La vie de Christophe Dominici avait changé après un drame intime

L’ancien joueur de rugby est mort ce mardi 24 novembre. À 14 ans, le décès de sa sœur l’avait bouleversé, et c’est en partie dans le rugby qu’il avait évacué sa colère.

C’est une tragédie pour ses proches comme pour le monde du sport. L’ancien joueur de rugby Christophe Dominici est décédé ce mardi 24 novembre. Il a été retrouvé sans vie dans le parc de Saint-Cloud, près de Paris.

Selon les sources policière et judiciaire contactées par l’AFP, l’ancien ailier aurait sauté du toit d’un bâtiment désaffecté du parc. Mais les causes de sa mort font l’objet d’une enquête ouverte par le parquet de Nanterre.

Derrière son incroyable carrière avec le XV de France se cachait une vie personnelle éprouvante. Le quintuple champion de France a notamment fait une dépression suite à une rupture avec sa femme. Mais c’est un autre drame vécu par le joueur de rugby qui a bouleversé sa vie: le décès de sa grande sœur, Pascale, dans un accident de la route.

“Deuxième maman”

Il n’avait que 14 ans, et elle 24, lorsque celle qui appelle sa “deuxième maman”, celle qui l’a “vraiment élevé”, meurt alors qu’elle se rendait voir une amie. Christophe Dominici relate cette épreuve dans son autobiographie parue en 2007, “Bleu à l’âme”. Cette épreuve de la perte d’un être très cher et du deuil a signé la perte de tous ses repères.

“Après la mort de Pascale, mes résultats scolaires se sont effondrés (…) J’avais perdu goût à la vie, à l’école, aux copains. Je cherchais à comprendre pourquoi elle était partie et pas moi. Quelle injustice! Pendant les cinq années qui ont suivi, j’ai rendu malheureux mes parents. J’étais devenu un mauvais garçon. J’ai commencé à me battre avec tout le monde, à voler des Mobylettes et des autoradios”, raconte-t-il. ”À travers ces moments de violence, je sentais le souffle de la vie, ce souffle qui semblait s’être éteint en moi avec l’absence de ma sœur. Quand on fait le con à traîner dans les bars, on apprend à dompter sa peur. Ce qui m’a valu de me retrouver plusieurs fois en garde à vue. Ma vie n’était qu’une fuite en avant vers l’autodestruction.”

À ce moment-là, Christophe Dominici ne joue encore qu’au football. Ce n’est qu’à ses 17 ans, après une bagarre qui a mal tourné sur le terrain de foot, qu’il décide de s’orienter vers une autre discipline sportive. “J’avais besoin d’un vrai sport collectif, où les risques sont grands, les contacts physiques rugueux”, souligne-t-il. En 1989, il s’inscrit au club de Solliès-Pont.

″Évacuer ma colère”

Le rugby est probablement ce qui l’a sauvé. “J’ai tout de suite trouvé dans l’ambiance du club ce que je cherchais: amitié, solidarité, agressivité. Un moyen de canaliser mes tensions, d’évacuer ma colère aussi. Le simple fait d’accepter des règles imposées, des codes bien identifiés, des limites, me fit le plus grand bien”, écrit-il.

Dans une interview accordée au Figaro, il expliquait que “les valeurs de ce sport et les rencontres que j’ai faites sur le terrain m’ont certainement sauvé. Découvrir la solidarité, l’amitié, le respect de soi, de l’adversaire et de l’arbitre, permet d’être bien dans la société et d’y trouver sa place. Comme le rugby est un combat dans lequel on se met à nu, il m’a permis de révéler ce que je suis.”

Avec l’immense carrière qu’on lui a connue -cinq titres de champion de France, deux finales en Coupe d’Europe, une finale en Coupe du monde- nul doute que Christophe Dominici avait trouvé dans le rugby, plus encore qu’une échappatoire, une vocation.

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Batatabelkamoun

j’ai adoré ce joueur et son esprit combatif
RIP Mr. Dominici.