VOICI Des textes qui concernent l’histoire des patriarches qui commence avec l’histoire d’Abraham.
Plus exactement, avec l’arrivée d’Abraham dans le pays de Canaan, et vous savez d’après les textes précédents que c’est en ce temps-là des patriarches le nom donné à la terre qui s’appellera la terre d’Erets Israël, parce que les Kenaanim l’occupaient en ce temps-là. Il y a déjà d’ailleurs dans la Parashah de cette semaine un verset qui l’indique :
[Lekh Lekha – Gn. 15:6] :
וְהַכְּנַעֲנִי, אָז בָּאָרֶץ
Et le Cananéen se trouvait en ce temps-là dans le pays.
Le Midrash établit de façon très claire que cela implique que le Canaanéen était envahisseur dans ce pays qui faisait partie de l’héritage de la descendance de Shem. Vous vous rappelez ceux qui étaient là à la soirée de Hoshaana Raba qu’effectivement Abraham est un des descendants de Shem par son ancêtre Ever. D’où le nom de Avraham Ha-Ivri, Abraham l’hébreu.
Je ne veux pas revenir sur l’identité d’Avraham en tant qu’hébreu, peut-être aurons-nous l’occasion d’y revenir par la suite. Je veux simplement rappeler un point qui me semble important : il y a deux périodes dans l’histoire d’Abraham :
Dans la première période de sa vie il se nomme Abram, et c’est encore le nom qu’il a dans les textes que nous allons aborder aujourd’hui. Cela se réfère à un thème très important : c’est l’identité de l’hébreu en exil au temps précédent dans les différentes générations qui vont de Ever l’ancêtre d’Abraham jusqu’au temps d’Abraham dan la civilisation babylonienne de ce temps-là surtout connue sous le nom de la civilisation d’Our-Kasdim capitale des Chaldéens, qui à l’époque était la dynastie dominante de ce que nous appelons en général sous le nom de Babel dans l’histoire des Malkhouyiot, ces grands empires que l’histoire d’Israël a traversé. Babel est le premier des empires de l’antiquité biblique en tout cas dans l’ordre de la cohérence du récit biblique.
Je vous rappelle qu’Israël a traversé l’histoire de quatre grands empires : nous sommes d’après cette typologie historiosophique à la fin de l’histoire du quatrième empire qui est l’empire de Rome.
Il y a d’abord l’empire de Babel, ensuite l’empire de Perse, ensuite l’empire de Grèce et l’empire de Rome. Et nous avons traversé ces 4 empires avec 4 sorties d’exil qui en fait sont 3 puisque la Grèce et Rome font partie de la même période historique du point de vue de ce problème. Etant donné que l’exil du peuple d’Israël au temps de l’empire grec était un exil sur sa terre.
Je vous le rappelle très brièvement :
1- Nous sommes sortis de ce Babel d’Our-Kasdim avec Abraham. Et il y avait en ce temps-là une annexe – les historiens vont dresser l’oreille mais il me faudrait plus de temps pour nuancer – une annexe de la civilisation babylonienne qui était la civilisation égyptienne. Et nous finissons de sortir de ce temps de Babel avec la sortie d’Egypte au temps de Moïse en tant que peuple. Mais nous sortons de Our-Kasdim avec Abraham à la racine première de notre identité dont nous allons suivre la carte d’identité avec la Parashah de Lekh Lekhah de cette semaine.
2- Nous sortons de l’empire de Perse avec Ezra et Néhémie. Tsivat Tsion. C’est au temps des événements que raconte le livre d’Esther.
3- Nous sortons de la domination grecque avec les Makabi.
4- Et nous sortons de l’empire romain de notre temps avec l’état d’Israël contemporain.
Je reviens au début de l’histoire. L’identité de l’hébreu dans la civilisation de Babel est Aram. D’où le nom araméen en français. Je vous avais cité un certains nombres de références dans la bible et le talmud à ce sujet, il sera sans doute nécessaire d’y revenir.
A partir de maintenant je dirais Abraham suivant la loi de la Halakhah : à partir du moment où Abram a changé de nom pour devenir Abraham, il est interdit de le nommer de nouveau Abram sinon pour rappeler qu’il s’appelle en réalité Abraham – c’est d’ailleurs un thème pour lui-même : pourquoi la Guémara interdit-elle d’appeler Abraham Abram, si nous avons le temps rappelez-le moi en fin de cours.
Cette petite d’Abraham famille d’Abraham rescapée des Hébreux de cette civilisation d’Our-Kasdim de ce qu’il faudrait appeler du temps de l’énorme Shoah de Babel. Il y a une énorme Shoah à Babel, une famille d’Hébreux est rescapée. Il y a une Shoah à la sortie d’Egypte : c’est un cinquième du peuple hébreu qui sort d’Egypte sous la direction de Moïse. Je ne continue pas la suite qui est très longue et se poursuit jusqu’à nous comme vous le savez.
