Le président des Etats-Unis Barack Obama a affirmé jeudi que les événements en Egypte montraient que « l’histoire » est « en marche » dans ce pays, au moment où des informations faisaient état d’une démission imminente du dirigeant Hosni Moubarak.

Tout en soulignant que la situation restait encore incertaine au Caire, et alors que son administration tentait de prendre la mesure d’une « situation fluctuante », M. Obama a assuré que « ce qui est parfaitement évident est que nous sommes les témoins de l’histoire en marche ».

« C’est un moment de transformation qui est en train de se dérouler, parce que les Egyptiens veulent le changement », a ajouté le président, au début d’une allocution consacrée à l’internet à haut débit dans la ville de Marquette (Michigan, nord) où il effectuait un déplacement jeudi.

Les Egyptiens « sont descendus en masse dans les rues, représentant toutes les générations et toutes les origines, mais ce sont les jeunes qui ont été à l’avant-garde. Une nouvelle génération. Votre génération », a remarqué le président américain, face à un public majoritairement composé d’étudiants.

« Nous voulons que ces jeunes et que tous les Egyptiens sachent que nous continuerons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour soutenir une transition en bon ordre et véritable vers la démocratie en Egypte », a insisté le président.

M. Obama s’est exprimé alors même que son homologue égyptien, en butte à une contestation populaire sans précédent contre son régime depuis 17 jours, devait s’adresser jeudi soir à ses compatriotes.

L’armée égyptienne a annoncé jeudi qu’elle examinait les « mesures » nécessaires « pour préserver la nation » et « appuyer les demandes légitimes du peuple », faisant vaciller un pouvoir déjà fortement fragilisé.

Plus tôt jeudi devant le Congrès à Washington, le directeur de la CIA Leon Panetta avait jugé « fort probable » que M. Moubarak quitte le pouvoir dans la soirée et qu’il soit remplacé par son vice-président Omar Souleimane.

« J’ai les mêmes informations que vous, à savoir qu’il y a une forte probabilité que M. Moubarak démissionne ce soir », a affirmé le chef de la centrale du renseignement américain, interrogé sur l’annonce véhiculée par des médias d’un possible départ du président égyptien, au pouvoir depuis 29 ans.

Un responsable du renseignement américain, interrogé par l’AFP, a ensuite précisé que M. Panetta faisait référence aux informations parues dans les médias et non à des informations propres à la CIA.

La situation reste « très fluctuante », a reconnu le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, à bord de l’avion Air Force One transportant M. Obama à Marquette.

« Le président regarde la même chose que vous » à la télévision, a remarqué M. Gibbs face aux journalistes, en disant ne pas vouloir préjuger des événements qui pourraient se dérouler dans la soirée en Egypte.

Des centaines de milliers d’Egyptiens manifestent dans les rues du Caire et des grandes villes d’Egypte pour réclamer le départ immédiat du raïs, qui avait déjà annoncé sa décision de ne pas briguer de nouveau mandat en septembre.

Lors de la même audition que M. Panetta devant la Chambre des représentants, le directeur national du renseignement (DNI), James Clapper, a estimé que la crise en Egypte avait atteint un point « critique » et aurait un « impact sur le long terme » sur l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.

Dans ces conditions, les Etats-Unis ont aussi assuré par la voix du numéro deux de leur diplomatie, James Steinberg, qu’ils feraient en sorte que les troubles en Egypte ne créent pas de « nouveau danger pour Israël et la région ».

Dans le même temps L’Arabie Saoudite qui assiste à une trahison des Etats-Unis envers Moubarak dénonce les ingérences de « certains pays » en Egypte.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal s’est déclaré « choqué » jeudi à Rabat des « ingérences de certains pays » dans les affaires de l’Egypte, et affirmé que le roi Abdallah, dont des rumeurs annonçaient la mort, était en « excellente » santé.

« Nous sommes étonnés de voir ce que nous considérons comme des ingérences par certains pays dans les affaires intérieures de l’Egypte », a déclaré le ministre lors d’un point de presse commun avec son homologue marocain Taieb Fassi Firhi.

