Un terroriste de l’Ansar Bait al Maqdis du Sinaï a affirmé que l’Etat Islamique aide son groupe, qui est responsable d’attaques multiples contre Israël, en lui apprenant l’élément de surprise et comment échapper à la capture.

L’Etat Islamique, qui se bat pour redessiner la carte du Moyen-Orient, entraîne le groupe terroriste le plus dangereux d’Egypte, compliquant ainsi les efforts visant à stabiliser la plus grande nation arabe.
Confirmation que l’Etat Islamique est actuellement le groupe jihadiste qui connaît le plus de réussites dans la région, il étend son influence à l’Egypte. La sonnette d’alarme retentit au Caire, où les autorités sont déjà confrontées à un défi sécuritaire de la part des terroristes venus de l’intérieur.


Ansar Bait al-Maqdis a revendiqué la responsabilité de l’attentat, en février, contre un bus au passage de la frontière israélo-égyptienne. (Photo: Reuters)

Un Commandant de haut-rang de l’Ansar Beit Al Maqdis, basé dans le Sinaï et qui a déjà tué des centaines de membres des forces de sécurité égyptienne, au cours de cette dernière année, a déclaré que l’Etat Islamique lui fournissait des recommandations sur la façon d’opérer de façon plus efficace.

“Ils nous ont appris à mener des opérations. Nous communiquons par Internet », a déclaré à Reuters ce chef, qui tient à garder l’anonymat.

“Ils ne nous envoient pas d’armes ou de combattants. Mais ils nous apprennent à créer des cellules secrètes, constituées de cinq personnes. IL n’y a qu’une personne qui peut avoir le contact avec d’autres cellules ».

Les groupes terroristes et l’Etat égyptien sont de vieux ennemis. Certains des chefs d’al Qaïda les plus connus, dont son dirigeant actuel, Ayman al Zawahiri, sont égyptiens.

Chaque président égyptien après l’autre (sauf Morsi) a dû écraser les groupes terroristes, mais ils ont toujours refait surface.
Le succès de l’Etat Islamique, en se taillant la partv du lion en Syrie et en Irak, soulève l’inquiétude en Egypte, où les autorités se battent contre Ansar, autant que d’autres groupes terroristes qui capitalisent sur le chaos généré en Libye post-Khadafi, pour déborder par-delà les frontières.

L’Etat Islamique est devenu le premier groupe jihadiste à vaincre une armée arabe, lors d’une opération de grande ampleur, après avoir déferlé à travers tout le nord de l’Irak, en juin, Presque sans rencontrer la moindre opposition de la part de l’armée irakienne.

Menace terroriste

A la différence d’Al Qaïda, qui s’est spécialisé dans les opérations de raids-éclair et d’attentats-suicide, l’Etat Islamique agit comme une armée, prend le contrôle et se maintient sur un territoire donné, ce qui pose un nouveau défi pour les Etats Arabes appuyés par l’Occident.

Les offensives de l’armée ont évincé l’Ansar de certaines régions, forçant ses membres à fuir vers d’autres terres, reconnaît ce commandant. Mais il continue de lui poser un réel problème sécuritaire.


Le Président Sisi fait face à des groupes extrémistes venus de Libye autant qu’à l’ Ansar Bait al-Maqdis dans le Sinai. (Photo: AFP)

Le Président Abdel Fatah al Sissi a exprimé des préoccupations au sujet des terroristes situés à cheval sur la frontière libyenne. Des responsables de la sécurité disent que ces groupes s’inspirent de l’Etat Islamique, un groupe dissident d’Al Qaïda devenu notoires du fait des décapitations et des exécutions de masse, et plus récemment de la mise à mort de deux journalistes américains, James Foley et Steven Sotloff.

Sissi, qui en tant que chef de l’armée, àa renversé le Président Mohamed Morsi, l’an dernier, après des manifestations de masse contre lui et qui a, ensuite, réprimé les Frères Musulmans, est parvenu à restaurer une certaine stabilité politique.