Abraham est accompagné par un certain nombre de personnages qui ont la même racine d’identité et avec lesquels il va se trouver aux prises dans cette histoire de ré-émergence de l’identité hébraïque, de sa coquille araméenne, en hébreu nous disons la Qlipah, son écorce araméenne qui est très difficile à finir d’évacuer jusqu’à ce que Jacob le petit fils d’Abraham reçoive le nom d’Israël, ce qui donne l’authenticité de cette identité araméenne en Abraham revenue hébraïque. Pour le nom de Jacob devenant Israël il faudra trois générations de sélection d’identité.
Entretemps vont apparaître des lignées divergentes dans la même racine de cet Abraham qui était alors araméen : l’hébreu de l’exil.
C’est un thème extrêmement important que nous allons essayer de suivre le plus possible en coup de projecteur mais il faudrait effectivement reprendre toute l’histoire du livre de Bereshit en détail, ce qui prendrait des années, avec un cours par semaine. il faudrait voir ce que la Torah Shébéal peh nous a dit de tout cela. Les sources sont très nombreuses. Je vous indique l’auteur principal qui a donné le plus grand contenu à cette étude, c’est le Shlah qui a donné toutes les nuances de ces thèmes d’identité. Cela commence évidemment dans les Midrashim, ceux du Zohar, le Kouzari de Judah Halévi, le Maharal. Cela explose dans le Shlah et corollairement dans le Peri Tsadik aussi.
Et nous arrivons donc à l’identité hébraïque retrouvée avec Jacob lorsqu’il reçoit le nom Israël. Nous avons là un programme d’étude, dont nous aborderons certaines dimensions, parce que c’est cette histoire que nous vivons de nouveau sus une autre forme de notre temps, où nous revenons d’une identité d’exil et avec le projet de retrouver l’identité hébraïque à l’échelle d’une société toute entière.
Et les problèmes qui explosent dans cette expérience, non de résurrection comme on peut le trouver dans un vocabulaire sioniste israélien mal traduit, mais disons de restauration de la nation hébraïque. On ne peut pas parler de résurrection car on ne ressuscite que des cadavres, et grâce à Dieu le peuple juif n’a jamais été jusque-là bien qu’il ait eu des tribulations assez analogues, vous avec compris.
Loth :
Il y a un personnage que je voudrais mettre en évidence dans la première partie de l’étude de ce soir qui est Loth, le neveu d’Abraham qui sort d’Our-Kasdim avec Abraham. Et dans notre parashah nous voyons comment il font un long chemin ensemble. Et finalement ils se séparent. Loth va fonder une toute autre lignée, une double lignée d’ailleurs, celle de Amon et de Moav qui vont installer des rivalités terribles avec Israël, les premières rivalités à Israël, et qui ont accompagné l’histoire d’Israël pendant tout le temps dont parle la Bible jusqu’au moment où Ruth revient de chez Moav, et devient l’ancêtre du roi David.
Ruth ne vient pas de n’importe où. Elle revient d’une lignée qui s’était écartée de la souche originelle : la famille d’Abraham. Puisque son ancêtre c’est Loth qui aurait pu être un Abraham. Mais c’est un Abraham disons déviant. En terme un peu vulgaire qui me vient à l’esprit : un raté de l’histoire. Mais ces ratés font souches. Ce sont des identités d’impasse mais qui se reproduisent. Il y a une sorte de génie de la machine à polycopier les erreurs qui fait qu’elles sont dans le monde et qu’il faut se mesurer à elles. Voilà donc un moment de l’étude que nous aurons à découvrir : les rapports d’Abraham à Loth.
Et puis dans cette Parashah nous voyons qu’Abraham est relié à un autre personnage de cette famille qui est son propre fils par Agar l’égyptienne alors qu’Abraham se nomme encore Abram avant la mutation d’identité qui fait que Abram redevient Abraham l’ancêtre de Jacob. Abram n’est pas l’ancêtre d’Isaac il est l’ancêtre d’Ishmaël. C’est quand Abraham est déjà Abraham que Isaac va naître, c’est après la circoncision d’Abraham que Isaac va naître. Et donc d’une certaine manière, de cette souche originelle, à part Loth qui était d’origine très proche d’Abraham, Ishmaël fils de Agar va procéder de cette souche originelle. Et vous savez les dimensions de la rivalité qui s’installeront à travers Ishmaël par rapport à Israël. C’est sans doute le problème de gros plan auquel nous allons nous mesurer depuis le retour contemporain en Erets Israël. Pour ceux d’entre vous qui ont encore souvenir de ce qu’avait été Galout Arav – la diaspora des communautés juives en pays d’islam, c’est une longue histoire des rapport entre le peuple d’Israël les Juifs de l’exil avec l’islam en Golah.
