Associated Press : une sémantique à faire passer la pilule anti-israélienne ©

La Sémantique d’Associated Press : une ruse pour faire passer la pilule antisraélienne

L’habileté à manipuler le langage est cruciale pour un journaliste qui chercherait à transmettre un message déformé. Apparemment, les journalistes d’ Associated Press disposent, à la fois, de la capacité de manipuler le langage et des lignes directrices qui les poussent à le faire. L’AP croit, de toute évidence, que les Palestiniens ne peuvent jamais être considérés comme des terroristes, quel que soit le nombre de soldats et de civils israéliens qu’ils tuent ou tentent de tuer, et que ce soit à l’aide de bombes, de balles, de couteaux, de pierres ou de ciseaux. 

On se demande si les journalistes qui sont nouveau au bureau israélien de l’AP bénéficient d’une session introductive où on leur enseigne qu’ils ne doivent pas employer – quand ils s’expriment au nom de l’AP – les mots de « terroristes palestiniens ». Il semble néanmoins que l’AP approuve de citer un responsable israélien disant que tel auteur d’attentat terroriste est bien un terroriste, à condition que le journaliste n’utilise pas, lui-même, une terminologie aussi incendiaire [1] [2]. La même chose prévaut pour des termes tels que « attaquants palestiniens » et « assaillants »[3].

Peut-être les nouveaux-entrants se voient aussi offrir une liste de synonymes approuvée par l’AP, à utiliser dans la description des activités meurtrières des Palestiniens, qui permettent d’éviter de dire ce que les Palestiniens font réellement : assassiner les autres, en particulier des civils à seules fins idéologiques. Ainsi, le tueur palestinien d’Israéliens devient, dans le jargon de l’agence de presse, un extrémiste palestinien[4] un militant,[5] un homme armé, [6] un « loup solitaire »,[7], voire un rebelle palestinien[8]. Les Etats-Unis considèrent le Hamas et le Hezbollah comme des groupes terroristes[9]. Ils se trouvent bien sur la liste des organisations terroristes étrangères préparées par le Département d’Etat, par la France[10], le Canada,[11] et l’Australie.[12] L’UE les considèrent également tous deux comme des organisations terroristes[13]. En dépit de ce classement officiel, l’AP fait communément référence au Hamas[14] [15] et au Hezbollah [16] [17] comme étant des organisations « militantes ».

On pourrait supposer, à tort, que l’AP pense qu’il est impossible que des Musulmans puissent être terroristes. Cependant, dans le cas des époux Syed Rizwan Farook et Tashfeen Malik qui ont tiré et tué quatorze personnes à San Bernardino, en Californie le 2 décembre 2015, apparemment sans le soutien direct d’aucune organisation, l’AP n’éprouve pas une telle retenue. Elle les décrit comme des terroristes,sans guillemets[18]. Elle n’emploie pas de termes tels que :  « hommes armés » ou « loups solitaires »[19]. L’AP utilise aussi ce terme pour les terroristes soutenues par Daesh qui ont commis une série d’attentats à Paris le 13 novembre 2015, qui ont tué 130 personnes[20]. Même Richard Reid, le « Shoe Bomber », pris avant qu’il ne parvienne à commettre un acte terroriste prémédité, lors d’un vol de 2001, était décrit comme « un comploteur terroriste », sans guillemets, par l’AP[21]. 

Les grandes agences de presse internationales constituent une source majeure d’information à l’étranger, concernant Israël. Leurs dépêches sont utilisées par de nombreuses chaînes médiatiques à travers le monde, et quand cette information est négative, de façon disproportionnée et incorrecte, en ce qui concerne Israël, l’impact d’une telle négativité a des conséquences de grande ampleur à un niveau global. Il est, par conséquent, énormément important de faire la démonstration de leurs double-standards dans la façon de rapporter ce qui pourrait mensongèrement apparaître comme les « faits issus du terrain ».

Il reste encore beaucoup à dire sur les formes de sémantique qu’utilise l’AP dans tout ce qui a trait à Israël. En 2001? Shoshana Ben-Yishai, âgée de 16 ans a été assassinée dans une attaque terroriste palestinienne tuant au hasard à Jérusalem. Avec une totale désinvolture à propos de cet attentat, l’AP a continué en décrivant le civil israélien qui a tiré et tué l’assassin terroriste de Ben-Yishai comme un « colon de Cisjordanie », autre information totalement incorrecte à propos de cet attentat lui-même qui se déroulait dans la capitale d’Israël. HonestReporting a très justement fait remarquer que de « désigner les Israéliens par autre chose que des « civils » suggère que ce sont des combattants et cela contribue à légitimer les attentats perpétrés contre eux par les Palestiniens »[22]. 

Le fait de manipuler les titres est une autre technique bien connue, employée pour déformer les reportages d’actualités. Au plus fort de la Seconde Intifada, en 2002, une terroriste palestinien a ouvert le feu dans toutes les directions en plein centre-ville de Jérusalem, blessant huit Israéliens. Le même jour, Israël a découvert une usine de fabrication de bombes en Judée-Samarie et tué quatre terroristes qui agissaient à l’intérieur. Le titre choisi par l’AP, ce jour-là, était : « Israël tue 4, un Palestinien blesse 8 personnes »[23]. Lors d’un autre incident, plusieurs jours plus tard, un terroriste palestinien s’est servi d’une voiture volée pour foncer sur la police, des soldats et des piétons, avant d’être neutralisé. Le titre retenu pour cet incident était : « Un Palestinien tué par balles à Tel Aviv »[24].

Compte tenu du nombre de dépêches que livre l’AP sur des événements concernant Israël et de la façon dont elle influence la perception des actions d’Israël à travers le monde, une étude plus détaillée qu’on ne l’a fait jusqu’à présent, est nécessaire pour enquêter plus en profondeur sur la politique éditoriale de l’AP. L’ancien journaliste d’AP, Matti Friedman, a publié des informations de l’intérieur qui indiquaient un préjugé structurel à l’encontre d’Israël au sein de l’agence[25]. Les autorités israéliennes devraient analyser un média de première importance produisant une vision déformée d’Israël, de la même manière que n’importe quelle autre force hostile.

On peut seulement se demander ce qui arriverait si cette exposition des malfaçons de l’AP était réalisée au plus haut niveau d’un gouvernement. Comment réagirait l’AP  si le porte-parole du gouvernement ouvrait toutes les conférences de presse par une liste des effets de sémantique et des titres tordus, tels que les emploie l’AP, depuis les précédentes conférences de presse? On doit ajouter à cela les nombreuses omissions du contexte pertinent, par l’AP, autant que ses montages et ses interprétations erronées, ses arrangements et son manque total de respect pour la mort de civils. Combien de fois est-il nécessaire de faire de telles révélations détaillées en public, avant que les quartiers-généraux de l’AP réalise que ses manipulations sont à présent transparentes et qu’elle ferait aussi bien de les interrompre si elle souhaite vraiment maintenir la moindre crédibilité journalistique?

Le Dr. Manfred Gerstenfeld a présidé pendant 12 ans le Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem (2000-2012). Il a publié plus de 20 ouvrages. Plusieurs d’entre eux traitent d’anti-israélisme et d’antisémitisme.

Adaptation : Marc Brzustowski.