Degré zéro du conflit politique : des hooligans du Beitar Jerusalem, le club de football de la ville, brûlent un adolescent vivant, à seule fin de vivre leur grand frisson pour la violence gratuite.

Un gang soudé de fans du Beitar Jérusalem, connu sous le sigle de « La Familia » met le feu aux poudres au Moyen-Orient.

Les six suspects sont des fanatiques hystériques du Beitar Jérusalem. Selon un officier de police familier du dossier, qui s’est exprimé anonymement sur Buzzfeed Article original , les membres de cette cabale meurtrière sont tous affiliés à « La Familia », un petit groupe de plusieurs milliers (5.500) de Fans connus pour leurs préjugés anti-arabes et leur penchant plus général pour la voyoucratie. Ces six jeunes hommes se sont rencontrés lors d’un rassemblement lié à une épreuve de football et ont décidé d’étendre la portée de leur hooliganisme aussi loin qu’ils le pourraient, ce qui a débouché sur la mort d’Abu Khdair, peu de temps après.

Ce scénario peut paraître incompréhensible. Pourtant si vous comprenez le monde du football et si vous connaissez le Beitar, vous commencez de réaliser qu’un acte d’ultra-violence du style Orange Mécanique est une conséquence dramatique, tout-à-fait possible, et même prévisible, de la sous-culture des fans de cette équipe.

Je parle à partir de ma propre expérience : je suis, moi-même un fan se consacrant, sa vie durant, au Beitar de Jerusalem, et au cours des années que j’ai passées à assister à ses matchs, j’ai eu ma part de témoignage de brutalités épouvantables, en temps de crise comme en temps de paix, presque toujours sans la moindre impulsion véritablement raciste ou nationaliste. Pour autant que je puisse le dire, le but poursuivi, c’était simplement le pur, viscéral, écœurant frisson de violence. Parfois, il s’approprie le langage de la politique, s’attachant à un parti ou une idéologie ou à un groupe ethnique. Mais c’est toujours, d’abord et avant tout, à propos de football, à cause de la violence ritualisée qui procure aux jeunes gens sans espoir un sens dans la vie et un sentiment enivrant de bien-être.

Malheureusement, La Familia – qui, selon certains rapports est forte de 5.500 – est passée de la barbarie de basse intensité aux agressions de masse enragées. Parfois, ces attaques se saisissent d’un prétexte raciste, comme lorsqu’un groupe de 300 fans, enivrés par une victoire du Beitar, sont entrés dans un centre commercial, en 2012, en chantant « Mahomet est mort ! » et en tentant de passer à tabac tout Arabe qui lui tombait sous la main.

On doit aussi insister pour dire que la Direction du Beitar, comme la vaste majorité de ses fans, ont été particulièrement révoltés par le terrorisme de La Familia et ont fait ce qu’ils ont pu pour l’infléchir. La police israélienne a lancé des poursuites, et fait tout ce qu’il fallait pour diffuser des ordres de restriction, interdisant l’accès aux meneurs de La Familia et tâchant d’arrêter quiconque était en lien avec des actes de violence et de vandalisme. La Ministre des Sports et de la Culture était intervenue pour fustiger le racisme et la violence comme n’ayant aucune place dans les stades, après l’incendie de la maison du Club, faisant ainsi écho aux sentiments de beaucoup d’Israéliens.

Il y aura ceux qui compareront la rapidité avec laquelle la police a été en mesure de localiser les meurtriers de Muhammed Abu-Khudair, à l’incapacité de traîner en Justice les assassins de Naftali Fraenkel, Gilad Shaar, et Eyal Yifrach. Pourtant, une des raisons pour lesquelles la police a pu les arrêter si vite, c’est tout simplement, parce qu’elle a consacré des ressources considérables, au cours de la dernière décennie, à tenir des rapports sur les hooligans violents se réclamant de l’équipe de la Ville, tout comme la police l’a fait à Munich, à Varsovie, à Bruxelles, Londres, Madrid ou au Paris-St Germain.

Abu Khdair est mort à cause des mêmes forces obscures, si lié à ce sport que j’aime, qui a déjà tué Tony Deogan, un jeune supporter suédois de l’IFK Göteborg mort sous les coups acharnés des fans de l’équipe rivale de l’AIK en aout 2002, où le jeune Mariusz B. poignardé dans le dos en 2003, après que des hooligans polonais, armés de couteaux, de barres de fer et de pierres, se soient rassemblés dans une rue près du stade de Wroclaw ; le même élan qui a mené les fans d’Al-Masry à tomber à bras raccourcis sur leurs frères et semblables qui soutenaient Al-Ahly dans le stade de Port-Saïd, en Egypte, en 2012, faisant 79 morts et plus d’un millier de blessés.

