Une photo aérienne montre des bâtiments endommagés à Carita le 23 décembre 2018, après que la région ait été frappée par un tsunami le 22 décembre après l’éruption du volcan Anak Krakatoa. ((Azwar Ipank / AFP)

INDONÉSIE – Le bilan du tsunami qui a frappé samedi 22 décembre les rives du détroit de la Sonde, qui sépare les îles de Sumatra et de Java en Indonésie, continue de s’alourdir.

Ce mardi 25 décembre, l’Agence nationale de gestion des catastrophes a indiqué que plus de 400 personnes avaient été tuées.

Le dernier bilan fait état de 429 morts, 1485 blessés et 154 disparus. Des milliers de personnes sont déplacées, et les travailleurs humanitaires mettaient en garde contre les risques de crise sanitaire.

La vague provoquée par le volcan connu comme « l’enfant » du légendaire Krakatoa, l’Anak Krakatoa, a rasé des centaines de bâtiments sur les côtes méridionales de Sumatra et l’extrémité occidentale de Java. Et bon nombre de réfugiés ont trop peur pour rentrer chez eux.

« De nombreux enfants sont malades, ils ont de la fièvre, mal à la tête et n’ont pas assez d’eau », explique Rizal Alimin, un médecin de l’ONG Aksi Cepat Tanggap, dans une école transformée en abri de fortune.

« On a moins de médicaments que d’habitude. Les conditions ici ne sont pas saines. Il n’y a pas assez d’eau potable. Les gens ont besoin de nourriture et les gens dorment par terre ».

Le risque de nouvelles vagues pas encore écarté

D’après les experts, la catastrophe de samedi est consécutive à une éruption modérée de l’Anak, qui a provoqué un effondrement sous-marin d’une partie du volcan et le déplacement de vastes quantités d’eau.

Et le risque de nouvelles vagues dévastatrices n’est pas encore exclu, du fait de l’instabilité du volcan Anak Krakatoa.

« Le risque de tsunami dans le détroit de la Sonde restera élevé tant que le volcan sera dans sa phase d’activité actuelle parce qu’il est susceptible de déclencher d’autres glissements de terrain sous-marins », prévient Richard Teeuw, de l’Université de Portsmouth.

 

 

A la différence des tsunamis provoqués par les tremblements de terre et qui enclenchent les systèmes d’alerte, les vagues « volcaniques » ne laissent que très peu de temps aux autorités pour prévenir les gens.

Dans un premier temps, l’Agence de gestion des catastrophes avait même dit qu’il n’y avait pas d’alerte au tsunami alors même que la vague tueuse déferlait sur les côtes. L’Agence avait dû par la suite présenter ses excuses, expliquant que le système de détection était défaillant.

C’est la troisième catastrophe naturelle très grave subie par l’Indonésie ces six derniers mois, après la série de puissants séismes ayant frappé l’île de Lombok en juillet et août, puis le tsunami qui a rasé Palu, sur l’île des Célèbes en septembre, faisant 2.200 morts et des milliers de disparus.

Le HuffPost

 

Mur d’eau sur un concert

Des images vidéo dramatiques publiées sur les réseaux sociaux montrent un mur d’eau qui s’abat sur un concert en plein air donné par le groupe pop « Seventeen ».

Ses membres sont projetés hors de la scène par la vague qui se propage parmi les spectateurs.

Dans un post sur Instagram, le chanteur du groupe Riefian Fajarsyah peine à contenir son émotion en annonçant la mort du bassiste et de l’organisateur des tournées des musiciens.

Sur des images de la télévision, on voit que la vague a traîné sur la plage de Carita, site touristique populaire de la côte ouest de Java, un amoncellement de détritus divers, plaques de toitures en ferraille ou morceaux de bois.

Des arbres ont également été déracinés tandis que le sol est jonché de débris.

A Carita, Muhammad Bintang, 15 ans, a vu arriver la vague qui a plongé l’endroit dans le noir.

