Quand un Arabe se lance dans une analyse politique, en prenant pour référence Ibn Khaldoun, auteur du XIVe siècle, cela donne cet article qui vaut le détour.Sans doute l’un des meilleurs connaisseurs des « Arabes en sauvagés» était et reste encore Ibn Khaldoun, auteur du 14ème siècle. D’aucuns pensent que cet immense auteur était en avance sur son temps. Erreur ! Nul ne peut être en avance sur son temps. Assurément ce sont les dirigeants arabes d’aujourd’hui qui le sont sur le leur.

Voici l’une des principales théories de l’auteur du Prolégomènes traduite de l’arabe :

«… La fondation d’un Mulk (pouvoir) repose sur la assabia (esprit clanique). Le clan le plus puissant envahie soumet ses voisins. Tout mulk passe par deux phases : grandeur et décadence. Dans la première phase, il s’enrichie par de nouvelles acquisitions qu’il redistribue pour se faire des clients. Cependant, précise-il, il fini par rencontrer une résistance, un autre empire qui le contraint à refluer ou à lui fixer des limites. A ce stade, il cesse d’bord de s’enrichir avant de s’appauvrir au point de ne plus pouvoir subvenir à l’entretien de son : armée, administration ni honorer ses engagements envers ses clients sans lesquels il ne peut ni gérer ses acquisitions, ni résister ou se défendre contre ses ennemis extérieurs. A l’intérieur, ses clients qui ne reçoivent plus de présents ni ne se sentent protégés par leur ancien mulk, ils se mettent humer le fond de l’air pour savoir d’où va venir le nouveau conquérant pour aller le accueillir à coups de tambours et de trompette, lui faire allégeance…»

Selon le même auteur, un empire a une espérance de vie de quatre décennies, soit quatre successeurs que nous traduisons par : Fondateur, consolideur, déclineur et liquidateur. Donc, quand un pouvoir rencontre à l’extérieur de ses frontières une résistance, un ennemi qui le contraint à stopper ou à refluer et à l’intérieur ses anciens clients, qui ne reçoivent plus de présents ni ne se sentent en sécurité sous la bannière d’un pouvoir en déclin, se révoltent contre lui. Il réprime férocement le premier clan révolté de manière exemplaire afin que les autres ne lui emboitent pas le pas. Cependant, non pas seulement que la répression ne décourage pas les autres clans de se rebeller mais la cruauté exercée par un pouvoir qui devait les protéger rompt les liens d’allégeance entre le pouvoir répressif et ses clients et donne naissance à des révoltes d’autres clans de plus en plus aguerris et de plus en plus violents.

L’auteur ajoute qu’un mulk pris dans un tel engrenage devient comme : « suspendu dans le vide. » Il précise également que les alternances aux pouvoirs se font : « De violents à plus violents. »

Khadafi, capturé vivant, sain et sauf. Pour l’empêcher de fuir ou de se débattre, il a été filmé empoigné par au moins deux costauds fanatiques et entouré de plusieurs dizaines d’autres « aroubis ensauvagés» (expression de l’auteur.) Il n’était donc pas mortellement blessé. Il a sans doute été : capturé sain et sauf, lynché, battu, exécuté, son cadavre livré à foule pour le fouler aux pieds. Les despotes arrivés au pouvoir dans les tourelles des chars : Saddam Hussein, Hafedh al Assad, Boumediene, Kadhafi, Ali Saleh, Ben Ali…n’avaient pas lynché leur prédécesseur.

Donc, au niveau international, les tyrans arabes se trouvent stigmatisés par des institutions étatiques et par des ONG. A l’intérieur, leurs peuples grondent de plus en plus violemment. Les sorts réservés à Saddam et à Kadhafi attestent que les alternances aux pouvoirs dans la sphère arabe se fait encore de violents et plus violents. Donc, la théorie d’Ibn Khaldoun du 14ème siècle est encore d’actualité.

En fait, « Le monde « Arabe » est un mythe. Bientôt âgée de 70 ans, la ligue « Arabe », n’a jamais empêché un conflit entre les Etats membres ni arrêté un seul une fois déclenché.

