Le président turc Erdoğan a subi une chirurgie pour le cancer du côlon et souffre d’épilepsie
Le président turc Recep Tayyip Erdoğan (centre) a été opéré d’un cancer du côlon en 2011 et souffre d’épilepsie, selon d’anciens collaborateurs et initiés du régime. |
Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a subi une opération chirurgicale pour retirer une tumeur cancéreuse et souffre d’épilepsie, entre autres complications possibles de la santé, ce qui peut expliquer son comportement parfois erratique, des accès de colère et des remarques contradictoires qui déconcertent de nombreux observateurs extérieurs, selon une enquête de Nordic Monitor.
Tout comme le nuage obscurcissant la façon dont son gouvernement dépense l’argent des contribuables et promulgue des lois qui portent atteinte à la transparence de la gouvernance en Turquie, le président Erdoğan ne dévoile pas, non plus, les détails de son état de santé, alimentant toutes sortes de spéculations. Les lieutenants du président le décrivent souvent comme étant parfaitement sain et minimisent tout problème de santé qui a attiré l’attention du public. Néanmoins, il existe suffisamment de preuves pour confirmer que le président turc a souffert ou souffre toujours de multiples problèmes de santé.
Cancer
Ce qui est connu, c’est qu’il a survécu au cancer du côlon et a subi une intervention chirurgicale le 26 novembre 2011 à Istanbul alors qu’il avait 57 ans. Selon des sources qui ont une connaissance intime de la santé d’Erdoğan, le cancer a été découvert lors d’un examen d’Erdoğan, qui se plaignait de problèmes digestifs et de sang dans ses selles. Les sources ont été interrogées sous couvert d’anonymat par crainte de menaces de mort par le gouvernement Erdoğan, qui a licencié et / ou emprisonné plus de 20000 professionnels de la santé, dont des médecins et des infirmières depuis 2016.
Ses médecins ont effectué à la fois une coloscopie et une sigmoïdoscopie en échantillonnant des zones du côlon soupçonnées de développer une tumeur. L’examen microscopique d’un échantillon de tissu a indiqué qu’il avait une tumeur connue sous le nom d’adénome villeux, ce qui signifie qu’il avait une forme avancée d’adénome et un précurseur du cancer.
Avec d’autres tests et examens, il a été déterminé plus tard qu’Erdoğan avait un cancer de stade 2 ou de stade 3 avancé et que la tumeur était située à 10-15 centimètres du bord anal, qui peut également être classée comme cancer rectal en raison de sa proximité avec l’anus.
Le Dr Fahrettin Koca (à gauche), un proche collaborateur d’Erdoğan qui a dirigé des consultations pour trouver un chirurgien pouvant mener son opération, est désormais ministre de la Santé. |
Après avoir déterminé qu’une intervention chirurgicale était nécessaire, les médecins d’Erdoğan ont commencé à demander qui était le meilleur chirurgien pour effectuer une telle opération. Le nom du professeur Dursun Buğra, un chirurgien bien connu, a été évoqué lors des consultations, dirigées discrètement par le Dr Fahrettin Koca, devenu plus tard ministre de la Santé du cabinet turc. Koca était à l’époque en charge de gérer les investissements secrets de la famille Erdoğan dans les industries médicales et de la santé, y compris l’hôpital de Medipol.
Le secret était primordial, car toute révélation du déclin de la santé d’Erdoğan pourrait encourager ses opposants, qui commenceraient à se demander s’il est apte à occuper le plus haut poste de direction du pays. Certains ont suggéré que Buğra était connu comme un homme qui gardait les choses pour lui et serait moins susceptible de divulguer des informations sur la santé de son patient. Finalement, la chirurgie a été réalisée à l’hôpital universitaire de Marmara par une équipe de chirurgiens et de spécialistes dirigée par Buğra et son assistant, le Dr Emre Balık. Environ 20 à 25 centimètres du côlon d’Erdoğan ont été retirés au cours de la procédure.
La seule déclaration publique officielle à propos de l’opération est intervenue deux jours plus tard, le bureau du Premier ministre déclarant qu’Erdoğan avait subi une opération chirurgicale réussie pour un problème digestif et qu’il reprendrait bientôt son travail après un repos. Il ne mentionne aucun cancer ni tumeur. Le ministre de la Santé de l’époque, Recep Akdağ, qui est maintenant député du parti d’Erdoğan, a déclaré qu’il n’y avait rien de mal à la santé d’Erdoğan mais que les médecins lui avaient simplement recommandé de se reposer.
Le seul commentaire public fait par l’équipe médicale qui a effectué la procédure est venu du professeur Mehmet Füzün, également spécialiste du cancer colorectal, puis président de l’Université Eylül. Il n’était présent que lors de la chirurgie en tant qu’expert et n’a pas participé à l’opération. « Les polypes intestinaux que nous avons retirés au cours de l’opération de 3 heures étaient gros mais pas malins », a-t-il déclaré.
