Lundi 9 novembre 2009 – 22 Heshvan 5770
D’habitude, j’ai plutôt tendance à manifester mon affliction, dès lors qu’un de mes coreligionnaires catholiques – laïc ou ecclésiastique – se mêle du conflit israélo-arabe. Mais il arrive, parfois, que je manifeste aussi ma joie, lorsqu’un coreligionnaire a le courage de sortir du spirituellement correct, cette hérésie droitdelhommesque qui renie notre filiation au Judaïsme. C’est le cas aujourd’hui, car je tombe sur un tetxe de Eucharistie Sacrement de la Miséricorde qui nous présente le dernier livre de Giulio Meotti. Ce livre raconte l’histoire des civils Juifs Israéliens devenus les Martyrs de la Terreur musulmane. Lisez.
Le 9 novembre 2009
Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
Aujourd’hui les juifs du monde entier commémorent leurs martyrs de la « nuit de cristal », c’est-à-dire les victimes du pogrom nazi de la nuit du 9 au 10 novembre 1938, en Allemagne. Aujourd’hui on fait mémoire universelle et pénitentielle de ce massacre et de la terrible extermination ultérieure des juifs par le Reich. Il n’en est pas de même, en Europe et en Occident, pour les nombreuses autres victimes juives qui, en Israël, tombent depuis des années sous les coups du terrorisme musulman. A chaque fois que l’une d’elles est tuée, elle apparaît aux informations puis en disparaît rapidement, submergée dans la confusion de la « question palestinienne », que beaucoup considèrent comme un résultat de la « faute » d’Israël.
Pourtant, une famille israélienne sur 300 a déjà été frappée par un attentat. Les actes terroristes se comptent par milliers. Plus de 150 attentats-suicides ont atteint leur cible et, pour chaque attentat exécuté, la police israélienne estime en avoir empêché neuf. Actuellement, le total des morts est de 1 723, dont 378 femmes. Le nombre de blessés dépasse les 10 000. Un livre réagit à la distraction du regard occidental et chrétien face à cette succession de victimes, systématiquement frappées dans leur quotidien, en autobus, à la cafétéria, au marché, à la maison. Il raconte pour la première fois leurs histoires et nous dit enfin qui elles sont. Ce livre a été publié il y a un mois en Italie et sera bientôt traduit à New-York et Londres.
Son titre est « Nous n’arrêterons pas de danser » et il est sous-titré : « Les histoires jamais racontées des martyrs d’Israël ». L’auteur, Giulio Meotti, est déjà connu des lecteurs de www.chiesa par deux de ses reportages qui ont fait beaucoup de bruit : l’un sur la cité plus islamisée d’Europe, Rotterdam, l’autre sur les « jeunes des collines », les colons israéliens de la dernière génération. Son dernier livre s’ouvre sur une préface du philosophe anglais Roger Scruton et une lettre de Robert Redeker, l’écrivain français qui vit dans un lieu secret depuis qu’il a été menacé de mort par des islamistes fanatiques.
Voici un extrait du premier chapitre. « Les submergés d’Israël », par Giulio Meotti. Extrait de « Non smetteremo di danzare », pp. 26-36 : Pourquoi ce livre ? Parce qu’il n’y avait aucune histoire des morts d’Israël. Ecrit sans aucun préjugé contre les Palestiniens, c’est un récit inspiré par l’amour d’un grand peuple et par sa merveilleuse et tragique aventure au cœur du Moyen-Orient et pendant tout le XXe siècle. Chaque projet d’extermination d’un groupe entier d’êtres humains, de Srebrenica au Rwanda, a eu sa meilleure histoire. Mais cela ne semble pas avoir été accordé à Israël : il a toujours fallu effacer rapidement de l’histoire le sang des juifs. Des juifs tués parce qu’ils étaient juifs, dont les histoires ont été noyées dans la choquante et amorale équivalence entre Israéliens et Palestiniens qui n’explique rien de ce conflit et l’émousse même jusqu’à l’annuler.
Ce livre veut sauver de l’oubli cette immense masse de douleur, en suscitant du respect pour les morts et de l’amour pour les vivants. … »>Article original Pendant mes quatre ans de recherches, le plus beau cadeau que j’aie reçu m’a été fait par les Israéliens qui ont ouvert à ma demande d’aide leur monde martyrisé et qui sont restés nus avec leur douleur. J’ai frappé à leur porte, je venais d’ailleurs, j’étais un non-juif, un étranger. Mais ils m’ont tous tendu la main et ils ont parlé de leurs êtres chers pour la première fois. … »>Article original J’ai décidé de raconter quelques grandes histoires israéliennes animées par l’idéalisme, la douleur, le sacrifice, le hasard, l’amour, la peur, la foi, la liberté. Et par l’espoir que, malgré tout ce silence, Israël finisse par triompher. … »>Article original Il y a des gens incroyables comme Tzofia la sage-femme, qui a perdu son père rabbin, sa mère et un petit frère, mais aide aujourd’hui les femmes arabes à accoucher. … »>Article original .