Quand les dirigeants « Arabes», issus de clans traditionnels rencontrent la civilisation, ils troquent leurs valeurs traditionnelles : vertu, morale, humanité, austérité, modestie… contre les vices de la modernité : arrogance, égoïsme, alcool, débauche, jeux, prodigalité, passion des armes, etc.

NDLR – l’auteur semblerait nous dire que la modernité est une perversion, ce qui est le propre des discours religieux. Voudrait-il nous faire croire qu’un régime obéissant aux lois religieuses du Coran, dont l’interprétation est multiple, serait de nature à garantir le respect des règles morales dont les définitions resteraient elles aussi arbitraires?

L’auteur du 14ème siècle précise que les principaux facteurs de décadence et d’effondrement des régimes sont précisément ces derniers fléaux sociaux.

Les tribus qui peuplent la sphère « Arabe », n’ont en réserve ni blé dans leurs silos ni liquidité épargne en banque. Pour les soumettre, leurs dirigeants ensauvagés, pervertis par le luxe, autoritaires et dépourvus de légitimité, les ont soumis à un régime de survie à flux tendu, au jour le jour. Les nouveaux dirigeants : tunisiens, égyptiens, libyens… ne sont pas nouveaux mais des supplétifs les plus scélérats : de Ben Ali, de Moubarak et de Kadhafi. Ils ne sont pas issus du choix de leurs sujets mais d’officines occidentales qui sont à la manœuvre, en ombres chinoises derrière des rideaux translucides. Les membres du CNT (conseil national de transition) ont été triés sur le volet à Bengazi, recrutés par Bernard Henri Lévy qui les a ramenés dans ses bagages en France, présentés à Sarkozy qui les a adoubés sur le perron de l’Elysée.

De manière plus discrète, tous les despotes arabes, de l’Océan atlantique jusqu’au Golfe persique, ont été portés et maintenus au pouvoir par des puissances Occidentales. En 2010, la France a déroulé le tapis rouge à Kadhafi, livré les jardins de l’Elysée à son illustre invité pour y planter sa tente, y faire : paître, pisser et crotter sa chamelle.

En 1986, sur le perron du même Elysée, en son nom et au nom du peuple français, Jacques Chirac, alors premier ministre de la République, avait présenté : «… Son admiration et le respect de la France » à Saddam Hussein.

En 1978, la même France avait accueilli et donné asile à l’ayatollah Khomeiny. Une fois le Chah d’Iran, le plus sûr et le plus ancien allié des occidentaux définitivement vaincu par le cancer, entre le Toudeh, le parti communiste iranien et l’ayatollah Khomeiny, l’Islamiste, ils ont barré la voie aux communistes en portant au pouvoir Khomeiny, l’islamiste.

En 1990, l’Algérie sortait de trois décennies de pensée et de parti uniques ouvrait la porte à plus de 76 «Associations à caractère politique. » En juin, aux premières élections des APC et des APW (locales et régionales), pluralistes et libres, les candidats du pouvoir, héritiers du Boumediénisme et éléphants du FLN, avaient été littéralement écrasés par des candidats islamistes totalement novices en politique. Lors des législatives de décembre 1991, les harkis du pouvoir ont été ridiculisés par des candidats du FIS, par des anonymes et apprentis en politiques.

L’annulation du 2ème tour des législatives a eu pour conséquence une guerre civile qui a fait entre 150 et 250.000 morts, 20.000 disparus, matériellement et psychologiquement dévasté l’Algérie pour des générations.

La Tunisie vient de franchir le seuil du 56ème anniversaire de son indépendance et de parti unique. Sans transition, elle est passée, en quelques 10 mois, de un à plus de 110 partis parasites. Les élections pour une constituante imposées aux tunisiens par des supplétifs, par des héritiers de Ben Ali, sont à la proportionnels avec répartitions des plus forts restes. Ce type de scrutin est certes démocratiquement plus juste mais nul sur le plan de l’efficacité. En effet, il donne toujours lieu à des régimes d’assemblée et à des coalitions gouvernementales fragiles, incapables de gérer un pays en crise. Seul un pouvoir solide issu d’un scrutin majoritaire à deux tours peut faire face à la crise post Ben Ali.

