Le Dilemme de Netanyahu : laisser Obama sauver le Hamas ou le renverser avec l’Egypte et les Saoudiens
Netanyahu-Abdallah dans le même camp anti-Frères Musulmans : qui l’eut cru?

Le Premier Ministre Binyamin Netanyahu s’est empêtré, samedi 26 et dimanche 27 juillet, dans les filets qu’il a disposé pour brouiller l’effet d’une décision unanime du cabinet de sécurité, vendredi, de refuser les propositions de cessez-le-feu du Secrétaire d’Etat John Kerry et du Secrétaire Général de l’ONU ban Ki-Moon. Ces deux diplomates et leurs partenaires, une poignée de ministres européens, le Qatar et la Turquie, qui se sont rencontrés à Paris pour concocter un cadre pour la paix à Gaza, sont surnommés en privé, par les plus déterminés à Jérusalem : « l’Escouade de sauvetage du Hamas ».

Netanyahu a essayé de présenter le “non” catégorique du Cabinet au cessez-le-feu comme étant un « Non, mais peut-être »…

Son objectif est de laisser une porte entrouverte pour que les Etats-Unis et l’ONU renforcent leur cadre de cessez-le-feu favorable au Hamas, en y intégrant des éléments qui couvriraient au moins à moitié les besoins de sécurité d’Israël. Si ces ajouts étaient faits, il a indiqué qu’Israël pourrait revoir ses positions et s’accorder à long terme sur un cessez-le-feu avec le Hamas, voire même stopper unilatéralement ses engagements au combat.

Il a expliqué à son cercle rapproché qu’il menait ses manœuvres pour obtenir une légitimité internationale favorable à Israël dans l’opération antiterroriste à grande échelle contre le Hamas, entrée dans son 20ème jour. Ce serait particulièrement opportun, en vue de la session du conseil de Sécurité de l’ONU, sur ce sujet, qui doit se dérouler à New York lundi.

Le problème, désormais, c’est que la sympathie internationale dont bénéficiait, dans une large mesure, Israël, aux premiers jours de son opération Bordure Protectrice, s’est effondrée à partir du moment où le Président Obama a envoyé John Kerry au Moyen-Orient, la semaine dernière, dans une tentative désespérée pour sauver le Hamas, avant qu’il ne se fasse définitivement faucher par Tsahal.

L’Autorité Palestinienne était bien plus franche et radicale que Netanyahu, dans sa désapprobation des règles du jeu imposée, par le sommet de Paris. Walid Assad, l’un des porte-parole du Président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas, a protesté contre ce qu’il a appelé la politique « d’apaisement » de Kerry envers le Qatar et la Turquie, aux dépends de l’Egypte et de l’Autorité Palestinienne, et son manquement à inviter aucun d’entre eux à cette rencontre afin de discuter d’un cessez-le-feu dans les affrontements à Gaza.

Des responsables palestiniens importants ont averti contre les tentatives de “contourner l’OLP en tant qu’unique représentant légitime du peuple palestinien”.

Dans ces enjeux de légitimité, Netanyahu dispose de trois solides alliés pour écraser le Hamas : le Roi Abdallah d’Arabie Saoudite, le Président égyptien Abdel Fattah El-Sisi et le dirigeant des EAU, le Cheik Mohammed Bin Rashid Al Maktoum. Dimanche, Mahmoud Abbas a joint sa voix à ce concert.

Cette coalition régionale dispose d’une énorme influence, qui découle d’une part, de la puissance militaire israélienne dans son combat contre le Hamas et de la politique égyptienne de contention des efforts du Hamas pour se servir du Sinaï comme d’une profondeur stratégique ; et d’un autre côté, grâce à la puissance financière de l’Arabie Saoudite et des émirats pétroliers, et du prestige mondial dont ils jouissent.

Aussi, pourquoi l’Administration Obama tient-elle tant à bousculer cette puissante coalition et qu’elle s’écarte de son chemin, provoquant l’édification d’une alliance rivale pour la contrer ?
Sa motivation fondamentale est sa crainte que sdi ce groupe permet à l’opération israélienne dans la Bande de Gaza d’être un succès, cela lui servira de tremplin pour une prochaine phase, un assaut victorieux contre l’Iran.

Cette séquence d’évènements risqueriat de faire dérailler l’actuelle politique américaine au Moyen-Orient, qui repose sur la détente avec Téhéran, comme l’en ont alerté ses conseillers, et cela pourrait même mettre en péril sa stratégie visant à mener au succès les pourparlers sur le nucléaire iranien.

Les hésitations de Netanyahu entre l’approbation et le refus des cessez-le-feu à Gaza ne sont que la conséquence de ce dilemme : adhérer à la première alliance solide dont Israël ait jamais bénéficié dans la région lui coûterait un profond désaccord avec Washington. Mais suivre le plan Kerry coûterait certainement bien plus à Israël en termes de sécurité, face à l’un des organisations terroristes les plus dangereuses sur terre.

La moindre hésitation de la part d’un chef de guerre augmente les dangers auxquels ses troupes sont confrontées et le risqué de passer à côté de leurs objectifs. Une formule sans consistance a été inventée à Jérusalem pour couvrir cette période d’incertitude : « Le Calme apportera le calme et le feu provoquera le feu ! ».

Ce slogan creux a été employé dès le début de l’Opération contre le Hamas. La réponse qu’il a reçue, ce sont les tirs quasiment ininterrompus de missiles et roquettes contre les centres de population israéliens, jusqu’à 100 par jour – ce qui, ensuite, a déclenché l’opération terrestre, il y a huit jours.

