Les événements politiques et juridiques se bousculent et toutes les cartes pourraient être rebattues. Hier, le dossier 4000 dans le procès de l’ancien Premier ministre a pris un sérieux coup dans l’aile et la condamnation pour corruption semble s’éloigner.
Guidon Saar en route vers un gouvernement avec Netanyahou?
Parallèlement, les crises au sein de la coalition se succèdent, témoignant de son instabilité et ces deux dernières semaines, toute une série de lois présentées par la coalition ont été retirées de l’ordre du jour de la Knesset, faute de majorité.
Guidon Saar, le chef de Tikva Hadasha, menace de faire tomber le gouvernement si la loi sur l’application du code pénal en Judée-Samarie n’est pas votée la semaine prochaine. Cette loi est revotée automatiquement pas tous les gouvernements, tous les cinq ans, depuis 1967. Elle dispose que le code pénal israélien s’applique également en Judée-Samarie. En effet, ces territoires n’étant pas juridiquement sous souveraineté israélienne mais sous l’autorité du ministère de la Défense, les habitants seraient soumis aux tribunaux militaires si cette loi n’existait pas. Par ailleurs, la police ne pourrait plus intervenir dans cette région et certains avantages sociaux seraient aussi retirés aux habitants.
Il s’agit donc d’une loi primordiale, qui jusqu’à maintenant, n’avait jamais fait l’objet de débats. Elle doit être revotée avant le 30 juin mais elle n’est pas acquise, à l’heure qu’il est. Ra’am et une partie des députés de Meretz ont, pour l’instant, indiqué qu’ils ne voteraient pas en faveur de cette loi, qui revient à reconnaitre une forme d’autorité d’Israël sur ces territoires.
La coalition aura donc besoin de l’opposition pour faire passer la loi. Or, cette dernière a été claire: elle n’aidera plus le gouvernement à faire passer aucune loi, fusse-t-elle importante et bonne, dans le but de parvenir à faire tomber la coalition.
Ces éléments mis côte-à-côte auraient-ils été le déclencheur des négociations qui auraient lieu en ce moment entre Tikva Hadasha et le Likoud?
Les partis démentent tout contact entre eux, mais en coulisses, il apparait que les négociations vont bon train pour constituer un gouvernement alternatif et ainsi remplacer l’actuel sans passer par la case élections. Guidon Saar accepterait de participer à un gouvernement avec Netanyahou à sa tête, et demanderait le poste de ministre des Affaires étrangères ou de la Défense.
Toute la question est de savoir jusqu’à quel point ces négociations sont un point de bascule, si elles conduiront réellement à remplacer le gouvernement actuel ou si elles sont destinées à faire pression sur Ra’am et Meretz afin qu’ils votent en faveur de la loi pour l’application du code pénal en Judée-Samarie.
Le Premier ministre Naftali Bennett a convoqué aujourd’hui une réunion des chefs des partis de la coalition.