Continuons à battre notre coulpe. L’angélisme efficace d’Angela devient, pour ceux qui font profession de saliver la pensée, l’horizon indépassable de notre temps. Déjà que les Allemands nous narguaient en matière d’emploi et de commerce extérieur, de co-gestion syndicale et de modération salariale, voilà-t-il pas qu’ils font une haie d’honneur aux migrants alors que cette France recroquevillée et hargneuse, fermée et peureuse, se demande, hélas, en ses profondeurs évidemment populistes, à quelle sauce au goût étrange venu d’ailleurs elle sera mangée.

Mallarmé se trompait quand il prétendait que jamais un coup de dés n’abolira le hasard. Il a suffi d’une photo, semble-t-il, pour faire basculer l’opinion. Dès lors a surgi, des bistrots télévisés aux brèves de comptoirs hertziens, l’explosion des humeurs et des mots entre ceux qui veulent accueillir quasiment tout le monde et ceux qui rappellent qu’un spectre hante tout de même l’actuelle planète migratoire: celui de l’Etat Islamique, qui pratique, quant à lui, de manière radicale, l’art d’aimer son prochain.

Mais baste! Quand il y a le feu, on ne va pas perdre son temps à fabriquer des étiquettes, et à trier entre victimes et complices.

Un pas a tout de même été franchi: le journal de France 2 narrait, mercredi soir, que des fonctionnaires de l’OFPRA étaient présents dans les gares allemandes afin d’inciter des arrivants à venir en France. (voir article ci-dessous) Pour ce faire, ils distribuent des tracts rédigés en arabe et vantent les mérites de notre hospitalité.

La plupart de ces migrants ne songeaient nullement à venir chez nous, obnubilés qu’ils étaient par la prospérité allemande, voire autrichienne, dont ils avaient eu vent des bienfaits. Les gens de l’OFPRA, qu’il faudra décorer pour leur efficacité, ont tout de même réussi à en ramener un millier, et ce n’est qu’un début.

Cette démarche montre que tout reste possible dans notre cher et vieux pays. Nous n’avons pas encore inversé la courbe du chômage ni réduit la dette, baissé les dépenses de l’Etat, encore moins comblé le déséquilibre du commerce extérieur et corrigé le coma prolongé de l’industrie et la misère d’une certaine agriculture, mais nous venons de réussir d’éclatante façon, à convaincre des Ulysse séduits par les sirènes teutonnes, à venir partager notre bien-être. Le rêve français est ré-enchanté.

André Bercoff est journaliste et écrivain. Son dernier livre Bernard Tapie, Marine Le Pen, la France et moi est paru en octobre 2014 chez First.

À Munich, une agence tente de convaincre les migrants de venir en France

Une mission de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) se trouve actuellement en Allemagne pour proposer à 1000 réfugiés d’être accueillis en France, dans le cadre du plan d’urgence.

Les premiers réfugiés sont arrivés ces derniers jours d’Allemagne. Vingt-quatre mille seront accueillis dans notre pays. Comment seront-ils choisis, parmi les centaines de milliers qui attendent aux périphéries de l’Europe? Une mission de l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) constitué d’une dizaine d’experts est à Munich depuis lundi pour sélectionner les 1000 migrants prévu dans le plan d’urgence.

Le directeur de l’organisme, Pascal Brice, a installé un bureau provisoire dans un lieu de premier accueil à Munich. Dans des locaux improvisés, l’équipe tente de convaincre les migrants de venir en France. En effet, ce n’est pas la France qui les choisit (les critères économiques sont prohibés), mais eux qui doivent choisir la France, de manière volontaire (on ne peut pas les obliger à venir). Pour le moment, seuls 300 ont pris les bus de l’Ofpra pour rejoindre notre pays, sur les 1000 qui doivent rejoindre la France en urgence, selon le mécanisme européen permanent et obligatoire de répartition tel que décidé par Hollande et Merkel.

La première mission de l’Ofpra est donc d’informer. La plupart des exilés pensent rester en Allemagne, qui est «à la mode» chez les réfugiés, au vu des discours d’accueil de la chancelière. Ils ont cet «eldorado» en tête dès leur départ. «Nous leur faisons savoir qu’il existe une possibilité de venir en France», explique Pascal Brice. Des prospectus traduits en arabe ont même été distribués à la foule.

Des Syriens ou des Irakiens exclusivement

La condition sine qua non pour bénéficier du statut de réfugié et de la procédure accélérée est d’être en «besoin manifeste de protection», c’est-à-dire, en l’espèce, de venir d’Irak ou de Syrie. Le personnel de l’Ofpra vérifie alors leur nationalité, soit à travers la vérification des papiers d’identité, soit, quand ils n’en ont pas, à travers un entretien avec des experts arabisants. Des spécialistes qui interrogent la personne sur ses origines et vérifient la cohérence de son récit. S’ils répondent aux critères, les migrants sont alors envoyés en France, où ils auront droit à un entretien complémentaire, avant que la formalisation juridique de leur statut de réfugié ne leur soit octroyée. Une procédure éclair par rapport aux démarches habituelles qui prennent des mois.

Des précautions sont-elles prises pour vérifier que des islamistes radicaux ne profitent pas de l’aubaine pour se glisser à l’intérieur de nos frontières? «Les pouvoirs publics font le nécessaire», assure Pascal Brice. Il est vrai qu’on voit mal des djihadistes se faire enregistrer à l’Ofpra, où ils doivent se faire photographier et laisser leurs empreintes. Cette mission exceptionnelle, menée à Munich pour «soulager» l’Allemagne de 1000 migrants, sera poursuivie dans les «hotspots» (centre de tri) placés dans les pays périphériques, qui permettront de sélectionner le reste des 24.000 migrants qu’a promis d’accueillir la France.

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