De quelque côté qu’on jetât les yeux, on ne voyait que fuite et carnage. On tua un très grand nombre du pauvre peuple qui était sans armes et incapable de se défendre.
La tour de l’autel était plein de monceaux de corps morts de ceux que l’on y jetait après les avoir égorgés sur ce lieu saint qui n’était pas destiné à sacrifier de telles victimes, et des ruisseaux de sang coulaient le long de ses degrés…
On ne saurait trop admirer que la ruine de cet incomparable Temple soit arrivé au même mois et au même jour que les Babyloniens l’avaient brûlé autrefois.
Ce second embrasement arriva en la seconde année du règne de Vespasien, 1130 ans 7 mois et 15 jours depuis que le roi Salomon l’avait premièrement bâti.
Nous étions le 10 août 68 Après l’ère vulgaire et c’est Flavius Josèphe, témoin de l’époque qui décrit ainsi dans son livre « la guerre des Juifs contre les Romains » la destruction du second Temple, il y aura ce soir 1943 ans.
Le mois de Av a toujours été une très mauvaise période pour le peuple juif.
L’épisode des explorateurs, dans le désert, qui nous a valu 40 années de punition avant de pénétrer en Erets Israël.
L’énorme autodafé dans lequel tous les livres du Talmud ont été brûlés en place de Grève par “ST” Louis.
L’expulsion des Juifs d’Espagne.
La liquidation du Ghetto de Varsovie.
La rafle du Vel d’Hiv.
Ont eu lieu au cours de la période du mois de Av, le plus dur pour le peuple juif.
Demain nous prierons par terre, nous retirerons les ornements de la synagogue, nous lirons le livre des lamentations à la lueur d’une bougie, nous ne nous laverons pas, nous ne mangerons pas.
Tout le peuple juif pleurera les Temples détruits, chacun à sa manière, soit en jeûnant, soit en ne se baignant pas, sans en évitant d’aller à la plage, de prendre l’avion, le bateau ou je ne sais quel acte afin de marquer ce jour.
C’est cela aussi la mémoire collective d’un peuple uni dans sa douleur, uni dans sa force, uni dans l’adversité.
Mais après avoir fait “profil bas” depuis le 17 Tamouz jusqu’au 10 AV, Le Peuple d’Israël repartira, comme régénéré par son devoir de mémoire, vers son inexorable destin de peuple le plus mal compris de l’humanité tout entière.
1943 ans après, le peuple juif est revenu sur sa Terre mais les peuples continuent de lui denier son droit à l’existence. Pire ils dénient le droit d’Israël à son histoire en voulant y associer (ou faire remplacer par) un “peuple” qui n’a pas la moindre histoire archéologique sur cette terre. Un “peuple” qui s’est déclaré “peuple” après 1948 et mieux encore qui s’est rappelé avoir Jérusalem pour capitale après 1967. Ils avaient plus de 1300 ans pour revendiquer Jérusalem. Non ! La mémoire ne leur est revenue que lorsque les Juifs sont venus récupérer leur bien légitime.
L’hypocrisie des nations est telle qu’ils sont prêts à renier leur propre foi pour que l’on puisse légitimer la présence musulmane sur le Mont du Temple transformé en “Esplanade des Mosquées”.
Car en fait, s’il n’y avait pas de Temple, que faisait donc Jésus, le Juif, à Jérusalem ? Le négationnisme historique est dangereux. Ne pas défendre le droit d’Israël sur Jérusalem, ne pas défendre le droit de propriété des juifs sur le Mont du Temple, c’est renier le Christianisme, ni plus ni moins.
Alors, en cette période tragique pour mon peuple, nous pouvons dire que nous n’oublierons jamais Jérusalem, que nous défendrons Jérusalem, qu’aucun autre “peuple” n’aura de droit sur Jérusalem. Le jour où le créateur l’aura décidé, le Temple sera reconstruit et son peuple redeviendra légitime sur toute la montagne de Sion.
Par Marc Haviv
Publié le 4. août 2014 – 20:15
9 Av Ticha Beav
chiourim.com Article original
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