Il y a Yitro, copiste de la Torah, qui s’est converti au judaïsme et dont le fils a été enlevé et exécuté par le Hamas. Il y a Elisheva, d’une famille de pionniers agriculteurs, qui a perdu tous les siens à Auschwitz ainsi qu’une fille enceinte de neuf mois, tuée par des terroristes sans pitié parce qu’elle « voulait vivre l’idéal juif ». … »>Article original Le père de Tzipi, rabbin, a été poignardé à mort et là où elle avait naguère sa chambre à coucher se dresse maintenant une importante école religieuse. Ruti et David ont perdu un grand médecin humaniste, mari de l’une et frère de l’autre, qui soignait tout le monde, arabes et juifs. Il y a le rabbin Elyashiv, dont le fils séminariste a été enlevé mais qui continue à croire que « dans la vie, tout renforce le fort et affaiblit le faible ». Puis il y a Sheila, qui parle toujours de la venue du Messie et de la manière dont son mari s’occupait des enfants trisomiques.
Menashe a perdu en une nuit de terreur son père, sa mère, son frère et son grand-père, mais il continue à croire qu’il a le droit de vivre là où Abraham planta sa tente. … »>Article original Elaine a perdu un fils pendant le dîner du shabbat et, depuis plus d’un an, elle n’a ni fait la cuisine ni émis un son. Il y a les amis de Ro’i Klein, bouclier humain qui a sauté sur une mine en récitant le Shema’ Israël, sauvant ainsi la vie de ses camarades de combat. La fille de Yehudit est morte trop tôt, en revenant d’un mariage avec son mari. A Uri, qui avait fait l’alyah venant de France, on a aussi enlevé sa fille, volontaire chez les pauvres. Orly a vécu heureuse dans une caravane, mais son fils n’a pas eu le temps de remettre sa kippa avant d’être tué. Il y a Tehila, une de ces femmes timides mais modernes qui peuplent les colonies, mariée à un idéaliste qui « vivait la terre », aimait les touffes roses et bleu ciel des fleurs de Samarie. … »>Article original .
Il y a aussi le merveilleux Yossi, dont le fils a sacrifié sa vie pour sauver celle de ses amis et allait tous les vendredis distribuer des dons religieux aux passants. Rina avait créé une perle dans le désert égyptien et croyait être une pionnière : on lui a pris son fils et sa belle-fille enceinte. … »>Article original Il y a Chaya, qui avec son mari a embrassé la religion juive ; pour eux, se convertir « c’était comme épouser Dieu ». … »>Article original Autant d’histoires qui nous parlent de cet état unique au monde, né du sionisme, idéologie laïque du XIXe siècle qui, à partir des cendres de l’Holocauste, a réuni sur sa terre d’origine un peuple exilé 2 000 ans plus tôt et exterminé plus qu’à moitié. Des histoires qui nous parlent de courage, de désespoir, de foi, de défense de la maison, en cherchant, même s’il y a parfois des erreurs, à conserver la « pureté des armes » dans la seule armée qui permette de désobéir à un ordre inhumain. … »>Article original .
L’histoire de ces victimes juives n’est pas qu’une histoire de héros. Il s’agit presque toujours de gens sans défense. … »>Article original Le Centre d’Etudes Antiterroriste d’Herzliya, le plus important institut d’analyse en Israël, a calculé que 25 % seulement des victimes israéliennes étaient des militaires. C’étaient et ce sont majoritairement des juifs en vêtements civils. Parmi les Israéliens, les femmes représentent 40 % du total des victimes. En Europe, on croit qu’Israël est l’élément fort, la patrie et la garnison en armes qui possède le contrôle du territoire, la technologie, l’argent, le savoir consolidé, la capacité d’utiliser la force, l’amitié et l’alliance des Etats-Unis. Et que contre cela se dresse la faiblesse poignante d’un peuple qui revendique ses droits et est prêt au martyre pour les obtenir. Mais ce n’est pas vrai. Les histoires de ces nouveaux « submergés » le démontrent.
Les Israéliens ont prouvé qu’ils aiment la vie plus qu’ils ne craignent la mort. Les terroristes ont tué des enseignants et des élèves par centaines, mais les écoles n’ont jamais fermé. Ils ont tué des médecins et des malades, mais les hôpitaux ont toujours fonctionné. Ils ont massacré des soldats et des policiers, mais le nombre de volontaires pour l’armée et la police n’a jamais baissé. Ils ont tiré sur les autocars pleins de fidèles, mais les pèlerins continuent à venir en Judée et en Samarie. Ils ont fait des carnages lors de mariages et forcé les jeunes couples à se marier dans des bunkers souterrains. Mais la vie a toujours triomphé de la mort. Comme à la soirée au Sea Market Restaurant de Tel Aviv où Irit Rahamim enterrait sa vie de jeune fille. Quand le terroriste a commencé à tirer et à lancer des grenades sur la foule, Irit s’est jetée par terre et, allongée sous la table, elle a appelé son futur mari et lui a dit qu’elle l’aimait. Au milieu des hurlements. Et de la mort.