« Nous pensons que (les Egyptiens) peuvent résoudre leurs problèmes par eux-mêmes et nous sommes choqués de voir que certains pays devancent même les souhaits du peuple égyptien », a-t-il ajouté.

Le Prince Fayçal n’a pas précisé de quels pays il s’agissait. Mais ses propos ont paru viser les Etats-Unis, au lendemain d’un entretien téléphonique du roi Abdallah, actuellement en convalescence au Maroc, avec le président américain Barack Obama.

Interrogé sur la santé du roi, le ministre saoudien a également déclaré qu’elle était « excellente, et que le souverain était impatient de rentrer dans son pays.

Le site www.islamtimes.org avait affirmé jeudi que le roi Abdallah était décédé d’une crise cardiaque après sa conversation téléphonique animée avec le président Obama au sujet de l’Egypte.

Le ministre marocain, avec qui le Prince al-Fayçal venait de signer des accords de coopération, est intervenu pour souligner que le Maroc partageait le point de vue de son homologue sur les ingérences en Egypte.

« Nous espérons que l’on laissera (les Egyptiens) résoudre leurs problèmes. Ils sont plus que capables de le faire », a poursuivi le prince al-Fayçal.

Il a également exprimé l’espoir que cela puisse se faire « pacifiquement afin que l’Egypte puisse retrouver son rôle très important, non seulement dans le monde arabe et islamique, mais aussi dans les affaires internationales car c’est un rôle qui ne peut être joué par aucun autre pays ».

Selon le Times de Londres le monarque saoudien aurait fait état de son « irritation » dans une précédente conversation téléphonique avec M. Obama le 29 janvier menaçant de financer le régime égyptien si les Etats-Unis retiraient leur aide au pays.

Le roi a également averti Washington de ne pas humilier le président Moubarak, au pouvoir depuis près de 30 ans, estimant qu’il devrait être autorisé à superviser la transition dans le pays, a ajouté le Times citant une source haut placée à Ryad confirmée par deux autres sources.

Le roi Abdallah avait récemment manifesté sa solidarité avec le président égyptien Hosni Moubarak, dont le départ est réclamé par le mouvement de contestation en Egypte, entré dans sa 17e journée, alors que l’administration américaine exige une transition immédiate et ordonnée du pouvoir en Egypte.

Les Etats Unis se discréditent face à leurs alliés (Egypte, Arabie Saoudite, Jordanie etc..). Ils risquent de voir leur influence se réduire considérablement. C’est maintenant Israël qui doit être vigilent. Si pareille chose se produisait en Syrie, Bachar Al-Assad ne se privera pas de mater la révolte dans le sang et le silence sera tout aussi assourdissant que lors du coup d’état d’Ahmadinedjad en Iran. Il n’est pas question de récuser l’aspiration démocratique des arabes bien au contraire, il faut veiller simplement de ne pas être dupe face à la substitution d’une dictature « laïque » par une dictature religieuse plus sanglante.

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renard

les etats unis ont elu deux présdents qui eu ont des actions néfastes pour leur peuple et pour le reste du monde: Carter qui n’a pas soutenu le Shah d’Iran on a vu depuis ce qu-il est advenu de ce pays,Obama qui vient de lacher Moubarak .Il s’agit d’un acte de grande naiveté j’espere que ce pays ne versera pas dans l’obscurantisme comme l’Iran .Dans les deux cas ils n’ont rien vu venir .La démocratie pour le peuple Egyptien est nécéssaire et largement méritée pour cette antique civilisation .J’espère vivement que ce pays l’atteindra seul et si besoin est avec l’aide de ses amis occidentaux dans le calme pour la prospérité de son peuple.

Armand Maruani

Seule l’armée est le garant de la paix civile en Egypte. La « démocratie » inspirée par les frères musulmans c’est l’équivalent de celle du hamas à Gaza , du hezbollah au liban et des intégrétistes en Iran. Obama porterait une grande responsabilité car il a abandonné son allié arabe le plus fidèle. Carter avait laissé tombé le Shah d’Iran de la même manière, on connait la suite.