Mais dès qu’Israël revient sur sa terre alors les dimensions de ce problème changent de niveau c’est de nouveau le conflit tel qu’il est raconté par la Bible qui est mis en évidence : le conflit entre Ishmaël et Isaac, c’est à qui échoit la promesse de la terre d’Abraham. Et vous savez à quel point ce sera l’enjeu des élections prochaines.
J’essaierais de prendre un peu de temps à la fin du cours pour étudier ou au moins lire un passage du Zohar qui parle de la relation entre Abraham et Ishmaël. C’est un verset du chapitre 17 que nous verrons tout à l’heure. Et je vous dirais une petite préface à partir d’une interview qui est paru dans Haarets. Le journaliste a très bien fait son travail de journaliste puisqu’il m’a fait dire des choses que.. bref. Alors cela servira de mise au point. Je dois vous dire qu’il a vraiment bien fait son travail : le contenu de l’article cela passe. Ce n’est pas moi qui l’ai écrit et je ne l’aurais jamais écrit comme ça, mais cela passe à la rigueur. Je pense que la direction du journal lui a imposé un titre accrocheur pour les lecteurs et alors cela a été lu dans tout le pays et on n’a fait de moi quelqu’un que je ne suis pas. C’est pourquoi je dis que le journaliste a très bien fait son travail : en prenant une phrase sortie de son contexte et en lui donnant un portée politique qui n’a rien à voir avec ce qu’elle veut dire… On en parlera un peu tout à l’heure. J’ai décidé quand même de faire une mise au point, vous aurez la surprise de la lire lorsqu’elle paraitra. J’en parlerais tout à l’heure.
Je vous incite quand même à lire l’article.
Déjà le premier verset que nous allons lire où il est question de la famille d’Abraham c’est à la fin de la Parashah de Noa’h. Chapitre 11 verset 27 : c’est la fin de la généalogie de Shem après nous avoir donné l’ascendance de Abraham – dont le nom éclate à partir de ce moment-là en gros plan dans le récit biblique sur l’histoire de l’humanité – à travers Shem et Ever on nous parle de ce qui se passe dans la famille de Tera’h qui est le père d’Abram devenu Abraham. Et le verset dit :
11:27:
וְאֵלֶּה, תּוֹלְדֹת תֶּרַח–תֶּרַח הוֹלִיד אֶת-אַבְרָם, אֶת-נָחוֹר וְאֶת-הָרָן; וְהָרָן, הוֹלִיד אֶת-לוֹט.
Voici les générations de Tera’h: Téra’h engendra Avram, Na’hor et Harân; et Harân engendra Loth.
Donc Loth est le fils de Haran frère d’Abram. Encore au temps du niveau de l’identité Aram des Hébreux. L’identité araméenne des Hébreux en exil en Our-Kasdim. On apprend que Haran meurt à Our-Kasdim.
וַיָּמָת הָרָן, עַל-פְּנֵי תֶּרַח אָבִיו, בְּאֶרֶץ מוֹלַדְתּוֹ, בְּאוּר כַּשְׂדִּים
Harân mourut al penei en présence de Tharé son père, en son pays natal, à Our-Kasdim.
Al penei Tera’h en présence de Tharé son père il y a ici une indication qu’il faudrait étudier mais je ferme la parenthèse.
En hébreu le mot de Moledet se traduit en français par « la patrie ». Mais le sens strict étymologique de Moledet c’est le pays natal : le pays où l’on est né.
Vous voyez qu’il y a énormément de vocabulaire qui gène la prise de conscience d’identité dans lesquels les Juifs sont interpellés de notre temps. Je vous donnerais un exemple. Si on me demande quel est ma patrie, que répondre ? Je suis né en Algérie, je ne peux pas dire que c’est l’Algérie ma patrie ! Et pourtant c’était ma terre natale… Vous voyez la différence.
On arrive au verset 11:31 où l’on apprend comment se fait cette sortie d’exil dans la famille de Téra’h père d’Abraham. Le mot de cette Aliah si j’ose dire c’était Abraham. Les Midrashim sont très clairs : c’est Abraham qui convertit Tera’h à l’hébraïsme si j’ose dire. Et Tera’h est le chef de famille. Un des Midrashim indique que pour ne pas porter atteinte à l’honneur de Téra’h – commandement qu’Abraham doit respecter – Abraham doit respecter l’honneur de son père même si son père resistait à la prise de conscience d’Abraham, la Torah aussi respecte l’honneur du père d’Abraham verset 11.31:
וַיִּקַּח תֶּרַח אֶת-אַבְרָם בְּנוֹ, וְאֶת-לוֹט בֶּן-הָרָן בֶּן-בְּנוֹ, וְאֵת שָׂרַי כַּלָּתוֹ, אֵשֶׁת אַבְרָם בְּנוֹ; וַיֵּצְאוּ אִתָּם מֵאוּר כַּשְׂדִּים, לָלֶכֶת אַרְצָה כְּנַעַן, וַיָּבֹאוּ עַד-חָרָן, וַיֵּשְׁבוּ שָׁם.
