EGYPTE Morsi interrogé sur les circonstances de son évasion de 2011.

La justice égyptienne a interrogé dimanche le président déchu Mohamed Morsi sur son évasion de prison début 2011, dans le cadre de l’enquête sur les violences sanglantes des dernières semaines.

M. Morsi et d’autres membres des Frères musulmans sont interrogés, dans un endroit tenu secret, sur les circonstances de leur évasion de la prison de Wadi Natroun (au nord-ouest du Caire), durant la révolte contre Hosni Moubarak, ont annoncé des sources judiciaires à l’AFP.EGYPTE Morsi interrogé sur les circonstances de son évasion de 2011.

L’enquête, menée par la Sécurité intérieure, cherche en particulier à déterminer si la confrérie a bénéficié de l’aide de groupes étrangers comme le Hezbollah libanais ou le Hamas palestinien, ont-elles précisé.

Samedi, des sources judiciaires avaient par ailleurs annoncé que le nouveau procureur général, Hicham Barakat, examinait des plaintes de particuliers contre M. Morsi et d’autres membres des Frères musulmans, pour « espionnage », « incitation au meurtre de manifestants » et « mauvaise gestion économique », en lien avec les événements des deux dernières semaines. Cet examen pourrait aboutir à l’ouverture officielle d’une enquête.

Ce même procureur général a, en outre, ordonné dimanche le gel des avoirs de 14 hauts responsables islamistes, parmi lesquels le Guide suprême Mohamed Badie et huit autres dirigeants des Frères musulmans.

Une centaine de personnes sont mortes à travers le pays depuis le 3 juillet, date du renversement de Mohamed Morsi par l’armée au terme de manifestations massives réclamant son départ.

Les pires heurts sont survenus le 8 juillet, lors d’un rassemblement pro-Morsi devant le siège de la Garde républicaine au Caire, faisant 53 morts. Un mandat d’arrêt a été émis contre le Guide suprême des Frères musulmans et d’autres responsables de la confrérie en lien avec ce drame. Quelque 250 personnes ont en outre été inculpées.

Les deux camps rivaux ont appelé à manifester lundi au Caire, avec notamment une marche « pacifique » des pro-Morsi vers le site de la Garde républicaine.

Les partisans de Mohamed Morsi, auquel des millions d’Égyptiens ont reproché de ne pas avoir su gérer le pays et de n’avoir servi que les intérêts de sa confrérie, manifestent depuis deux semaines devant la mosquée Rabaa al-Adawiya, dans le quartier de Nasr City, au Caire.
Vendredi, ils ont été plusieurs dizaines de milliers à exiger de nouveau le retour du premier président démocratiquement élu du pays.

Le nouveau pouvoir, sourd à ces demandes, a assuré que l’ex-chef de l’État se trouvait « en lieu sûr » et était « traité dignement ». Mais il n’est pas apparu en public depuis son arrestation, et Washington, ainsi que Berlin, a réclamé sa libération.

Parallèlement, les nouvelles autorités s’efforcent de constituer au plus vite un nouveau gouvernement, afin de maintenir le cap politique fixé par le président intérimaire Adly Mansour.

Le Premier ministre Hazem Beblawi a poursuivi dimanche ses entretiens avec les ministres pressentis. Le prix Nobel de la Paix Mohamed ElBaradei a prêté serment comme vice-président chargé des relations internationales, et l’ancien ambassadeur à Washington, Nabil Fahmy, a dit avoir accepté le poste de ministre des Affaires étrangères.

Selon M. Beblawi, la composition du gouvernement pourrait être annoncée mardi ou mercredi. Il sera constitué de 30 membres, a-t-il ajouté, réaffirmant que ses priorités seraient de restaurer la sécurité, d’assurer la fourniture des biens et services et de préparer les échéances électorales (législatives et présidentielle).

Le processus de transition édicté par la présidence intérimaire prévoit des législatives d’ici début 2014, après l’adoption d’une nouvelle Constitution.

L’évolution de la crise dans le pays le plus peuplé du monde arabe est suivie de près à l’étranger: le secrétaire d’État adjoint américain Bill Burns devait arriver au Caire dimanche pour une visite de deux jours.
Le chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton s’est dite « profondément préoccupée » tandis que le Premier ministre turc, l’islamiste Recep Tayyip Erdogan, a clamé que M. Morsi demeurait le seul chef d’État légitime.

Les autorités de Bahreïn ont elles mis en garde contre toute participation à des manifestations le 14 août à l’appel d’un mouvement inspiré par l’Égypte.

Enfin, l’organisation Human Rights Watch a critiqué l’enquête menée jusqu’à présent sur les heurts du 8 juillet. Elle a déclaré n’avoir trouvé « aucune preuve » d’attaque du siège de la Garde républicaine, comme l’avance l’armée, et estimé au contraire que les manifestants priaient « dans le calme » quand les tirs ont débuté.

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