NDLR – L’auteur serait-il un Gaulliste, c’est-à-dire un Arabe perverti par la pensée occidentale. Quelle référence coranique trouve-t-il pour une démocratie musulmane ?

Or, tout comme au sortir du second conflit mondial, les français n’auraient sans doute pas voté pour des candidats pro nazis, il faut s’attendre à ce que les tunisiens ne votent pas pour des candidats connus pour leur proximité avec l’ancien régime. Le 23 octobre 2011, l’électeur tunisien doit se diriger vers son bureau de vote avec, dans son esprit : « Tout sauf un candidat de l’ancien régime. » Tout résultat contraire à cet esprit ne peut être que le produit de manipulations et de bourrages massifs des urnes, dont les résultats ne peuvent que favoriser le statuquo, le maintient de l’équipe dirigeante actuelle.

La Tunisie va sans doute connaître une démocratie « Pavlovienne » qui consiste à affamer le peuple pour le faire voter non pas selon ses convictions mais selon celles des machiavels occidentaux qui manœuvrent dans les coulisses.

NDLR – L’Occident serait-il aussi responsable de la trahison de certains Tunisiens envers le peuple tunisien ? Donc, il n’y aurait jamais de solution, si dès qu’ils arrivent au pouvoir les Arabes trahissent les aspirations profondes de leurs peuples. La solution n’est-elle pas culturelle? À savoir enraciner suffisamment dans le cœur et l’esprit de chacun une dose de morale si importante qu’elle resterait inviolable, ou à un degré qui saurait préserver l’essentiel. Ou bien instaurer des contres pouvoirs ce qui s’appelle Démocratie. Car la démocratie ne se réduit par au simple exercice du papier mis dans une urne, mais bien dans la constante liberté d’expression y compris sur des sujets religieux.

Ma conviction est que pour sortir les pays arabes de leur asphyxiantes et de leur crises multidimensionnelle aiguë, ils doivent faire table-rase de leur passé, changer de culture et de mentalités politiques, d’hommes et d’institutions, se doter de nouveaux régimes stables et puissants.

Pour cela il faut des majorités confortables issues d’élections libres et transparentes, majoritaires à deux tours, sans demi-mesure, selon le principe : « Un homme égale une voix.» Et «… Quand les peuples arabes se seront exprimés, il faudra que leurs anciens et mafieux dirigeants et leurs mentors occidentaux se soumettent ou ils se démettent».

Je crains que cette démocratie que j’appelle de mes tous mes vœux n’ait pas lieu avant que les poules aient des dents pointues.

En effet, depuis la nuit des temps, quand les occidentaux interviennent quelque part, ce n’est jamais, jamais, jamais, dans les intérêts du pays conquis. Quand ce n’est pas pour réduire les autochtones en esclavage, c’est pour piller leurs ressources naturelles. Et quand il rencontre une résistance, comme autre fois au Liban et en Somalie et actuellement en Irak et en Afghanistan, demain sans doute en Libye, ils déguerpissent en laissant derrière eux le pays : dévasté, des clans d’autochtones : frustrés, affamés désespérés, violents et surarmés, le chaos.

La violence déclenché en Libye par Bernard Henri Lévy et les lobbies-vampires auxquels il avoue appartenir sans aucun mystère, qui s’était déplacé à Bengazi, sous la protection d’une multitudes d’agents renseignement occidentaux grossièrement déguisés en bédouins, pour recruter et ramener dans ses bagages des opposants à Kadhafi de la 25ème heures, n’augurent rien de bon pour l’avenir de la Libye. Je vois encore nettement dans ma boule de cristal et j’entends distinctement les pas d’un grand malheur qui va incessamment s’abattre sur : « Les printemps arabes », notamment sur la Tunisie, l’Egypte, la Libye, la Syrie, le Yémen, etc.

La manière dont les anciens dictateurs de ces deux pays, Saddam Hussein et Kadhafi, ont été traité par leurs anciens supplétifs sans lesquels les deux dictateurs ne seraient jamais sortis de l’anonymat, ne relève pas de la justice des hommes mais de la sauvagerie bestiale.