« Nous sommes arrivés à 21 h pour les vacances et soudain l’eau est arrivée. Tout est devenu noir. Il n’y avait plus d’électricité », a témoigné l’adolescent. « Dehors, c’est le désordre, on ne peut toujours pas atteindre la route ».

Les autorités ont d’abord annoncé une marée montante

Dans la province de Lampung, de l’autre côté du détroit, Lutfi Al Rasyid, 23 ans, raconte à l’AFP qu’il a fui la plage de Kalianda pour sauver sa vie.

« Je ne pouvais pas faire démarrer ma moto, alors je suis parti et j’ai couru… J’ai prié et couru aussi vite que je pouvais ».

Selon les autorités, le tsunami a pu être déclenché par une marée montante anormale due à la nouvelle Lune, conjuguée à un glissement de terrain sous-marin provoqué par l’éruption de l’Anak Krakatoa, petite île du détroit de la Sonde qui sépare Java et Sumatra.

Des habitants inspectent les débris de leurs maisons après le tsunami qui a frappé l'Indonésie, le 23 décembre 2018

Des habitants inspectent les débris de leurs maisons après le tsunami qui a frappé l’Indonésie, le 23 décembre 2018 – Photo: Semi / AFP

 

« La combinaison (des deux facteurs) a causé un tsunami soudain qui a frappé les côtes », a expliqué M. Nugroho, ajoutant que l’agence géologique indonésienne menait une enquête pour savoir ce qui s’est passé exactement.

Les autorités indonésiennes avaient dans un premier temps déclaré que la vague n’était pas un tsunami mais une marée montante, et avaient appelé la population à ne pas paniquer.

« C’était une erreur, nous sommes désolés », a écrit par la suite M. Nugroho sur Twitter.

Bien que relativement rares, les éruptions volcaniques sous-marines peuvent causer des tsunamis, selon le centre d’information international des tsunamis.

Éruption et panache de cendres

Selon le Centre indonésien de la volcanologie et de la gestion des risques géologiques, l’Anak Krakatoa montrait des signes d’activité renforcée depuis une semaine. Une éruption survenue peu avant 16 h a duré environ 13 minutes, envoyant à des centaines de mètres dans le ciel un épais panache de cendres.

L’Anak (« enfant » en indonésien) est une petite île volcanique qui a émergé des eaux un demi-siècle après l’éruption meurtrière du Krakatoa de 1883. C’est l’un des 127 volcans actifs d’Indonésie.

Lorsque le Krakatoa était entré en éruption au 19e siècle, une immense colonne de fumée, de pierres et cendres s’était dressée dans le ciel à 20 km de hauteur, plongeant la région dans l’obscurité et déclenchant un puissant tsunami. Environ 36.000 personnes avaient trouvé la mort.

L’Indonésie, archipel de 17.000 îles et îlots qui s’est formé par la convergence de trois grandes plaques tectoniques (indo-pacifique, australienne, eurasienne), se trouve sur la ceinture de feu du Pacifique, zone de forte activité sismique.

Le 28 septembre, un tremblement de terre de magnitude 7,5 et le raz-de-marée qui a suivi avaient dévasté la ville de Palu, située sur la côte ouest des Célèbes, et ses environs, faisant au moins 2.073 morts. Mais 5.000 autres personnes sont toujours disparues, la plupart enterrées sous les décombres de bâtiments détruits.

En 2004, un tsunami provoqué par un séisme de 9,3 au large de Sumatra avait tué 220.000 personnes sur les côtes de l’océan Indien, dont 168.000 en Indonésie.

(Avec AFP)

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Élie de Paris

Ce volcan a krakatué..
L’Etna est entré en éruption dans l’après midi.
En Sicile. La Terre s’énerve.
La Bali et le Yellowstone frémissent, et Hawaï a deja éternué… C’est toute la planète qui prépare le refroidissement tant attendu. Ou qui prépare les gens à prier.