Sarah Schlitz (Ecolo), secrétaire d’Etat à l’égalité et à la diversité, a désigné Ihsane Haouach comme commissaire du gouvernement à l’égalité des femmes et des hommes. Certains y voient un symbole de la politique de « neutralité inclusive que porte Ecolo ». Le parti s’en défend.

Sarah Schlitz (Ecolo), secrétaire d’Etat à l’égalité et à la diversité, a désigné Ihsane Haouach comme commissaire du gouvernement à l’égalité des femmes et des hommes. Il s’agit fort probablement d’une première: jamais une femme portant le voile n’avait été désignée pour un tel poste à responsabilité dans un rôle de représentation du gouvernement fédéral.

Cette diplômée de la Solvay Business School qui se voit comme “entrepreneuse sociale” a été désignée le 17 mai.

Certains y voient un symbole. Ce dont Ecolo se défend, assurant d’ailleurs « ne pas avoir fait la publicité » de cette désignation. « Cela fait quatre à 5 mois que le choix a été posé par Ecolo, même si la publication au moniteur belge est plus récente », nous indique Pascal Devos, porte-parole d’Ecolo. « C’est une dame choisie par rapport à ses qualités, grâce à son CV costaud. »

La désignation, il est vrai, était passée inaperçue jusqu’à la publication d’un article par un média marocain.

Du côté du cabinet de Sarah Schlitz, on se borne à préciser qu’Ihsane Haouach “a été désignée pour sa compétence uniquement, parce qu’elle était la meilleure pour le poste.”

“Bonne nouvelle. Je suis nommée commissaire du gouvernement auprès de l’Institut pour l’Egalité des Femmes et des Hommes”, écrit-elle sur son compte Linkedin. “Cette fonction me permettra de continuer mon travail pour une société plus inclusive, en collaborant directement avec une institution au niveau fédéral. Je remercie la Secrétaire d’Etat Sarah Schlitz pour sa confiance et j’ai hâte d’entamer mon mandat!”

En 2015, la jeune femme avait lancé “Bruxelloise & Voilée”, un mouvement qui avait atteint plus de 600 000 vues sur les réseaux sociaux et qui, via des capsules vidéos, entendait “lutter contre les stéréotypes à l’encontre des femmes portant le hijab.”

Reste que cette désignation est rendue publique dans un contexte politique tendu. Lundi, le comité de gestion de la Stib a décidé de ne pas aller en appel d’un jugement du tribunal du travail de Bruxelles qui, le 3 mai, condamnait la société de transports bruxelloise. Pour rappel, la Stib avait refusé d’embaucher une femme portant le voile islamique, ce que le tribunal a considéré comme une discrimination. Une décision qui a relancé le débat sur la neutralité de la fonction publique.

Rajae Maouane, co-présidente d’Ecolo, a déclaré dans le Soir que ce jugement devait faire jurisprudence et donc être étendue à d’autres administrations. Ecolo plaide pour « une neutralité inclusive ». Le MR et Défi, sont résolument contre. Georges-Louis Bouchez, président du MR, a proposé d’interdire les signes convictionnels tandis que François De Smet, président de Défi, souhaite inscrire la laïcité dans la constitution. Ce débat, potentiellement, a de quoi mettre le gouvernement bruxellois en grande difficulté. Le député bruxellois DéFI Christophe Magdalijns menace de quitter la majorité bruxelloise si aucun recours n’est introduit après la condamnation de la Stib. Le PS, quant à lui, est profondément divisé sur la question et n’est pas encore parvenu à prendre une position commune.

Pour Ecolo, la désignation d’Ihsane Haouach ne doit pas s’insérer dans ce débat explosif. « Commissaire au gouvernement, c’est une fonction politique. Elle travaille pour un gouvernement, qu’elle représente. Elle ne travaille pas dans l’administration et n’est pas fonctionnaire à proprement parler. C’est une fonction politique, comme une députée qui porte le foulard », reprend Pascal Devos, porte-parole d’Ecolo. « Ceci dit, il est évident qu’on a une politique de mixité chez Ecolo par rapport au genre, au parcours professionnel et aux origines. Ecolo est le parti qui a été le plus loin pour réfléchir à cette question qui est d’abord une question d’inclusion. Mais cette désignation ne s’inscrit pas dans le débat sur la neutralité de la fonction publique. Car un commissaire du gouvernement n’est pas neutre, c’est une fonction politique. »

« Ihsane Haouach ne travaille pas pour l’État donc pas soumise au règlement de la neutralité », ajoute le porte-parole de Sarah Schiltz. « Ne pas engager quelqu’un pour cette fonction parce qu’il a un voile serait au contraire de la discrimination. C’est dommage que le timing créé la confusion car les deux sujets sont sans rapport avec la décision dans l’affaire de la Stib« 

Un avis que ne partage clairement pas le MR« La désignation d’une femme portant un signe convictionnel comme commissaire du gouvernement de l’institut de l’égalité homme femme est totalement contraire au principe de neutralité de l’Etat », a tweeté le président du MR, Georges-Louis Bouchez. Le commissaire du gouvernement de la Stib a été confronté à la question d’une décision de justice sur le voile. Comment assurer la neutralité de traitement du dossier ici ? Pour des raisons électorales, Écolo bafoue un principe fondamental d’une démocratie libérale. » Il ajoute encore que « le port du voile doit rester une liberté individuelle garantie mais la neutralité de l’Etat ne peut être mise en cause pour assouvir le communautarisme de partis en recherche d’électeurs. »

Peut-il être plus cynique? La première femme portant un foulard a été nommée commissaire du gouvernement à l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes. Elle doit veiller à l’égalité des sexes …”, a tweeté Darya Safai, députée N-VA, fustigeant “une mauvaise approche de la diversité”.