«… Malheur à la société qui ne se révolte que lorsqu’elle a la tête entre le glaive et le billot ! Malheur au pays dont ses sages demeurent : discrets, sourds et muets pendant que ses idiots se font : ostensibles, arrogants et bavards ! Malheur à la société dont l’industrie se limite à du bricolage ! Malheur aux gens qui cueillent leurs nouveaux conquérants à coups de tambours et de trompettes, au pas de dance, avec chants et youyous, qui poursuivent l’ancien à coups d’injures et de sifflets ! » (Djoubran Khalil Djoubran, dit : « Le Prophète », les âmes révoltées. Cité de mémoire et partiellement traduit de l’arabe par nos soins. Plût à Allah que je me sois trompé.

Article non signé- Blog du Nouvel Obs

http://face-a-face.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/10/22/malheurs-a-la-nation-qui-ne-se-revolte-que-lorsqu-elle-a-la.html

NDLR – Bien évidemment nous ne souscrivons pas à tout ce qui est dit, mais cela fait partie du débat, qui fait avancer les idées.

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serge027

Le soi-disant printemps arabe va donner naissance à trois monstres:
1. La misère
2. l’émigration massive vers l’Europe
3. l’islamisme au pouvoir
POINT DE DEMOCRATIE DANS TOUT CELA, mais au contraire une plongée dans l’obscurantisme et la barbarie. Rien de bon en tout cas pour les peuples arabes et le peuple juif en Israël ET en diaspora.
Attendons nous à des lendemains qui déchantet.

jankel

BHL, cet hystérique égotiste majeur a été Maoïste puis tout ce que vous voudrez qui fût à la mode!
A présent il s’est mis dans un caca pas possible avec son ami Nicolas(!) et ça va être dur de remonter la pente 7 mois avant les présidentielles et un fiasco HISTORIQUE pareil en Libye….
Je rigole beaucoup car je m’en contre fous et de plus cela va dans le sens de ma critique cinquantenaire de l’immonde Suffrage Universel constamment préféré aux IDEES Démocratiques …et les remplaçant allègrement dans la plupart des cas depuis la révolution française!
« Quand on est con, on est con », chantait Brassens…
Donc Votre demain s’annonce aussi pire que mon hier….
Bon appétit.
PS: quant aux « Juifs dangereux », ils me semblent plus dangereux que les antisémites dangereux….!

KM

Au contraire, je trouve que vu de l’extérieur, ce « délire psychiatrique » nous informe énormément sur la manière de penser des Musulmans.
Si effectivement rien ne semble avoir changé depuis le XVIème siècle (pour preuve l’ascension et le lynchage en public de KADHAFI), l’on voit bien que :
1. La religion Musulmane n’a qu’un rapport de soumission (par rapport à D.ieu et d’Etre Humain à autre Etre Humain
2. Contrairement à la Démocratie (qui elle s’inspire du Judaïsme), j’y vois en filigrane qu’avec de tels rapport d’Etre Humain à Etre Humain, les Musulmans s’ils suivent cet exemple, ne comprendront jamais la Démocratie.
3. Donc oui, combien de temps dureront les Nouvelles Démocraties Arabes ? Seulement le temps d’un scrutin comme le démontre l’auteur ? Chasse le naturel il revient au grand galop ! Donc comme semble le dire l’auteur, s’inspirant de l’auteur du XVIème siècle, les rapports de soumission reprendront de plus belle.
4. Malheureusement c’est tout ce que l’on peut conclure de cet article.

Gerco

Que l’on m’excuse je voulais dire ASSAD et non pas Sadam !

Gerco

Pas totalement cinglé tout de même quand il parle de BHL (de quoi est-il allé se mêler celui-là?)et de la barbarie dans laquelle vont tomber tous ces pays « printanniers ». Sadam aurait-il raison ?

Armand Maruani

 » Article non signé- Blog du Nouvel Obs « .

Pour gagner du temps il fallait commencer par la fin . On aurait compris tout de suite . Déjà quand ses articles sont signés le  » Nouvel Obs  » est un torchon . Mais là , on se demande si son auteur ne s’est pas échappé d’un asile psychiatrique . Il faut vite le découvrir et l’enfermer . Il pourrait frapper de nouveau .