A Ploërmel dans le Morbihan, le pape Jean-Paul II n’est plus en odeur de sainteté. Le Conseil d’Etat vient en effet d’ordonner au maire de la commune de procéder au retrait de la croix surplombant la statue du pape.
Le monument, qui fait près de huit mètres de haut, avait été érigé en 2006 sur une place publique de Ploërmel. Elle avait été offerte par le sculpteur russe Zurab Tsereteli au maire de l’époque, Paul Anselin.
Depuis son installation, la statue n’a cessé de cristalliser les tensions dans cette petite commune du Morbihan. Saisi par la Fédération de la libre-pensée, une association laïque, le tribunal administratif de Rennes avait le 30 avril 2015 sommé le maire de Ploërmel de procéder au retrait de la statue, au motif que l’arche surplombée d’une croix, « symbole de la religion chrétienne », présentait « un caractère ostentatoire ». Ce jugement avait été annulé en décembre 2015 par un arrêt de la cour administrative d’appel de Nantes.
Une croix contraire à la loi de 1905
Ce mercredi, le Conseil d’Etat a donc décidé d’annuler cet arrêt et a ordonné de procéder au retrait de la croix, et non pas de toute la statue. Selon la décision du Conseil, la croix, à la différence de l’arche, « constitue un signe ou emblème religieux dont l’installation est contraire à l’article 28 de la loi du 9 décembre 1905 », relative à la séparation des Églises et de l’État. La commune a donc désormais six mois pour faire enlever la croix du monument. Elle devra par ailleurs verser 3.000 euros aux requérants.