La résolution condamnant la répression en Syrie adoptée jeudi à une écrasante majorité par l’Assemblée générale de l’ONU envoie un « message clair et sans équivoque » au régime de Bachar al-Assad, a estimé Amnesty International.
« Le vote envoie un message clair et sans équivoque de la communauté
internationale à la Syrie, (appelant) à mettre immédiatement un terme aux
attaques brutales contre des innocents », a affirmé Jose Luis Diaz,
représentant d’Amnesty auprès de l’ONU, dans un communiqué reçu vendredi.
« Des crimes contre l’humanité ont lieu en Syrie
. Alors que la Russie et une poignée d’Etats continuent de protéger la Syrie, le résultat du vote montre à quel point ils sont de plus en plus isolés« , a-t-il ajouté.
« Depuis longtemps, la communauté internationale aurait dû faire appel à la
Cour pénale internationale, mettre en place un embargo efficace sur les armes
et geler les avoirs de Bachar al-Assad et d’autres hauts responsables », a-t-il
poursuivi.
Sur 193 pays membres de l’Assemblée, 137 ont voté en faveur de la
résolution dénonçant la répression en Syrie, qui devrait accentuer l’isolement
du régime de Damas même si sa portée est symbolique.
Ce vote, soutenu par plusieurs pays occidentaux et proposé notamment par
des Etats arabes, intervient douze jours après le blocage par la Russie et la
Chine d’un texte similaire au Conseil de sécurité.
Douze pays ont voté contre, dont la Russie, la Chine, Cuba, l’Iran, la
Corée du Nord ou le Venezuela.
« Ces Etats qui continuent de bloquer les initiatives pour mettre fin à la
répression auront le sang des innocents sur leurs mains », a estimé M. Diaz.
En outre, l’organisation de défense des droits de l’Homme a appelé à la
libération « immédiate et sans condition » du journaliste Mazen Darwich et de la
blogueuse Razan Ghazzawi, arrêtés jeudi et qui se font l’écho de la répression
depuis des mois.
Depuis le début mi-mars d’une révolte hostile au régime inédite en Syrie,
la répression a fait, selon des militants, plus de 6.000 morts.
BEYROUTH, 17 fév 2012 (AFP)