Mais les groupes terroristes continuent de représenter un défi primordial. Des responsables de la sécurité disent que des milliers de terroristes égyptiens ont rejoint le Jihad en Syrie et en Irak de l’Etat Islamique et les autorités sont inquiètes du fait qu’ils puissent revenir pour poursuivre le combat contre le gouvernement.

Cela mettrait la pression sur les forces de sécurité égyptiennes, qui n’ont pas réussi à mettre un terme à une champagne d’attentats et des tirs qui ont tué des centaines de soldats et de policiers, depuis la chute de Morsi.

Les responsables de la sécurité égyptienne affirment que les chefs de l’Etat Islamique et l’Ansar ont établi des contacts. Pendant le même temps, des groupes terroristes basés en Libye ont également forgé des liens avec l’Ansar, créant ainsi un réseau complexe.

Des Corps sans tête

L’Ansar a récemment décapité une dizaine d’Egyptiens, en les accusant d’avoir fourni des renseignements à Israël, en vue d’un raid aérien qui a tué trois de ses combattants.

Au moins quatre corps sans tête ont été retrouvés dans la Péninsule du Sinaï. C’était la première fois que des décapitations étaient rendues publiques en Egypte, allié stratégique des Etats-Unis, qui dispose d’un traité de paix avec Israël et contrôle le Canal de Suez, une voie importante de navigation mondiale.

Sur une vidéo sur Twitter, des hommes armés munis des masques blancs se tiennent au-dessus d’otages à genoux, pendant qu’un des terroristes lit un communiqué. Quelques minutes après, les 4 hommes ont la tête tranchée.
Le Commandant de l’Ansar, qui dit que son groupe a contacté l’Etat Islamique pour lui demander conseil, décrit ces décapitations comme un message clair à quiconque coopère avec les ennemis du groupe, appelés à subir le même sort. « Les décapitations ont un objectif », prétend t-il.

Cette violence suggère un nouveau degré de radicalisme en Egypte, où la répression des services de sécurité, la violence politique et les manifestations de rue ont grevé l’économie depuis « le Printemps Arabe », qui a chassé le Président Hosni Moubarak en 2011.

“L’Ansar et l’Etat Islamique ont des relations, absolument, mais ils ne sont pas membres de l’Etat Islamique en Egypte », selon un responsable de la sécurité.

“Il existe une véritable coordination entre l’Ansar, les terroristes en Libye et les chefs de l’Etat Islamique”.

Les autorités égyptiennes ont distribué aux aéroports des listes d’Egyptiens partis faire le Jihad à l’étranger.

Les terroristes du mouvement Ansar circulent depuis le Sinaï vers des villes à l’extérieur de la péninsule, rendant leur repérage plus difficile, pour les services de sécurité.

“Nous avons des problèmes à agir dans le sinaï. C’est bien plus facile ailleurs » admet le chef d’Ansar, ajoutant que ses combattants ont bénéficié des conseils fournis par l’Etat Islamique.

“Ils nous enseignent comment attaquer les forces de sécurité, l’élément de surprise”, dit-il. « Ils nous disent de déposer des bombes et ensuite d’attendre 12 heures pour que l’homme déposant la bombe ait assez de temps pour s’échapper de la ville dans laquelle il la met ».

Le commandant dit que des attentats n’ont pas été commis par l’Ansar, suggérant que d’autres groupes terroristes sont apparus en Egypte, ajoutant qu’un afflux de nouveaux combattants terroristes circule dans les deux sens, par la frontière libyenne.

Chaque fois qu’un d’entre nous se fait tuer, deux ou trois autres nous rejoignent, habituellement des parents de ceux qui se font tuer”.

Reuters

Publié le : 05.09.14, 17:01 / Israel News

ynetnews.com Article original

Adaptation : Marc Brzustowski.

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