Daesh lance son offensive terroriste hivernale par 409 morts (si on y ajoute Paris). 
Limité dans son expansion de « Califat » territorial, Daesh en revient-il préférentiellement aux « bonnes vieilles méthodes » de son ancêtre Al Qaïda : frapper les puissances où elles sont faibles et les punir d’intervenir… (?)

 

On n’est pas certain que la frappe de drone américain de jeudi soir 11 novembre, prenant pour cible l’infâme exécuteur de l’Etat Islamique, connu sous le pseudonyme de « Jihad John », dans la ville syrienne du nord à Raqqa, a ou pas, marqué le point en l’éliminant – Le Pentagone dit qu’il est encore trop tôt pour en avoir la certitude absolue. Le terroriste masqué et cagoulé avec un accent britannique a été identifié comme Musulman britannique né au Koweit, du nom de Mohammed Emwazi. Il est apparu à travers les vidéos du monde entier exhibant les assassinats de sang-froid d’otages américains, britanniques, japonais et autres.

Cette attaque de drone est survenue peu de temps après la dernière atrocité de Daesh : jeudi soir entre deux (effectifs) à quatre (dont deux neutralisés) terroristes-suicide se sont faits exploser, tuant 43 passants et blessant plus de 240 personnes dans un bastion du Hezbollah du sud de Beyrouth en face de Burj Barajneh.

Dix jours plus tôt, l’Etat Islamique-Daesh a fait exploser en vol un avion de ligne russe de Metrojet au-dessus du Sinaï, tuant les 224 passagers et membres d’équipage à bord. Cet acte de terrorisme spectaculaire était, en apparence, la première frappe de cette offensive terroriste hivernale. Il a atteint ses objectifs en termes de meurtres démultipliés ; de dommages mortels pour l’industrie du tourisme en Egypte et constitue un revers pour la politique répressive et le prestige de son président Abdel-Fattah al Sissi.

Cette attaque sanctionne aussi et surtout le Président Vladimir Poutine pour avoir engagé l’armée russe en plein coeur du conflit syrien.

L’agression suivante de l’Etat Islamique était destinée à saper la crédibilité du roi Abdallah de Jordanie et ses services de sécurité : le 8 novembre un capitaine de la police jordanienne a ouvert le feu dans une installation d’entraînement hautement sécurisée, à l’extérieur d’Amman, tuant au moins deux instructeurs américains, un sud-africain et deux jordaniens. Le nombre exact de membres du personnel américain blessé durant l’attaque n’a pas été diffusé. Cette attaque était minutée pour coïncider avec le dixième anniversaire de l’attentat massif commis par Al Qaïda contre le plus prestigieux hôtel d’Amman, tous étant propriétés américaines, qui a fait à l’époque 61 morts.

Dans le nord Sinaï, le meurtre d’une famille de 9 Egyptiens à El Arish, jeudi matin, a élevé le nombre total dû à Daesh en moins d'(un mois à plus de 280 personnes.

Les sources du contreterrorisme de Debkafile discernent trois objectifs, concernant l’attentat de jeudi soir en pelin Beyrouth :

1. Une leçon contre l’arrogance de Téhéran et d’Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, pour leur montrer que Daesh est capable de les atteindre sur leurs propres terreaux, et que peu importe combien d’hommes de troupes ils déploient pour combattre les djihadistes en Syrie (Ensemble l’Iran et le Hezbollah auraient un nombre estimé à 13.000 combattants présents en Syrie).Daesh est capable de leur infliger des pertes terribles, aussi bien sur le terrain que dans leurs propres dominions, d’abord à Beyrouth et éventuellement à Téhéran.

2. La veille, mercredi 11 novembre, dans un discours marquant « le Jour du Shahid », Nasrallah jubilait du triomphe du Hezbollah dans la bataille autour d’Alep. Il s’est aussi vanté du fait que le bouclier de sa sécurité intérieure au Liban représentait une barrière impénétrable contre les intrusions terroristes de Daesh et du Front Al Nusra.

Les stratèges de Daesh ont déterminé la façon de faire sauter ces deux prétentions de Nasrallah en pleine face. Lui et l’Iran devaient comprendre qu’ils ne pourraient pas stopper Daesh ni empêcher le débordement de la guerre de Syrie en plein Liban.

3.  En faisant exploser l’avion de ligne russe au-dessus du Sinaï, les Islamistes ont cherché à souligner ce point à Moscou également. La Russie peut bien envoyer une force militaire puissante en Syrie, mais les Islamistes toucheront Poutine de l’arrière, dans une localisation qu’ils choisiront n’importe où au Moyen-Orient ou dans le Caucase. Moscou peut bien avoir opté pour sauver le soldat Bachar, mais que peut-il faire pour protéger le Hezbollah et ses autres alliés?

Les sources du contre-terrorisme de Debkafile remarquent que les Etats-Unis et la Russie ont pris des rôles dominants dans le vaste effort militaire visant à vaincre Daesh – parfois au moyen d’opérations ponctuelles de précision. En même temps, sous leur propre nez, les terroristes islamistes ont lancé leur campagne hivernale, en frappant avec une férocité démesurée et une grande agilité dans des endroits inattendus, à l’extérieur des fronts de combats réguliers dans lesquels les grandes puissances sont engagées.

DEBKAfile Reportage Spécial 13 Novembre 2015, 10:14 AM (IDT)
Adaptation : Marc Brzustowski

 

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