44 malades sont actuellement en réanimation en Savoie. Photo Le DL/S.M.

Covid-19 en Savoie: le département toujours très touché

Le taux d’incidence de la Covid-19 reste très élevé en Savoie. 44 personnes sont actuellement en réanimation.

Par P.-E. B. - 06:45 -le 12.11.2020

Le confinement tarde à produire ses effets dans le département de la Savoie, où les indicateurs de suivi de l’épidémie de Covid-19 restent alarmants.

Alors qu’au niveau national, le taux d’incidence a reculé à 425 (sur la semaine du 1er au 7 novembre), repassant même sous les 400 à Paris, il s’établit à 1 121 (tests positifs pour 100 000 habitants) en Savoie.

C’est toujours le taux le plus élevé de l’Hexagone.

En 24 heures entre lundi 9 et mardi 10 novembre, 15 nouveaux décès ont été constatés à l’hôpital, le chiffre le plus élevé dans le département, en une journée, depuis le début de l’épidémie.

D’autres chiffres laissent toutefois entrevoir un peu d’espoir. Le nombre de personnes hospitalisées en Savoie a reculé entre lundi et mardi, passant de 448 à 429. En parallèle, le nombre de retours à domicile n’a jamais été aussi important : 40 en 24 heures.

Mais gare, 44 personnes se trouvent encore en réanimation. Un chiffre très élevé qui mettra plus de temps à redescendre, en raison du délai d’incubation de la maladie.

https://www.ledauphine.com/sante/2020/11/12/covid-19-en-savoie-le-departement-toujours-tres-touche

Compléments sur Libération

Personne ne s’explique la hausse brutale des contaminations en Savoie

Par LIBERATION, Avec AFP — 

«On est en tête du hit-parade et on aimerait bien avoir une explication rationnelle et évidente», soupire le Dr Olivier Rogeaux, infectiologue au centre hospitalier métropole Savoie (CHMS, Chambéry et Aix-les-Bains) interrogé par l’AFP. Lors de la première vague, la Savoie avait été peu touchée. «On a une population semi-rurale ; nos plus de 65 ans sont plutôt en bonne forme et par rapport à l’Alsace qui avait été touchée de plein fouet, on a moins d’obèses, de diabétiques, d’hyper-tendus», se souvient le Dr Emmanuel Forestier, chef du service infectiologie au CHMS.

Depuis «notre population n’a pas changé», souligne-t-il perplexe. Le tourisme et les vacanciers estivaux ont été mis hors de cause car la situation est restée calme jusqu’à la mi-septembre. Quant aux stations de ski, elles ne sont pas encore ouvertes.

«Effet région»

Alors les infectiologues avancent un faisceau d’indices : un «effet région» car le virus circule fortement en Auvergne-Rhône-Alpes. Le département est aussi proche du canton de Genève où le taux d’incidence atteint plus de 2 000 cas pour 100 000 habitants. D’ailleurs, la Haute-Savoie, directement limitrophe de la Suisse, talonne la Savoie en haut du classement (1 146 cas pour 100 000 habitants). «L’effet couvre-feu et le confinement ne se sont pas encore fait sentir» alors qu’à Grenoble, Lyon ou Saint-Etienne, où ces mesures ont été enclenchées plus tôt, on constate une stabilisation de l’épidémie.

Les «failles» identifiées sont surtout le manque de respect des gestes barrière avec la famille ou les amis et lors des temps de pause au travail. «La première vague a fait peu de dégâts ici. Donc, les gens minimisent la gravité de l’infection, alors que le nombre de morts est déjà plus important», rappelle le Dr Rogeaux. Par comparaison, «l’Italie du Nord garde un traumatisme fort et les gestes barrières sont mieux appliqués».

Même au sein de la cellule régionale de Santé publique France, réunie mardi après-midi, on est en panne d’explications. «La situation de la Savoie ne s’explique pas à ce stade par des spécificités significatives», confie le délégué Savoie de l’Agence régionale de santé (ARS), Loïc Mollet. Face à une «très forte augmentation de patients», le Dr Philippe Dalmon, directeur médical de crise, ne fait pas de la recherche du «pourquoi» sa priorité. Pour lui, ce qui importe c’est «le « comment » on va affronter cette vague». «On est vraiment dans le dur, l’hôpital est en tension forte et au maximum de ses capacités», abonde le directeur général de l’établissement Florent Chambaz.

Nouveaux transferts

Les enseignements organisationnels du printemps combinés à la meilleure connaissance du coronavirus ont toutefois permis de mieux anticiper. De 18, les lits de réanimation ont été portés à 41, grâce aux déprogrammations d’opérations. Et surtout, les transferts de malades permettent de garder des lits disponibles. Ainsi, six patients sont partis la semaine dernière à Saintes et Nancy, deux lundi à Bordeaux et quatre mardi à Nantes. «Il est probable qu’il y en ait d’autres cette semaine et la semaine prochaine», ajoute le représentant de l’ARS.

Des unités de soins continus sont activés dans tous les hôpitaux et cliniques du département, pour laisser la réanimation au CHMS. Et pour pallier le manque de soignants, dont certains sont malades, le CHMS s’en fait «prêter» par les cliniques. Les volontaires de la première vague sont rappelés, ainsi que les jeunes retraités et les étudiants infirmiers et aides-soignants. Sans compter les cadres et médecins qui aident les aides-soignants ou changent de service. «Le seul cadeau que l’on attend de la population, c’est qu’elle respecte le confinement», supplie le Dr Dalmon.

LIBERATION Avec AFP

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