Des demi-mesures ne satisferaient pas le public israélien, qui, même après la perte de 43 soldats sur le terrain, appuie toujours fermement l’opération. Un sondage mené par la chaîne 10 de télévision dimanche démontre que 87% des répondants exigent qu’Israël continue sa pression et que 69% exhortent le gouvernement à aller jusqu’au bout et à renverser le Hamas à Gaza.

Avec l’appui des Etats-Unis, de l’Europe, de l’Iran, du Qatar et de la Turquie et un gouvernement israélien hésitant, qui met l’opération de Tsahal à Gaza en mode marche-arrêt, le Hamas peut se permettre de poursuivre les tirs de roquettes contre Israël au moment de son choix, après ou/et au beau milieu de ses propres cessez-le-feu.

Il pourrait y avoir un ralentissement pour la période de trois jours en cours de l’Aïd El-Fitr, qui débutait dimanche soir. Mais pas nécessairement. Les extrémistes palestiniens peuvent aussi déclencher une explosion de violence, au cours des festivités musulmanes pour rassembler leurs coreligionnaires à travers tout le monde musulman, provoquer de grandes marches de solidarité. Ceci pourrait mettre l’Egypte et l’Arabie Saoudite en situation difficile.

Netanyahou devra, pendant ce temps, se résoudre sur le chemin qu’il compte bien emprunter, l’une des décisions les plus difficiles qu’aucun Premier Ministre israélien a jamais eu à prendre.

Le Hamas ne lui laissera pas le répit suffisant pour se décider. Il dispose d’une puissance de feu et de roquettes en assez grand nombre pour maintenir la violence à Gaza et ses attaques contre Israël en état d’ébullition, tout en faisant le meilleur emploi possible du nombre de tués palestiniens au combat, afin de maintenir la pression internationale. Dimanche 27 juillet, les islamistes palestiniens ont reçu un autre coup de main de la part de l’Iran : un coup de téléphone de la part d’Ali Shamkhani, le Secrétaire au Conseil de Sécurité Nationale iranien au chef du Politburo du Hamas, Khaled Mesha’al, pour lui faire la promesse que l’Iran compenserait les pertes en armement enregistrées dans la guerre contre Israël.

L’adjoint au Ministre iranien des affaires étrangères, Hossen Amir Abdolahian s’est rendu à Beyrouth pour discuter avec le dirigeant du Hezbollah, Hassan Nasrallah, de la façon dont tous deux pourraient aider le Hamas à se refaire une santé…

DEBKAfile Analyse Exclusive 28 juillet 2014, 12:05 AM (IDT)

debka.com Article original

Adaptation : Marc Brzustowski.

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Richard

Obama a baisse le pantalon de l’oncle Sam.

Kreuzer

Obama fait en effet l’effet d’une torpille contre Israel d’une part, contre l’Amérique d’autre part, qu’il affaiblit en tergiversant, comme l’a montré, avec constance, Guy Millière; c’est juste.
En outre, il est aberrant de demander à Israel de respecter une « trêve humanitaire », —comme s’il était l’agresseur—-, ceci pour permettre aux gens de Gaza de fêter leur Ramadan, interminable (et qui ne les rend pas meilleurs ! ), temps pendant lequel l’engeance terroriste continuera à tirer des missiles sur les villes, villages et kiboutzim. Cela dépasse l’entendement, et nos commentateurs n’ont pas l’air de se rendre compte qu’ils disent des stupidités, lorsqu’ils annoncen t ces exigences absurdes.

michel boissonneault

il n’y a pas de dilemme car le choix est simple c’est Israel et va te faire foutre Obama

david c

Des ennemis , on le sait , il y en aura toujours !
– Pour le moment , le pire c’est obama et sa clique !

kos22

Mes amis

ce qu’il faut traduire de la derniere sortie d’Obama:
c’est tt simplement que ce fourbe avance désormais(2eme mandat=rien à perdre) à visage découvert: c’est l’agent des freres musulmans(un nbre horrible infeste l’administration Us…)
ce traitre détruit les Us(observer en Septembre l’état des finances us et de la croissance similaire à la Grece..)
Il tente de sauver Hamas(= frere musulman à Gaza) comme 1 bon petit soldat:
tout ce que dit Guy Miliere depuis 5 ans sur lui et son administration est réel: j’ ai lu ts ces livres et parfois je suis resté 1 peu dubitatif: en fait , Non, Miliere a 100% raison, pour notre malheur..
Natanyaou doit déjouer les plans de ce traitre pourris, une ordure sou couvert de bien pensance , c’est 1
serpent au sens le + terrible du terme… le gouvernement d’Israel doit ignorer et repousser les offres de soit disans paix de cette ordure qui ne cherche quà sauver les frères musulmans à Gaza(se souvenir de sa réaction qd le vaillant SIsi a débarrasé l’Egypte des fous de D=Morssi et sa clique…)

meïr

Que pensez-vous de la menace de Obama que si on supprime le Hamas , il y aura une autre organisation bien plus terrible , c’est à dire EIIL ? cela joue dans l’indécision aujourd’hui ( 28/07) de Bibi, qui à mon avis, a fait un sans faute jusqu’à présent.

benjamin

la politique americaine telle qu expliquee dans l article est completement nulle.. obama marche a cote de ses pompes ..il a reussi l exploit de se mettre a dos tous ses alliès de la region … et puis que dire de son attitude face a ce qui se passe en syrie et surtout en irak ou l amerique est intervenue militairement faisant quelque 250 000 morts en prioritè ..des civils ….pas de leçons a israel ….

david c

«…Binyamin Netanyahu s’est empêtré dans les filets qu’il a disposé…» !
– Moi je trouve que pour le moment il a bien joué (bien que ce ne soit pas un jeu ) Mais , c’est tout de même curieux , le « ton » de debkafile , lorsqu’ils « analysent » !