Face à une chute de dons, le site Internet suspend la divulgation de documents secrets. Il accuse Washington de lui imposer un blocus financier en représailles à ses activités.
WikiLeaks est sur la paille. Devenu la bête noire de Washington après la diffusion de câbles diplomatiques américains, le site spécialisé dans la divulgation de documents a été contraint lundi de «suspendre» ses activités faute de fonds.

Pour expliquer la mauvaise situation financière du site basé en Islande, son fondateur Julian Assange a pointé du doigt les géants bancaires Bank of America, Visa, MasterCard, Paypal et Western Union. Ceux-ci ont bloqué depuis fin 2010 les donations au site, qui ont chuté drastiquement. Les dons ont plongé de «plus de 100.000 dollars par mois» (72.000 euros), avant la décision de Visa et de MasterCard, à «6000 ou 7000 dollars» actuellement, a affirmé le porte-parole du site. Un «blocus financier arbitraire et illégal» qui «a détruit 95% de nos revenus», a affirmé Julian Assange.

«Ce blocus financier menace l’existence même de WikiLeaks»

Un porte-parole de MasterCard avait justifié ce boycott par le fait que l’activité de WikiLeaks est illégale. «Le règlement de MasterCard interdit aux clients de s’engager ou faciliter, directement ou indirectement, toute action illégale», avait-il argué. Mais derrière les acteurs bancaires, le fondateur de WikiLeaks accuse les États-Unis de vouloir assécher les comptes du site. Il souligne que ce boycott bancaire est entré en vigueur «dans les dix jours» qui ont suivi le début de la publication des télégrammes secrets américains, en novembre 2010, qui avait rendu furieuse l’Administration Obama.

«Ce blocus financier menace l’existence même de WikiLeaks. S’il n’y est pas mis un terme d’ici à la fin de l’année, l’organisation ne pourra plus continuer son travail», a prévenu Julian Assange, rappelant avoir déposé en juillet une plainte contre Visa et MasterCard auprès de la Commission européenne. Les deux sociétés sont accusées de cinq violations des règles européennes de la concurrence, notamment d’«abus de position dominante» et de «discrimination de clients». «Une poignée de sociétés financières américaines ne peuvent pas être autorisées à décider de la manière dont le monde entier utilise son argent», a dénoncé lundi Julian Assange.

Le Figaro.fr

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DeQuiSeMoqueTon

Décidément les contradictions et incohérences n’ont pas l’air de déranger les deux leaders de la carte bancaire. Après avoir mis Wikileaks hors d’état de « nuire » pour cause de divulgation d’informations sensibles, Visa et Mastercard (selon le Wall Street Journal) s’autoriseraient l’utilisation d’informations confidentielles relatives à leurs porteurs, à des fins purement mercantiles, cherchez l’erreur…. En revanche les organisations telles que le Ku Klux Klan, elles, ne se voient pas privées de dons, leur démarche serait-elle plus louable que celle de Wikileaks ? Comme si cela n’était pas suffisant, Visa se dispense également sur son site français (visa.fr) des règles élémentaires de sécurité, en incitant les porteurs à divulguer des informations confidentielles via une connexion non sécurisée pour profiter de certaines offres. Un comble ! Leur devise : « Faites ce que je dis, pas ce que je fais ».