Dans les années 50, le Premier ministre israélien David Ben-Gourion avait fondé la conception militaire d’Israël sur plusieurs principes censés garantir la sécurité des habitants du nouvel Etat.

Une des idées maîtresses du système de défense israélien consistait à protéger l’arrière et la population civile en déplaçant le plus rapidement la lutte contre les ennemis potentiels sur leur territoire.

La seconde pièce du dispositif sécuritaire était la construction d’un service de renseignements efficace agissant au sein de la population adverse et au cœur même des organisations terroristes.

Ce réseau a permis au cours des années d’agir en amont en évitant de nombreux attentats, et en intervenant rapidement après les actes de terrorisme. La technologie a toujours été à la base du système de défense israélien, à la fois par le développement d’armes et de moyens sophistiqués pour la collecte de renseignements.

Le développement de l’arme nucléaire est également, depuis les années 60, un des piliers de la force de dissuasion israélienne face à des ennemis, qui dès le premier jour, n’entendent pas seulement gagner une bataille mais détruire l’Etat juif. L’efficacité de cette dissuasion nucléaire n’est possible que si aucun de ses ennemis ne possède cette arme et jusqu’à ce jour l’Etat d’Israël a réussi à préserver cet avantage, soit en intervenant directement, soit indirectement par l’intermédiaire des Etats-Unis.

Depuis quelques mois, les experts israéliens en stratégie ont entamé une réflexion sur le changement radical de la conception de défense du pays. En effet, il semble que le paradigme sécuritaire de l’Etat d’Israël est en train de changer et que nous sommes à la veille de profonds bouleversements dans la vision définie en son temps par Ben-Gourion.

Tout d’abord, il est possible qu’Israël ne soit plus l’unique puissance nucléaire de la région, si l’Iran arrive à ses fins. Par ailleurs, la présence de missiles de longue portée aussi bien en Syrie que dans la bande de Gaza ou dans le Sinaï entre les mains de terroristes d’Al Qaida risque de placer la population civile israélienne face à une situation à laquelle elle n’est pas vraiment préparé.

Certes, il y a eu lors de la guerre du Golfe, puis lors de la seconde guerre du Liban des envois de missiles, mais les dégâts ont été limités. La crainte des experts israéliens est de voir des missiles à forte charge explosive tomber sur des quartiers des grandes villes israéliennes et provoquer de lourdes pertes civiles. Même si les batteries « dômes d’acier » ont montré leur efficacité, il n’existe pas de risque zéro et l’arrière israélien n’est pas vraiment préparé à l’éventualité d’une attaque massive et meurtrière.

Le cabinet israélien doit, la semaine prochaine, décider d’accorder des prérogatives particulières au ministère en charge de la défense civile, malgré l’opposition du ministre de la défense, qui considère que cette responsabilité lui incombe. Il est urgent de ne pas attendre .. .

Michaël Bar-Zvi | Vav Be adar alef 5774 – 6 février 2014

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