Masochisme d’Etat : 6 conspirateurs libérés avec U. Khan

Six des huit comploteurs terroristes emprisonnés en 2012, avec Usman Khan, l’attaquant du London Bridge du vendredi 29 novembre, ont également été libérés de prison, a-t-on appris.

Les neuf djihadistes étaient membres d’une cellule inspirée par Al-Qaïda qui avait pour but de faire sauter la Bourse de Londres et de tuer Boris Johnson.

L’un d’entre eux est toujours en prison, un autre a été reconnu coupable d’un complot terroriste et Khan est mort – laissant six autres complices dans les rues, croit-on.

Trois des neuf individus – Khan, Mohammad Shahjahan et Nazam Hussein – ont été initialement condamnés à des peines de prison indéfinies, mais le trio a interjeté en 2013 en appel, qui a transformé leurs condamnations en peines fixes.

Lord Justice Leveson, ancien président de la commission d’enquête sur la presse, a jugé qu’ils avaient été «qualifiés à tort» de plus dangereux que les autres.

Khan a été libéré en décembre 2018 après avoir purgé la moitié de sa peine – et les deux autres ont également été libérés, a  rapporté The Sun du dimanche.

Parmi les autres, quatre – Shah Mohammed Rahman, Omar Sharif Latif, Gurukanth Desai et Abdul Malik Miah – ont également été libérés de prison.

Montant un autre complot, Mohibur Rahman a de nouveau été emprisonné en 2017 pour avoir planifié une attaque terroriste à la « Lee Rigby » (égorgé en pleine rue en plein jour, le 21 mai 2013) contre la police ou l’armée.

Cela ne laisse que Mohammed Moksudur Choudhury, qui, selon le Daily Telegraph, est toujours en prison. On ne sait pas pourquoi, puisque la moitié de sa peine s’est déjà écoulée.

On ignore également quand les différents prisonniers ont été libérés. La condamnation révisée de Hussain était la même que celle de Khan, tandis que Shahjahan – qui était à l’époque décrit comme le meneur du complot terroriste – a été condamné à une peine plus longue.

Les neuf hommes ont été arrêtés en 2010 et le temps qu’ils avaient déjà passé en détention a été pris en compte dans leur peine d’emprisonnement.

Lors du procès de 2012, la cour suprême de Woolwich a appris comment les neuf djihadistes avaient planifié une attaque à la manière d’Al-Qaïda pour faire exploser une bombe à la Bourse de Londres.

En outre, une liste de cibles manuscrite trouvée chez l’un des comploteurs comprenait également les noms et adresses du doyen de la cathédrale Saint-Paul, de Boris Johnson, maire de Londres à l’époque, de deux rabbins et de l’ambassade américaine à Londres.

Khan, alors âgé de 20 ans, a été secrètement enregistré comme ayant l’intention de recruter des radicaux britanniques pour participer à un camp d’entraînement au Cachemire.

Sa domiciliation à Stoke-on-Trent a été mise au point alors qu’il discutait du projet d’un camp d’entraînement aux armes à feu, qui devait être maquillé en un séjour dans une école religieuse islamique légitime, a annoncé le tribunal.

Certains membres du groupe basés à Londres et à Cardiff ont discuté du lancement d’un attentat atroce et complexe à la « Mumbai » (26 au 29 novembre 2008), tandis que les extrémistes de Stoke ont parlé de la pose de bombes artisanales dans les toilettes de deux cafés dans leur ville natale.

Le groupe était également lié au prédicateur radical Anjem Choudary par un téléphone portable saisi à l’adresse de l’un des conspirateurs.

Le procureur Andrew Edis QC a déclaré que les djihadistes avaient « décidé qu’ils seraient finalement responsables d’actes de terrorisme très graves ».

Le juge Wilkie, qui a prononcé sa sentence le 9 février 2012, a déclaré que le complot était une « entreprise terroriste sérieuse et à long terme » qui aurait également pu entraîner des atrocités en Grande-Bretagne.

Khan, Hussain et Shahjahan avaient été condamnés à une peine de durée indéterminée après avoir reconnu des infractions terroristes en 2012.

Cependant, en 2013, Lord Justice Leveson a écrit que la décision initiale avait «qualifié à tort» le trio de plus dangereux que les autres.

« Bien que nous reconnaissions que l’entraînement des terroristes à l’utilisation d’armes à feu ne pouvait qu’entraîner des pertes en vies humaines (…), cet objectif n’a pas été atteint, et il y avait d’autres obstacles », a écrit Leveson.

En 2013, la Cour d’appel a condamné Shahjahan à 17 ans et huit mois et Khan et Hussain à 16 ans, assortis d’une prolongation de la durée du permis de cinq ans.

Cela signifie que Khan a quitté la prison en décembre 2018, semblant prétendre être réhabilité, mais n’avait commis l’atrocité du pont de Londres que 12 mois plus tard.

La Commission des libérations conditionnelles a déclaré qu’elle n’avait joué aucun rôle dans la libération anticipée de Khan.

Le terroriste « semble avoir été libéré automatiquement sous licence (comme l’exige la loi), sans jamais être renvoyé devant la commission« , a déclaré un communiqué hier.

Les neuf hommes condamnés en février 2012 ont été condamnés en vertu de la loi de 2003, ce qui signifie que les personnes condamnées à une peine prolongée seraient libérées sous licence à mi-parcours.

Cela signifiait que Khan n’avait que huit ans de prison à faire, compte tenu des 408 jours passés en prison avant son procès.

La loi sur l’allongement de la peine a été modifiée en décembre 2012, mais Leveson a utilisé la loi précédente dans l’appel, car c’était celle utilisée lors de la peine initiale.

Le responsable britannique de la police antiterroriste, Neil Basu, a déclaré qu’il pensait que Khan s’était conformé à une « liste exhaustive de conditions permettant sa libération sous licence » après sa libération anticipée.

L’attaque a amené le ministère de la Justice à revoir les conditions de la licence de chaque terroriste condamné, puis libéré de prison, soit environ 70 individus.

Le Premier ministre Boris Johnson a déclaré que mettre au rebut le principe de la libération anticipée de prison aurait arrêté Khan.

M. Johnson a déclaré: « Ce que j’ai vu au cours des dernières 24 heures m’a mis en colère – il est tout à fait clair que nous ne pouvons pas continuer avec les approches ratées du passé. »

Il a ajouté: «Si vous êtes reconnu coupable d’une infraction terroriste grave, la peine minimale obligatoire doit être de 14 ans – et certains ne doivent jamais être libérés.

«De plus, pour toutes les infractions terroristes et extrémistes, la peine annoncée par le juge doit correspondre à la peine purgée – ces criminels doivent purger chaque jour de leur peine, sans exception.

« Ces simples changements, conformes à ce que je dis depuis que je suis premier ministre, auraient pu empêcher cette attaque. »

dailymail.co.uk

Adaptation : Marc Brzustowski