Le flagorneur (lèche-bottes) Dr. Mehmet Füzün |
On ne sait pas dans quelle mesure les propos de Füzün reflètent la réalité, étant donné qu’il a été jugé pour avoir rédigé un faux rapport de santé pour Meliha Öktem, 81 ans, une proche parente et une patiente psychiatrique, afin d’en changer les termes de façon à hériter de toute sa richesse et de ses actifs. Le testament a émergé après la mort d’Öktem le 25 avril 2007, surprenant 16 autres parents qui étaient les héritiers légaux. À la fin du procès, le testament a été annulé et l’héritage a été partagé selon le rapport prescrit par la loi. Il a également été inculpé de falsification de documents et d’abus de pouvoir par le procureur de la ville d’Urla.
Füzün a été nommé par le gouvernement président de l’université malgré le fait que son rival, le professeur Sedef Gidener, ait reçu le plus de votes du personnel académique et que Füzün se soit classé troisième. Selon lui, Erdoğan était « parmi les trois ou cinq premiers dirigeants mondiaux ». Par conséquent, ses remarques sur la santé d’Erdoğan devraient être prises avec des pincettes.
Erdoğan est sorti de l’hôpital le 30 novembre. Les 3 premières photos publiées par le bureau d’Erdoğan après l’opération l’ont montré souriant et en train de rencontrer Joe Biden, alors vice-président américain, à son domicile du district d’Üsküdar d’Istanbul le 3 décembre 2011. Biden était en Turquie pour assister au Sommet de l’entrepreneuriat. La deuxième photo était celle du souverain qatari d’alors, Cheikh Hamad bin Khalifa al-Thani. Al-Thani et Erdoğan se sont rencontrés au domicile d’Erdoğan à Istanbul pendant une heure et demie le 7 décembre 2011.
Pendant la chirurgie, les médecins ont également effectué une iléostomie sur la peau d’Erdoğan pour recueillir les selles détournées dans un sac et pour garder les selles loin de la zone récemment opérée pendant la guérison. Erdoğan a dû vivre avec une poche temporaire pendant deux mois et demi jusqu’à ce qu’il subisse la deuxième opération le 11 février 2012. L’iléostomie inversée a duré environ 30 minutes et a été réalisée par le même chirurgien, le Dr Buğra, au Hôpital de Medipol.
Selon les données de 2020 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le cancer dans le pays, la Turquie a enregistré 210537 cas de cancer en 2018, selon la dernière année. De ce nombre, 9,5% étaient des cas colorectaux, avec un taux de mortalité de 3,6%. L’occurrence du cancer colorectal en Turquie est plus du double de la moyenne mondiale de 4,4%, ont révélé les données de l’OMS. Le type de cancer le plus courant en Turquie est le cancer du poumon, qui représentait 16,5% des cas en 2018, avec un taux de mortalité de 28,9%.
Un spécialiste et chirurgien qui a participé aux consultations avant la chirurgie a déclaré à Nordic Monitor qu’Erdoğan avait subi une chimiothérapie par la suite mais pas un traitement de radiologie, ce qui a permis au président de fonctionner aussi normalement que possible. « Les personnes qui sont opérées pour ce type de cancer peuvent survivre en tant que personne en bonne santé jusqu’à 20 ans », a-t-il déclaré sous couvert d’anonymat en raison de préoccupations pour sa sécurité.
Malgré des problèmes de santé dans le passé, le président Erdoğan semble avoir bien fonctionné et semblait en assez bonne santé pour prononcer à de nombreuses reprises plusieurs discours publics en une seule journée. Cependant, il y a eu plusieurs cas où on l’a aperçu en train de somnoler lors d’événements couverts en direct par la presse avec ses homologues et perdre son équilibre en marchant, au point qu’il a failli tomber. Les spécialistes qui ont observé Erdoğan ont déclaré que de tels événements pouvaient très bien être liés à la charge de travail du président, qui était simplement fatigué et n’avait pas suffisamment dormi.
Épilepsie
Erdoğan souffre également d’épilepsie, un trouble du système nerveux central qui affecte spécifiquement le cerveau. Il avait montré des symptômes tels que des convulsions. Le 17 octobre 2006, il se rendait au Parlement lorsqu’une crise l’a frappé et ses gardes du corps, qui l’avaient accidentellement enfermé dans la voiture dans la panique, ont dû détruire les vitres avec un marteau pour le faire sortir. Il a été emmené à l’hôpital de Güven à proximité pour un traitement d’urgence. Son bureau a affirmé que la pression artérielle d’Erdoğan était basse car il jeûnait et que sa santé était bonne.
