L’article suivant, paru sur i.24news, est sans appel : l’homme d’Oslo, l’actuel Président Shimon Peres est celui-là même, du temps où il était responsable de la Défense, qui a programmé la realpolitik à l’égard de l’Afrique du Sud, alors sous régime de l’Apartheid. A sa décharge, en temps de boycott par la France et, à un degré moindre, les Etats-Unis, il fallait « bien se débrouiller ». Une image, quoi qu’il en soit, ternie, qu’il aurait pu contribuer à corriger.
Une mine, pour le moins, circonspecte.

Israël – Afrique du Sud: entre considérations morales et sécuritaires

Il est regrettable que le président israélien Shimon Peres n’ait pas pu assister à la cérémonie d’hommage à Nelson Mandela. Sa participation parmi la centaine de dirigeants du monde aurait rendu service à Israël et aurait été particulièrement symbolique pour M. Peres. Cela aurait pu être l’occasion pour Israël de se repentir pour ses péchés.

C’était en effet M. Peres, plus que tout autre politicien israélien, qui était responsable de l’alliance entre le régime sud-africain de l’apartheid et l’Etat juif.

Déjà en 1974 en tant que ministre de la Défense du gouvernement d’Yitzhak Rabin, M. Peres avait secrètement visité Pretoria. Un an plus tard, il signait un accord global de sécurité et un accord de coopération nucléaire entre les deux pays. Pendant les deux décennies suivantes jusqu’à la fin de l’apartheid, Israël a vendu des armes, son savoir-faire et des licences de production évalués à 4 milliards de dollars. Il s’agissait entre autres de bateaux lance-missiles, d’avions de chasse, de missiles, de canons d’artillerie et de matériel de renseignement.

La collaboration clandestine s’est également approfondie au niveau du nucléaire. Israël a acheté de l’uranium africain pour son réacteur nucléaire de Dimona en échange de la formule et de matériel nécessaires à la construction d’une bombe atomique, notamment du tritium. Cette coopération a atteint son paroxysme en 1979 lorsque, selon les experts internationaux, les deux pays ont effectué des essais nucléaire dans l’océan Indien.

C’était une alliance honteuse et immorale mais Israël n’était pas le seul à fournir des armes et soutenir le régime de l’apartheid. La France, le Royaume-Uni, l’Arabie saoudite et bien d’autres nations ont fait de même. Personne ne pouvait pourtant envisager que la relation avec Israël serait différente et bien plus sensible.

Le régime de l’apartheid était basé sur la théorie des races et prônait la supériorité de l’homme blanc. Un certain nombre de ses dirigeants étaient des sympathisants du régime nazi lors de la Seconde Guerre Mondiale. Comment Israël a pu oublier son passé, son obligation historique envers la patrie du peuple juif dont tant de membres ont été victimes de la Shoah et de la doctrine raciste nazie ? Un intérêt sécuritaire et économique peut-il justifier une telle coopération ?

Même si le lien entre Israël et l’Afrique du sud était unique par son ampleur, la manière dont Israël a coopéré n’était pas exceptionnelle. Depuis la guerre des Six-Jours en 1967, Israël a brisé toutes les barrières morales pour ne faire qu’une chose : vendre son équipement militaire ayant fait ses preuves sur le terrain à tout client potentiel.

Cette politique a été élaborée, mise en place et dirigée par le ministère de la Défense qui jusqu’à aujourd’hui est une sorte “d’Etat dans l’Etat”. Le ministère de la Défense a toujours eu le dessus sur les ministères des Affaires étrangères et de la Justice – ou tout autre corps public – lorsque les valeurs morales s’opposaient aux besoins sécuritaires, économiques ou politiques.

Israël a donc vendu au début des années 1980 des armes à l’Iran lorsque des diplomates américains étaient retenus en otages dans la nouvelle République islamique. Israël a vendu des armes, son savoir-faire et son expertise aux pires dictateurs d’Amérique latine qui violaient fréquemment les droits de l’homme. Trois exemples sont suffisants pour illustrer cette politique: la junte militaire en Argentine dans les années 1970, le général Pinochet du Chili dans les années 1970 et 1980 et le général Efrain Rioss Montt du Guatemala au début des années 1980.

Israël est piégé dans un cercle vicieux depuis les quatre dernières décennies. Il a su construire une industrie militaire de haut niveau, capable d’alimenter l’armée israélienne de manière autonome pour pouvoir faire face aux périodes d’embargos d’armes imposés par les grandes puissances. Cela est arrivé à plusieurs reprises dans l’histoire d’Israël. En 1967, la France a refusé de livrer des avions de chasse et des bateaux qu’Israël avait déjà achetés. Les Etats-Unis aussi ont imposé un embargo, à une plus petite échelle, lorsque différentes administrations américaines avaient décidé de punir Israël pour sa politique. Pourtant, à l’image d’un monstre qui doit être nourri sans cesse, les entrepreneurs de la Défense israélienne devaient exporter leurs produits afin de maintenir le développement économique, multipliant le nombre d’emplois et augmentant les revenus.

Le besoin de se développer et de trouver de nouveaux marchés à tout prix a mis de côté les considérations morales, éthiques ou historiques dans la politique étrangère.

Toutefois, lors de la dernière décennie, sans doute après avoir s’être forgé une mauvaise réputation, Israël a changé sa politique. Le ministère des Affaire étrangères a su imposer sa voix dans les prises de décisions quant aux ventes d’armes. Les responsables du ministère de la Défense sont également plus attentifs et prêts à considérer les aspects moraux lorsque la sécurité d’Israël et les questions d’équipement militaire sont discutées. Plus que tout, par son désir de faire partie du monde civilisé, Israël est prêt à adhérer aux normes internationales, aux décisions de l’ONU, particulièrement lorsqu’il s’agit d’embargos militaires et de sanctions contre les régimes voyous.

Yossi Melman est commentateur sur les questions de renseignement et sécurité israéliennes et co-auteur de l’ouvrage “Spies Against Armageddon, inside Israel’s secret wars” (Des espions contre Armageddon, les guerres secrètes d’Israël)

i24news.tv Article original

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ChicMontana

Comme quoi Nobel distribue ses prix à la tête du client, faisant du monstre arafat un pacifiste et de Peres un prix nobel alors qu’il s’est traîné dans la boue avec les pires ordures de la planète. Mais ceci dit, rien ne m’étonne plus car depuis longtemps je sais que tout homme politique est d’abord un menteur, ensuite un loser en qui il ne faut pas faire confiance. Je n’ai voté qu’une fois dans ma vie, et lorsque je me suis aperçu que ceux pour qui je votais étaient indignes car pratiquant une politique autre que celle annoncée dans leurs campagnes, je me suis résolu que cette première fois serait la dernière fois.

jules26

QUAND DEUX CENILES SE RENCONTRENT,ILS CE DIDENT QOUI?,DES HISTOIRES DE CENILES