Le Plan d’Obama d’une “coalition centrale” manque de l’élément fondamental pour le rendre un tant soit peu crédible : le muscle d’une armée régulière prête à combattre.

Confronté à des demandes pressantes de “faire quelque chose” d’un peu sérieux contre la brutalité de l’Etat Islamique, le Président américain Barack Obama a lancé ensemble, dans la bataille, un mélange de frappes aériennes américaines, assorties du renforcement de groupes rebelles syriens modérés et de l’enrôlement de gouvernements régionaux alliés, pour le combat visant à « dégrader et finalement vaincre l’Etat Islamique ». Une « coalition centrale » de neuf gouvernements de l’OTAN réunis, constitués de la Grande-Bretagne, de la France, de l’Australie, du Canada, de l’Allemagne, de la Turquie, de l’Italie, de la Pologne et du Danemark, dont on a assuré les dirigeants qu’on n’attend pas d’eux qu’ils envoient des troupes terrestres au sol.

Le Président américain a dévoilé ce plan, lors du Sommet de l’OTAN au Pays de Galles, qui s’est terminé vendredi 5 septembre. Les sources de l’antiterrorisme et de l’Armée, proches de Debkafile tirent la conclusion qu’il manque à sa recette assez saumâtre l’ingrédient le plus essentiel : un peu de muscle militaire. On ne parvient à trouver aucune force armée capable de s’opposer aux Jihadistes en marche, dans tout ce vaste territoire de quelques 144.000 kms 2, conquis par les terroristes islamistes, entre Raqqa, dans le Nord de la Syrie et les approches Nord-Ouest de Bagdad.

Même en cas d’évènement improbable, où le Président Obama consentirait à fournir des centaines de milliards de dollars, dans le but de construire une telle force, « la coalition centrale » trouverait difficilement un quelconque gouvernement local prêt à se joindre à cette mission, qui sera potentiellement, plus ardue, même que le défi posé par Al Qaïda et les Talibans, qui se confrontent à lui depuis l’invasion conduite par l’armée américaine, en Afghanistan, depuis 2001.

Le mieux que puisse espérer le Président des Etats-Unis, dans les mois qui restent jusqu’à la fin 2014 – et peut-être même au-delà de 2015 – c’est une série de victoires locales mineures, menées par de petites forces réduites, comme les Peshmergas kurdes d’Irak, avec un soutien aérien américain limité.

Une telle conduite de la guerre de basse intensité n’obtiendra jamais une dynamique suffisante pour renverser ou repousser totalement les massacres en cours de l’Etat Islamique. Il n’y a aucune véritable chance qu’un tel effort, aussi peu fourni, du point de vue des armes nécessaires à mener une guerre, puisse réellement mettre un frein à l’Etat Islamique sur une vaste zone de territoire, ni dissuader des milliers de Jihadistes de continuer à déferler sur cet espace vibrant du nouveau Califat, qui se dresse au beau milieu du monde arabe, particulièrement au Moyen-Orient et à proximité du Golfe Persique.

Reprendre la main, dans une telle mission, ne prendrait pas des mois, mais bien plus longtemps – et certainement, s’il continue de s’appuyer sur l’espoir obscur de rebâtir l’armée national irakienne, qui ne s’est jamais vraiment remise de sa défaite humiliante, en laissant Mossoul aux mains des Jihadistes en mai et juin dernier. Aucune de ses divisions n’est demeurée intacte, et la plupart ‘entre elles ont abandonné leurs armes sophistiquées sur le champ) de bataille, dans leur hâte à s’enfuir face à l’ennemi.

Les seules forces entraînées au combat en Irak, excepté les Peshmergas, sont les milices sunnites. Mais elles ont perdu toute confiance dans les mesures prises par les Etats-Unis dans leur pays et beaucoup ont opté pour le combat sous le drapeau noir de l’Etat Islamique, plutôt que de s’allier sous la tutelle chi’ite.

Le porte-parole de la Maison Blanche s’est empressé de contredire l’information dévoilée par Debkafile, vendredi 5 septembre, disant que l’Administration Obama et Téhéran combattent ensemble l’Etat Islamique et partagent des renseignements en Irak et en Syrie Article original. Mais les faits relevés sur le terrain sont indéniables et ils poussent les dirigeants et commandants sunnites d’Irak dans les bras des Jihadistes, dont environ 30.000 combattants sont formés de volontaires. Face à ce nombre, l’armée kurde aura du mal à défendre sa propre République Semi-autonome et ses champs pétroliers de Kirkouk, dans le Nord, avec une armée d’environ 20.000 hommes de troupe, des armes démodées et sans force aérienne. L’appui d’Obama sur des groupes rebelles modérés, censés faire front et combattre les Islamistes est encore nettement moins réaliste, alors qu’ils ont récemment commencé à perdre même le moral nécessaire pour simplement combattre leur ennemi principal, Bachar al Assad. Autour de cette région, également, Le Roi Saoudien Abdallah et les Emirats éviteront de se joindre à toute coalition dirigée par les Etats-Unis, qui reposerait sur la coopération des renseignements militaires de l’Iran.

Le Président Barack Obama va bientôt s’apercevoir de son erreur tragique, alors qu’il offre un rôle de premier choix au Nouveau Président réélu Recep Tayyip Erdogan dans sa « coalition centrale » qui en devient le seul représentant connu pour tout le Moyen-Orient musulman, tout en méprisant ouvertement l’Egypte et l’Arabie Saoudite, dans sa formule visant à « dégrader et vaincre » le nouvel Al Qaïda d’Irak.

De plus, les mains d’Ankara sont liées derrière son dos, dans son incapacité à obtenir la libération de 46 otages turcs dont des diplomates, retenus par les Islamistes, dans la ville dominée de Mossoul, depuis juin. Et c’est encore sans compter sur l’aide que les services turcs ont, peu ou prou, apporté à l’a constitution de ce Califat, à commencer par l’absence de toute supervision de la destination d’Istanbul comme principale prote d’accès au Jihad.

De plus des informations circulent, qui affirment que les services d’Hakan Fidan et Erdogan ont organisé des fuites vers l’Etat Islamique, afin de faire échouer la libération de J. Foley et S. Sotloff par un commando des forces spéciales U.S…

DEBKAfile Reportage exclusif 6 septembre 2014, 9:06 PM (IDT)

debka.com Article original

Adaptation : Marc Brzustowski.

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