Une information judiciaire a été ouverte pour tenter de retrouver deux hommes suspectés d’avoir renversé une jeune femme cet été en Israël.
L’étau semble se resserrer autour de Claude Isaac Hayat et d’Eric Rubic, deux Français âgés de 40 et 38 ans. Le 16 septembre dernier, les deux hommes, suspectés d’avoir écrasé quelques heures auparavant, en plein centre de Tel-Aviv, une jeune femme de 25 ans, s’envolaient vers Paris, où ils pensaient pouvoir échapper aux foudres de la justice israélienne. Mais les autorités françaises sont bien décidées à ce que justice soit faite dans le drame qui a coûté la vie à Lee Zeitouni.

A la suite de la transmission d’une commission rogatoire par le ministère israélien de la Justice, le parquet de Créteil a récemment saisi un juge d’instruction chargé d’enquêter. « Il va de la responsabilité des auteurs présumés de cet accident de se présenter devant la justice israélienne. S’ils ne le font pas, ils devront rendre des comptes devant la justice française », assure à France-Soir le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay, Romain Nadal, précisant que Paris fait tout son possible pour « faciliter la coopération policière et judiciaire » entre les deux pays et que l’ambassadeur en Israël, Christophe Bigot, est en « contact étroit » avec la famille de la jeune femme décédée le 16 septembre.

« Je sais que j’en prendrais pour vingt ans ! »

Ce matin-là, Lee Zeitouni, professeur de pilates, se rend à pied à son travail. Vers 6 h 45, avenue Pinkas, à Tel-Aviv, elle est violemment percutée par un 4 x 4 BMW X6 qui a grillé le feu rouge. Projetée à plus de dix mètres, elle décède sur le coup. Le conducteur, lui, ne daigne ni s’arrêter ni appeler les secours. Le véhicule, portant d’importantes traces de choc à l’avant, est retrouvé une heure plus tard dans un parking du centre-ville. Quand la police parvient à identifier les deux passagers, il est trop tard. Eric Rubic, le propriétaire du 4 x 4, et Claude Isaac, le conducteur présumé, sont déjà dans l’avion pour Paris.

Deux jours plus tard, joint par la chaîne israélienne Channel 10 News, Claude Isaac s’explique : « Il est important que tout le monde sache pourquoi nous avons fui. Nous avons été pris de panique. Ce n’était pas notre intention de ne pas lui prêter secours. Nous sommes français, pas israéliens, alors si nous sommes jugés en Israël, nous prendrons vingt ans de prison. Si je retourne maintenant en Israël, je sais que j’en prendrai pour vingt ans ! Je le sais. Alors la vérité, je ne sais pas si je vais revenir… » Il précise : « Je ne sais pas pourquoi Dieu m’a fait cela. Je suis blessé. Nous étions, mon ami et moi, dans la voiture, nous nous promenions à Tel-Aviv à bord d’une nouvelle voiture. Et je ne l’ai pas vue ! Pas du tout. Si j’avais pu freiner, je l’aurais fait. J’ai mal au cœur. »

« Non-extradition ne veut pas dire impunité »

Les deux hommes savent que la France a pour usage de ne pas extrader ses ressortissants. « Mais le principe de non-extradition de nos nationaux ne doit pas faire obstacle au droit de la famille de la victime de voir les responsables de ce drame identifiés et traduits devant la justice. Ça ne veut pas dire impunité », indique Romain Nadal. Comme le veut la procédure, les autorités israéliennes ont donc transmis à Paris une commission rogatoire. C’est-à-dire une description des pièces en possession de la justice désignant les personnes incriminées comme auteurs des faits et les questions auxquelles elles seront sommées de répondre. Et au vu de ces éléments la justice française a décidé d’ouvrir une enquête.

D’autant que de nombreux Israéliens réclament justice pour la jeune femme et recherchent activement, en Israël et en France, les deux suspects. Parmi eux, Roy Peled, le fiancé de Lee. « Nous avons publié la photo du coupable, j’attends des Français qu’ils copient la photo et l’accrochent partout, à la synagogue, chez le boucher, à la boulangerie, partout. Je veux que partout où se rend cet homme il se sente pourchassé. Qu’il sache qu’il a fait quelque chose de mal. Et si quelqu’un le voit, qu’il transmette immédiatement les informations à la police », explique-t-il au site israélien JSS News. Plusieurs pages Facebook ont ainsi été créées afin de relayer l’avis de recherche des deux hommes. Plus de 600 personnes font partie du groupe « Justice pour Lee Zeitouni ».

Comprenant sûrement qu’ils ne s’en tireraient pas ainsi, Claude Isaac Hayat et Eric Rubic seraient prêts à se rendre aux autorités israéliennes, croit savoir la chaîne Channel 10 News. Ils se seraient adressés à un avocat israélien afin qu’il examine leur statut juridique.

Thibaut Chevillard

France-Soir.fr

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boguy126

si vous avez eu le « courage » de fuir vous devriez avoir la force de vous rendre aux autorites israeliennes,je suis sur que votre punition sera moins terrible que le malheur dont vous etes responsable