La vérité crue, c’est que ni Binayamin Netanyahu, ni l’Autorité Palestinienne, ni les Rabbins des implantations, ni le Hamas n’ont rien à voir avec les évènements terribles qui ont déferlé, après que six pas-grand-chose ont contraint un gosse au visage doux à monter dans leur voiture et qu’ils l’ont brûlé vivant. La mort de Muhammed Abu-Khdair est une terrible tragédie, mais elle n’a rien d’unique, ni n’est particulièrement liée à Israël ou au contexte du conflit. Quiconque regarde un match de foot un peu plus souvent que tous les 4 ans le comprend intuitivement…

Par Liel Leibovitz| 7 juillet 2014 10:00 AM|

tabletmag.com Article original

Adaptation : Marc Brzustowski.

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Jameshazan

« You can spend a 1000 days doing good,it takes but 1 second of harm to obliterate your goodness ».After the killing of our 3 children the world began giving us a tiny drop of simpathy,our hooligans made sure we lost it.I was under the impression the Palestinians always shoot themselves on the foot,Our Beitarists shoot better
jiacomino

yaakova

C’est bizarre tout cela. Car le père du jeune arabe persiste à dire que ce sont des arabes qui ont tué son fils. Pourquoi n’est-il pas écouté ? A qui profite ce crime ? Le père a l’air d’en savoir plus qu’il n’en dit. Car lui-même étant arabe, je ne vois pas pourquoi il accuserait des arabes si ce n’était pas vrai.

oxomars

Donner un avis sur la situation actuelle, pourquoi pas mais tout en ayant la cervelle sereine. Notre Peuple a assez d’ennemis pour que nous n’en n’ajoutions pas.

Mettre de la confusion à la confusion n’a jamais donné que de mauvais résultats. J’imagine déjà A2 confondre avec gourmandise notre Betar avec le club de foot de Jérusalem.

alain

Absolument d’accord avec toi Daniel. Israel est malade de sa démocratie. Ce 1er ministre me dégoute c’est un lâche un pauvre type qui à peur de son ombre. Le Likoud devient un parti de gauche. Lieberman aurait du démissionner car ce gouvernement c’est de la vraie pourriture incapable de défendre ses citoyens.

MarcBRZ

Pour les non-informés qui s’excitent : le « Beitar Jérusalem » est le nom du club de football de Jérusalem.

Daniel

Pas d’accord avec cet article, désolé!

Le Betar est une très ancienne organisation qui a lutté et contribué à la création de l’Etat d’Israël. Salir le Bétar est une honte de même que je ne peux condamner ses jeunes membres français qu on fait l’objet de « critiques » exacerbées des médias français fustigeant « l’extrême droite juive » lorsqu’ils ont eu le courage que d’autres n’ont pas eu à manifester à l’aéroport d’Orly au retour de « Palestine » de cet odieux antisémite de José Bové (sans parler du GUD et ce n’est qu’un exemple).

L’idéologie de ce mouvement créé en 1923 reprend les idées de Vladimir Zeev Jabotinsky et Joseph Trumpeldor ; celles-ci mettent l’accent sur la langue hébraïque, la culture juive et l’autodéfense. Le but de ce mouvement était la création d’un État juif sur les deux rives du Jourdain (conformément à la Déclaration Balfour de 1917), à une époque où l’État d’Israël n’existait pas.

Ca c’est pour le Bétar.

Quant à ces jeunes assassins que je n’excuse absolument pas et qui se prétendent de ce mouvement sans rien comprendre à son idéologie, ont agit ainsi à cause d’une longue, trop longue politique de retenue et d’atermoiements insupportable des dirigeants de ce pays (pays que j’adore presque autant que Celui qui nous l’a donné en héritage) après la découverte des trois corps des malheureux ados. Tout le monde attendait une réponse immédiate qui n’est jamais venue, il a fallu l’annonce du meurtre de ce jeune palestinien, que la rue arabe se soulève, que des dizaines d’obus de mortier et fusées en tout genre pleuvent sur la région sud pour que Bibi se décide enfin à agir…un peu…

Il aurait dû faire taire le Hamas par la force tout de suite et le petit Khadeir serait encore en vie, le Tramway n’aurait pas cessé de rouler! et le Monde tout entier aurait fermé sa grande G…le et on ne se sentirai pas aussi morveux et honteux devant ce crime crapuleux (les mots de dégoût me manquent).

Voila comment je vois les choses.