« Caïn parla à son frère Abel. Et ce fut, comme ils étaient dans un champ, que Caïn se leva contre Abel, son frère, et le tua » (Berèchith 4, 8).

Qu’a pu dire Caïn à son frère Abel avant de le tuer ?

Abel, nous apprend le Midrach (Berèchith rabba 22, 8), était beaucoup plus vigoureux que Caïn, et il l’aurait facilement maîtrisé.

C’est pourquoi Caïn a voulu, pour capter sa confiance, prétendre qu’il était un frère affectueux et qu’il ne lui ferait jamais aucun mal.

Voilà ce que veulent dire les mots : « Caïn parla à son frère Abel ». C’est comme un frère qu’il lui parla afin de le surprendre par traîtrise et afin de pouvoir le tuer avant qu’il ait pu se défendre.

Hachem demanda ensuite à Caïn : « Où est ton frère Abel ? » (Berèchith 4, 8) – question purement rhétorique car Il savait exactement ce qui s’était produit. Ce qu’Il a voulu dire en réalité, c’est : « Comment as-tu pu tuer ton propre frère, auquel t’attachait apparemment une telle fraternité ? »

:- :- :- :- :- :- :-

Haftarath parachath Berèchith – Dieu a besoin d’Israël

Le premier verset de la haftara (Isaïe 42,5 – 43,10) peut servir de trait d’union avec la sidra de cette semaine qui nous relate la création de l’univers par Hachem. Dans ce verset, en effet, le prophète, de son côté, qualifie Hachem de créateur, tout en ajoutant une importante précision : Il ne s’est pas borné à une création matérielle, mais Il a insufflé dans ses créatures et tout particulièrement en l’homme un esprit qui doit l’animer.

Et dans cette optique, le prophète se permet de compléter dans une certaine mesure le récit de la Genèse : Pour lui, dès la Création, faisait partie du plan divin un choix qui allait se réaliser plus tard seulement, celui du peuple d’Israël. Dès l’abord, la place que celui-ci devait occuper, la mission qui allait lui être attribuée, bref toute son insertion dans l’économie divine du monde, était décidée par Hachem, même si la réalisation de ce projet se trouvait provisoirement ajournée.

Israël a été chargé, en effet, le moment venu, d’être parmi les nations, le témoin de Hachem, de constituer la marque divine qui se trouve imprimée sur le monde, de prouver par son existence-même et sa survie que le monde a un créateur et un souverain maître qui ne cesse de le gouverner.

Du fait de ce choix, ajoute le prophète, le rejet d’Israël pour cause d’inconduite et d’infidélité ne peut jamais être définitif, Même s’il lui arrive de faillir et de subir, en conséquence, le châtiment divin, Israël ne doit pas se sentir découragé, repoussé par Hachem. Sa place est toujours là, réservée, près de Lui, pour témoigner en faveur du créateur et faire triompher sa cause. Hachem, si l’on peut dire, a besoin de Lui (D’après le rabbin Jean SCHWARZ).

Jacques KOHN

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires