que des preuves apportées récemment démontre découler d’une livraison iranienne illicite selon les lois internationales sur la non-prolifération.

Hier, en début de journée, les miliciens houtis ont tiré un missile balistique de courte portée contre le palais royal de Yammamah à Riyad, où le roi saoudien préside chaque semaine des réunions du gouvernement et reçoit les dignitaires du royaume. Ce missile a, selon toute vraisemblance, été tiré du gouvernorat de Sadaaa, au Yémen, un bastion houti dans le nord du pays. Ce missile aurait parcouru 800 km, une portée sans précédent, selon les stocks disponibles des Houtis avant la guerre, ce qui renforce encore l’hypothèse forte d’un soutien logistique évident de la part de l’Iran. La coalition dirigée par l’Arabie Saoudite a confirmé cette frappe, mais a déclaré l’avoir interceptée et qu’elle a été sans dommage ni blessés.

Le missile utilisé dans la frappe d’hier, selon les prétentions des Houtis, est identique à celui que l’Ambassadrice Nikki Haley a décrit dans sa présentation, la semaine dernière. Le 14 décembre, sur la base inter-armées d’Anacostia-Bolling, Nikki Haley a informé la presse, dans un hangar rempli d’équipements militaires iraniens illégaux,  comprenant, entre autres, un missiles  qui a pris pour cible un aéroport civil international dans la capitale saoudienne, le 4 novembre. Elle a invité les membres de la presse, le Congrès t la communauté internationale, à prendre en considération les preuves et ce qu’elles révèlent par elles-mêmes.

Selon Nikki Haley, les marques distinctives pr »sentes sur les missiles impliquent directement l’Iran. Le missile utilisé dans l’attaque du 4 novembre était un missile balistique à ailette de courte portée (SRBM), que les Houtis appellent le Burkan-2H. 

Or, l’Iran est le seul producteur connu de SRBM à ailette. le missile dispose aussi de neuf valves, dont le rayonnement est compatible avec celui du missile iranien Qiam-1. Le détonateur du missile porte le logo des Industries du Shahid Bagheri, un fabriquant d’armes iranien actuellement sous le coup des sanctions américaines et européennes.

La composition du missile elle-même pointe le doigt en direction des industries iraniennes. Le missile utilisé le 4 novembre est fabriqué à partir d’un alliage d’aluminium, ce qui est compatible avc la fabrication du missile irainen Qiam, selon Michael Elleman, un expert en matière de missiles à l’IISS. Les missiles Scude, par exemple, dont beaucoup  existaient déjà dans les stocks au Yémen d’avant-guerre, sont, en revanche, composés d’acier.

Haley a soutenu que les livraisons d’armes iraniennes aux Houtis violent la Résolution 2231 du Conseil de Sécurité de l’ONU. Sous cette résolution de l’ONU, l’Iran a interdiction formelle de tester et de transférer des missiles à capacité balistique et d’exporter des armes, ainsi que du matériel afférant. Pour que ces transferts soient considérés comme une violation de la résolution de l’ONU, ces armes doivent avoir été exportées après le votre de cette résolution. Mais il est difficile d’être tout-à-fait certain de cet ordre chronologique, face aux preuves fournies par Nikki Haley, puisque la résolution date du 20 juillet 2015.

Cette focalisation sur le soutien de l’Iran aux Houtis fait partie d’une campagne plus étoffée visant à réduire l’influence déstabilisante  de l’Iran dans la région. Selon le point de vue de Nikki Haley, l’accord nucléaire « n’a rien apporté pour modérer la conduite du régime dans d’autres zones de conflit ». L’Iran pense plutôt avoir bénéficié d’un « passe-droit » lui permettant de déstabiliser la région à volonté. Haley faisait alors allusion aux ingérences démultipliées de l’Iran en Syrie, au Liban et en Irak (notamment dernièrement au Kurdistan irakien qui sombre dans l’anarchie).

Alexandra Gutowski est analyste des affaires militaires à la Fondation pour la Défense des Démocraties.

Par  | December 19, 2017 | Alexandra@Defenddemocracy.org | @angutowski

Adaptation : Marc Brzustowski

longwarjournal.org

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Are

Il faut se préparer à la guerre totale contre les barbares,on a intérêt ,nous les juifs de diaspora à aller en Israël,sinon on sera tues

stevenl

The EU condones the Iranofascist actions.