“Un profil brillant pour représenter le gouvernement dans un institut aussi important pour les Droits des femmes en Belgique ! Diplômée de Solvay, active dans le secteur de l’emploi des jeunes, elle est aussi experte en énergie”, a quant à elle tweeté la députée bruxelloise Margaux De Ré (Ecolo).

La Secrétaire d’Etat Sarah Schlitz sera interpellée à ce sujet ce mercredi en commission, notamment par Denis Ducarme (MR).

Quelques inégalités entre hommes et femmes en Islam.

Quel pouvoir les femmes ont-elles eu dans l’islam à travers les siècles ? Réponses avec Azadeh Kian, professeure de sociologie à l’Université Paris 7-Diderot, directrice du Centre d’Enseignement et de Recherches pour les Études féministes (CEDREF). Elle publie Femmes et pouvoir en Islam (éd. Michalon).

L’origine du mariage patrilinéaire

Ce type de mariage a été renforcé par l’islam et les lois islamiques. Avant l’avènement de l’islam, dans la péninsule arabique, le mariage de type matrilinéaire prévalait : les femmes restaient dans leur propre tribu, avec leurs enfants. Et le père rendait visite à la mère et aux enfants.

Ce type de famille matrilinéaire commence à disparaître, non pas à cause de l’islam, mais lorsque La Mecque devient un centre commercial important et que la société, au départ tribale, y devient de plus en plus marchande. Des chefs de tribu commencent à accumuler des capitaux, qu’ils souhaitent transmettre à leurs fils, et le nom du père commence à devenir plus important que celui de la mère et de sa tribu.

L’islam a renforcé ce type de mariage. Du coup, les femmes ont perdu le pouvoir et la sexualité qu’elles avaient auparavant, puisqu’elles pouvaient contracter un mariage ou un divorce, et sont devenues un objet d’échange.

Une hiérarchie entre les hommes et les femmes est établie et renforcée par ce type de mariage patrilinéaire et patriarcal. La polygamie joue un rôle politique important dans la consolidation du pouvoir du prophète et de l’islam. Les dynasties profitent de la polygamie pour renforcer leur pouvoir. Le prophète reste lui-même monogame avec sa première femme Radhika. Il ne devient polygame qu’après son décès.

Dès le départ, les femmes contestent cette hiérarchie sociale entre les hommes et les femmes.

Soumises et obéissantes ?

Cela dit, force est de constater que le Coran semble souvent véhiculer une vision inégalitaire des rapports hommes-femmes dans les réalités quotidiennes. Considérée comme la gardienne de la maisonnée et jouant un rôle de conseil auprès de son époux, la femme n’en est pas moins contrainte à l’obéissance, comme le rappelle ce verset de la sourate des femmes :

« Celles de qui vous craignez l’insoumission, faite-leur la morale, désertez leur couche, corrigez-les. Mais une fois ramenées à l’obéissance, ne leur cherchez pas prétexte. » (4:34)

À cela s’ajoutent d’autres mentions bien connues et parfois qualifiées de misogynes, comme notamment l’autorisation de la polygamie – jusqu’à quatre femmes par homme (4 : 3).

Quand l’Islam aura fait sa révolution, non pas simplement en citant les versets du coran qui arrangent, mais quand dans les pays musulmans cette égalité deviendra une pratique courante au même titre de ce qui se passe en Occident, alors on pourra dire qu’une femme qui se revendique de cette culture peut défendre cette vision égalitaire. Mais pour l’insatnt c’est un double discours, un en Europe, un autre en terre d’islam. Ce en quoi tout cela n’est pas crédible voire dangereux.

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Galil308

Si les musulmans exigent le port du voile en Europe, comment réagiront ils lorsque l’on coupera la main des voleurs..?

ixiane

Comment va t-elle faire avec le CORAN qui dit que la femme vaut la moitié de l’ homme ?? Il faudra que, chaque fois qu’elle prend une décision , elle soit agréée par un homme islamique !!
Le Coran dit que la femme doit être soumise à l’homme , comme celui-ci doit l’être à Allah ! Alors il lui faut un bras droit : un Imam .
Son chemin passera toujours par un homme .

Amos Zot

Même le Coran ne demande pas que les femmes se voilent .
Mme Ihsane Haouach , portant le voile et commissaire du gouvernement à l’égalité des femmes et des hommes, devra donc obtenir d’urgence que les maris des femmes voilées portent aussi le voile et ne puissent pas se retrouver ,entre eux, par ces journées ensoleillées, sur les terrasses de nos grands boulevards.
Nasser doit se retourner dans sa tombe , lui qui s’esclaffait de rire quand un islamiste lui parlait de généraliser le port du voile en Egypte. Actuellement, Al Sissi et Mohamed Bin Salman qui luttent contre les Frères musulmans , au péril de leur vie, voient les veilles démocraties européennes sur le déclin se faire les champions de islamisme. Honte à tous ces politiciens . Comment expliquer que tous ces électeurs ne savent plus utiliser leur cerveau et sont programmés par les chaînes de désinformation?

Match ly

Des études ont montré qu’en 2050 il y aura plus de musulmans en Belgique que d’autochtones,le roi et la reine pourront se convertir

julien

ils le sont sans doute déjà , pas ouvertement , mais ils le sont en esprit ! ( il faut laisser un peu de temps pour l’annoncer )…