Les trois jeunes accusés d’avoir jeté des pierres contre les forces de l’ordre comparaissaient lundi devant le tribunal correctionnel de Versailles.On a découvert lundi les visages des émeutiers de Trappes. Tous affichaient des traits tirés, des yeux cernés. Les prévenus se sont succédé au tribunal correctionnel de Versailles (Yvelines), lundi après-midi. Tous âgés de 18 à 24 ans, interpellés entre vendredi soir et tard dans la nuit de samedi à dimanche.

Tous les cinq comparaissaient pour avoir caillassé des policiers, et l’un d’entre eux était également accusé de rébellion. Aux mêmes accusations les prévenus ont répondu de la même manière: j’étais au mauvais endroit au mauvais moment. «Je sortais de chez ma sœur», affirme l’un. «Je me rendais à la crêperie», poursuit un autre. «J’allais chez un cousin chercher un téléphone portable», assure un troisième.

Visiblement épuisés, certains jeunes ont indiqué observer le ramadan et donc n’avoir rien bu ni mangé depuis le petit matin. Étudiant, agent de sécurité incendie ou chômeur, les prévenus habitent tous dans les environs de Trappes et y ont grandi.

Leur même ligne de défense, portée avec plus ou moins de crédibilité, a conduit à des jugements différents. Deux ont été relaxés, un a pris six mois avec sursis. Le tribunal s’est montré plus sévère avec ceux ayant déjà un casier judiciaire.

L’un s’est vu condamné à six mois de prison ferme mais a été laissé libre. Ce n’était pas sa première rencontre avec la justice: il avait déjà été condamné pour escroquerie et conduite sans permis. Le jeune homme condamné devrait être convoqué devant un juge dans le cadre de l’aménagement de sa peine.

Enfin, un jeune homme ayant déjà été condamné pour violences à l’encontre des forces de l’ordre a été condamné à un an de prison ferme avec mandat de dépôt à la sortie de l’audience.

Éviter le débat politique

La présidente a tenté de ne pas laisser le procès prendre une allure trop politique. Pas question pour les prévenus d’émettre un avis sur les violences urbaines du week-end. «Ces policiers qui s’attaquent à ces jeunes…», a commencé l’un d’entre eux, avant de se voir couper la parole. «Une pauvre femme voilée…», a également tenté un autre, en référence à l’événement qui a mis le feu aux poudres jeudi, l’interpellation qui a mal tourné du mari d’une femme intégralement voilée. «Nous ne sommes pas là pour ouvrir ce débat, a clos la magistrate, et je ne tiendrai pas compte de ce que vous dites dans mes réflexions.

Une posture toutefois ambivalente, car la magistrate n’a eu cesse tout au long de l’audience de louer le travail des forces de l’ordre. «Les policiers ont été extrêmement courageux. Je me serais réfugiée dans le coin le plus obscur du commissariat à leur place», a-t-elle affirmé.

Un sixième prévenu devait être jugé dans la soirée de lundi. Un autre jeune, souffrant de problèmes de santé, est hospitalisé et doit, lui, être jugé ultérieurement.

Judith Duportail/ Le Figaro.fr Article original

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