Erdoğan, victime d’une crise le 17 octobre 2016, a été sorti d’une voiture verrouillée après que ses gardes du corps ont brisé les vitres avec un marteau. |
À l’hôpital, Erdoğan a été immédiatement emmené au service de radiologie où une tomodensitométrie cérébrale a été réalisée pour identifier tout problème affectant le cerveau qui aurait pu entraîner une perte de conscience temporaire d’Erdoğan. Il a été stabilisé et ses signes vitaux sont revenus à la normale. Aucune confirmation d’épilepsie n’a été faite par l’hôpital ou son bureau. On a affirmé que le spécialiste en neurologie, le Dr Fethiye Sümer Güllap, la première femme médecin qui a traité Erdoğan lorsqu’il a été transporté manu militari aux urgences, a déterminé qu’Erdoğan avait souffert d’une crise d’épilepsie. Cependant, son rapport a disparu dans les dossiers de l’hôpital, et elle est décédée à l’âge de 42 ans dans ce que certains ont décrit comme des circonstances suspectes.
Le journaliste Serdar Özsoy, qui a pris les premières photos alors qu’Erdoğan avait la crise dans la voiture, a été arrêté par des gardes du corps à la demande du porte-parole d’Erdoğan, Akif Beki, qui a saisi l’appareil photo et les images du journaliste. L’équipe d’Erdoğan n’a épargné aucun effort pour s’assurer qu’il était présenté comme un homme en bonne santé et a empêché les faits de sortir sous couverture médiatique. Beki a lancé des appels aux propriétaires de médias pour qu’ils fassent avorter toute histoire ou image qui nuirait au standing d’Erdoğan en tant qu’homme en bonne santé.
Les médecins d’Erdoğan craignaient qu’il ne subisse une crise en parlant en public. |
Les allégations d’épilepsie ont également été soulevées par l’initié gouvernemental Fuat Avni sur Twitter en mai 2016. Avni, dont les révélations se sont avérées vraies dans de nombreux cas, a déclaré que les crises d’Erdoğan avaient augmenté et que ses médecins craignaient qu’il ne puisse subir une crise en parlant en public.
Les spécialistes consultés par Nordic Monitor ont déclaré que la crise à l’époque était probablement due à un médicament mal ajusté pour Erdoğan ou qu’il avait omis de prendre les pilules. Tant qu’il continue de prendre des médicaments au bon dosage, il devrait aller bien, ont-ils ajouté.
Les explosions publiques de colère du président Erdoğan, l’indignation et les changements d’humeur rapides lors des événements retransmis par la presse, lorsqu’une question difficile est posée pourraient s’expliquer par son état. Après tout, les effets secondaires possibles des médicaments contre l’épilepsie comprennent les sautes d’humeur, l’irritabilité, l’agitation ou la dépression. Cela explique peut-être en partie le rapide revirement d’Erdoğan sur ses remarques enregistrées publiquement, niant ce qu’il a dit plus tôt. Bien que les politiciens en Turquie mentent souvent, Erdoğan bat tous les records et se contredit quelques heures après ses précédentes déclarations au public.
S’ajoutant au stress constant et au manque de sommeil qui accompagne le travail, le problème d’épilepsie d’Erdoğan pourrait s’aggraver, confirmant les révélations du lanceur d’alerte Avni. La tendance du président à se méfier et à avoir du mal à faire confiance aux gens qui l’entourent peut également aggraver la situation.
Turhan Çömez (au centre), médecin et ancien allié d’Erdoğan (sur le dos). |
Il convient également de noter une affirmation intéressante faite par Turhan Çömez, un médecin et ancien allié d’Erdoğan qui a été inculpé en Turquie en 2008. Apparu à la télévision en décembre 2014, Çömez a déclaré qu’il conseillait Erdoğan sur sa santé quand il travaillait avec lui. « J’ai participé aux interventions chirurgicales qu’Erdoğan a subies. J’ai même gardé l’équipement d’anesthésie chez moi la veille de l’opération au cas où quelqu’un voudrait lui faire du mal [en altérant l’équipement] », a-t-il dit. Il a également ajouté qu’il avait emmené Erdoğan à l’étranger pour traitement. Il a refusé de fournir des détails sur les raisons pour lesquelles Erdoğan a été traité à l’étranger ou pour quoi. Çömez a fui la Turquie et est resté un fugitif pendant des années au Royaume-Uni avant que les charges retenues contre lui ne soient abandonnées. Il vit toujours au Royaume-Uni.
Abdullah Bozkurt, chercheur au Forum sur le Moyen-Orient, est un journaliste d’investigation et analyste basé en Suède qui dirige le Nordic Research and Monitoring Network et est président du Stockholm Center for Freedom.
Il n’a qu’à aller faire soigner son cancer du colon à Villejuif. Il y a un excellent chef de clinique là-bas, le professeur Israël.
Il y a quelques mois, un article similaire faisait etat d’une tres nette deterioration de l’etat de santé de mr nasrallah on prédisait meme sa mort prochaine on peut helas constater qu’il n’en est rien il est toujours aussi vivant et nuisible, idem pour Mahmoud abbas. Cet article sur l’etat de santé de mr erdogan me semble plus etayé mais, je me mefie quand meme joseph
Il va finir comme Adolphe notre Loukoum du Bosphore .
Normal pour un pro-palestiRien de souffrir du cancer du colon…