Un tribunal égyptien a réduit la peine de prison d’un érudit musulman reconnu coupable d’avoir « insulté l’islam » dans son émission de télévision, de cinq ans à un an, ont déclaré les autorités judiciaires à son avocat mardi.
Islam al-Behairy fait face à un tollé depuis Avril après les remarques qu’il a faites dans son émission « Avec l’islam », dans laquelle il appelait à des réformes dans « le discours islamique traditionnel. »
Lors de son émission sur la chaîne satellite privée Al-Nas Kahera Wel, Behairy a souvent remis en question des anciens prêches islamiques et des interprétations séculaires de la foi.
Cela est venu suite à de nombreuses exhortations du président Abdel Fattah al-Sisi appelant de ses vœux des réformes dans l’interprétation de la foi.
Mais les points de vue de Behairy ont indignés les membres de Al-Azhar, l’influent centre d’études islamiques sunnites basé au Caire, qui a affirmé que l’émission n’a pas préconisé des « réformes », mais plutôt « proféré des insultes envers l’héritage islamique. »
La chaîne a été contrainte à suspendre le programme, affirmant que la décision avait été prise «pour défendre l’intérêt national, par respect pour une grande partie de la société et en réponse à la demande du grand cheikh d’al-Azhar. »
« La direction de la chaîne ne favorise pas les débats ou les programmes visant à diviser les musulmans. »
Behairy a déclaré que son émission a été suspendu en raison d’un désaccord entre lui et la chaîne.
«Nous retournons loin, loin, loin en arrière. Ce qui est à venir est encore pire, au-delà de l’imagination « , a-t-il écrit sur sa page Facebook.
Suite à son procès, Behairy a été condamné à cinq ans de prison, mais la peine a été réduite en appel.
Son avocat, Gamil Saed, a confirmant sa nouvelle peine, et a déclaré: « Mon client n’a pas insulté la religion. Les piliers de l’islam sont Allah et le Coran, et mon client ne parlaient pas d’eux « dans son émission.
« Il a discuté les opinions religieuses de certains anciens prédicateurs dans le contexte de la réforme du discours religieux, » a-t-il déclaré à l’AFP.
Saed a dit qu’il va déposer une pétition pour arrêter la mise en œuvre de la sentence, et également déposer un recours devant la Cour de cassation.
La Constitution égyptienne interdit les insultes contre les trois religions monothéistes reconnues par l’État – l’islam, le christianisme et le judaïsme, bien que les chrétiens et les Juifs ont subi de graves persécutions dans le pays, la quasi-totalité de la population juive ayant été chassée autour de la période de la création d’Israël.
L’an dernier, une enseignante chrétien copte a été emprisonné pendant six mois après que les parents de ses élèves l’aient accusé d’évangéliser et d’insulter l’islam.
Les parents se sont plaints qu’elle avait dit à ses élèves que le pape copte, Chenouda III, était meilleur que le prophète musulman Mahomet, a déclaré son avocat.
Dans une affaire distincte en 2014, un homme copte a été condamné à six ans de prison pour insulte à l’islam après avoir publié une photo de Mohammed sur sa page Facebook avec un commentaire jugé insultant.
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