Tera’h prit Abram son fils…
Alors qu’on s’attendrait ce qui dans la réalité existentielle – cela nous arrive comme c’est arrivé à Abraham – ce sont les fils qui trainent les pères dans ce pays, vous avez remarqué?
On s’attendrait à ce que le verset dise l’inverse.
Tera’h prit Abram son fils et Loth fils de Haran son petit-fils et Saraï sa brue femme de Abram son fils. Ils sortirent tous de Our-Kasdim pour aller en direction du pays de Canaan.
C’est la première fois que la Torah nous raconte cette décision de mettre fin à l’exil des Hébreux en Our-Kasdim. Rappelez-vous le Midrash qui explique ce qui se passe à Our-Kasdim. C’était un gigantesque four crématoire. La fournaise d Our-Kasdim. Le Hitler de l’époque s’appelait Nimrod. Personnage paradigme très important dans l’histoire d’Abraham. Un personnage modèle : le tyran au temps d’Abraham. Et à chaque époque il y a un Nimrod. Il s’est appelé une fois Torquémada, Haman, Hitler… Aujourd’hui il a énormément de sosies. Mais quoiqu’il en soit c’est la première fois qu’on nous dit qu’il y a une décision prise par les rescapés de rescapés de rescapés des Hébreux. C’est très impressionnant, sur tout un peuple, une seule famille rescapés des fours crématoires de Our-Kasdim ! Et ils y vont spontanément : vous remarquez qu’il n’y a aucune révélation à Tera’h ou à Abraham encore dans le texte pour dire que c’est le temps ? C’est une prise de conscience de la famille d’Abraham sur motivation d’Avraham qui a pris d’elle-même l’initiative qui va être confirmée quelques versets après au début de la Parashah de Lekh Lekha.
Il y a une controverse chez les Méfarshim : cette confirmation de Lekh Lekha donnée à Abraham est-elle donnée déjà à Our-Kasdim ou à ‘Haran ? Ce n’est pas un point de détail, c’est un autre sujet. Quoiqu’il en soit, que la confirmation ait été donné à Our-Kasdim ou à ‘Haran, on ne peut pas ne pas se rendre compte que l’initiative est d’abord venue de la famille d’Abraham. Après, Dieu confirme. Nous retrouvons le même thème à la sortie d’Egypte. L’initiative vient d’abord de Moïse qui se heurte à la résistance des Hébreux et des Égyptiens. C’est 40 ans après que Moïse ait pris l’initiative et qu’il s’est trouvé en but avec le refus des Hébreux en Egypte et des Egyptiens bien sûr, que Dieu lui confirme son initiative dans la révélation du buisson ardent.
Nous voyons ici un thème très parallèle. Dans l’ordre du récit, ils décident d’aller au pays de Canaan. D’après la manière classique de lire ce texte, ils ne savaient pas où ils devaient aller ! La thèse classique c’est qu’il s’agit de Mésopotamiens que Dieu par décret de Sa Volonté a décidé de transformer en hébreux… J’ai critiqué précédemment cette thèse classique. J’ai toujours été étonné de voir comment les commentateurs et les historiens, Na’hmanide excepté, ne mettent pas en évidence cela qu’il ne s’agit pas de mésopotamiens !
Si c’était des Mésopotamiens on aurait des droits sur Bagdad ! On a déjà droit sur Damas grâce à Eliezer serviteur d’Abraham. C’est encore une autre histoire.
S’il s’agissait de Mésopotamiens, par quelle magie se seraient-ils transformés en Hébreux, et par quel magie Dieu les enverrait-il en Kenaan sans leur dire où c’est ?
On voit dans le premier verset du chapitre 12 dans le message de Dieu à Abraham que c’est en Erets Kenaan qu’il faut aller. Dans le verset précédent que nos sommes en train de lire 11:31:
לָלֶכֶת אַרְצָה כְּנַעַן lalechet artsah Kena’an : ils savent où ils vont parce qu’ils rentrent chez eux tout simplement !
A partir du moment où il y a prise de conscience du danger de disparition totale dans l’exil de Our-Kasdim, il y a un « sionisme » avant la lettre qui prend Abraham et il décide de rentrer chez lui.
Regardez à quel point le texte est clair. Et je me demande encore pourquoi on ne le lit pas comme il est écrit ! Voilà le premier point.
Fin du verset 31 :
וַיָּבֹאוּ עַד-חָרָן, וַיֵּשְׁבוּ שָׁם
Ils arrivèrent jusqu’à ‘Haran et ils s’intallèrent là-bas.