Il y a 70 ans, dans la nuit du 15 au 16 août 1942, était organisée la première rafle de Juifs à Anvers. 845 personnes étaient arrêtées par les nazis et les collaborateurs belges.
Une cérémonie du souvenir était organisée ce mercredi à Anvers.La nuit tombe sur Anvers ce samedi 15 août 1942.
Des nazis et des collaborateurs belges pénètrent dans des maisons anversoises.
Cette nuit là, 845 Juifs sont arrêtés et envoyés dans une caserne à Malines.
La dernière étape avant la déportation vers Auschwitz.
C’est la première des trois rafles anversoises de l’été 1942.
Des rafles dans lesquelles les autorités locales vont jouer un rôle actif.
Alors, ce mercredi, 70 ans plus tard jour pour jour, une cérémonie du souvenir était organisée à Anvers.
« C’est une histoire de manque de sens des responsabilités, de manque de courage, de force et de sens moral.
C’est une histoire qui procure des sentiments très désagréables en tant que bourgmestre », exprime Patrick Janssens, bourgmestre sp.a.
Des propos remarqués puisqu’il avait fallu attendre 2007 pour qu’un bourgmestre d’Anvers présente officiellement ses excuses à la communauté juive.
« Mieux vaut tard que jamais.
Peut-être qu’on le fait maintenant parce que l’on sent, parce que l’on voit dans notre société une certaine forme de radicalisation anti-démocratique » estime alors Julien Klener du Consistoire central israélite de Belgique
Entre août et septembre 1942, les rafles anversoises et bruxelloises ont abouti à la déportation de 4000 juifs.
Seulement 5% d’entre eux sont revenus des camps de concentration.
Laurent Mathieu/ RTBF.be Article original
C’est au mois d’août 1942, il y a exactement 70 ans, qu’ont commencé en Belgique les rafles de juifs, déportés massivement vers les camps nazis.
Cette sombre page de l’histoire a d’abord commencé à Anvers, pour se poursuivre quelques jours plus tard à Bruxelles.
Chil Henri Elberg a 88 ans aujourd’hui.
Il est Bruxellois et Juif, et est l’un des rares rescapés.
Il a été arrêté près de la place de Brouckère.
C’est en 41 que les juifs ont commencé à être inquiétés, à Bruxelles.
Chil Henri Elberg était encore un tout jeune garçon lorsqu’il a été arrêté.
»J’allais sur mes 17 ans. J’ai vécu mon adolescence sous l’occupation à Bruxelles.’’
Il faisait partie d’un groupe de résistants réunis dans le sous-sol de l’hôtel Atlanta.
»L’hôtel Atlanta se situe à côté du Métropole sur la place de Brouckère.
Il y a d’abord la galerie, ensuite se trouve un magasin et après c’est l’hôtel Atlanta.
On y faisait de la résistance flamande.
On se rassemblait l’après-midi vers 15 heures et on écoutait des disques anglais.
On était tout un groupe avec les copains juifs et non juifs.
Une fois, on a été dénoncés et des camions allemands nous ont emmenés jusqu’à Breendonk.’’
Ce fût la caserne Dossin à Malines ensuite, et puis un long périple de camp en camp jusqu’à Auschwitz Birkenau, avant d’être finalement remis comme prisonnier politique aux troupes américaines et de rentrer à Bruxelles.
»J’ai habité à Molenbeek, rue de la Princesse.
D’ailleurs, il y a aujourd’hui des pierres en métal avec le nom de mes parents.
Il s’agit de pavés de la mémoire.
C’est très dur.’’
Car il n’y avait plus personne dans la maison familiale.
»J’avais 35 kilos et je suis parti à l’hôpital Saint-Pierre et de Saint-Pierre, je suis parti à Tervueren au Sanatorium.’’
Chil Henri Elberg a été déporté le 1er septembre 1942 et il est un des rares à avoir survécu.
Il est passé par une dizaine de camps.
Le dernier n’est autre que celui d’Auschwitz-Birkenau.
Il est revenu affaibli et malade en 1945 pour ne plus retrouver ni ses parents ni aucun ami bruxellois.
Betty Cleeren/ RTBF.be Article original
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