Succédant au calme relatif de ces deux dernières années, le Hamas reprend l’offensive à Gaza en faisant pleuvoir des dizaines de roquettes et de Grad sur le sud d’Israël. Dans le même temps, une famille entière d’israéliens est sauvagement massacrée à Itamar, un attentat sanglant endeuille Jérusalem et sur Facebook des voix s’élèvent pour réclamer une troisième intifada dès le 14 mai, date anniversaire de la fondation d’Israël dénommée par les Palestiniens le jour de la “Nekba”, la catastrophe.
Alors que tout est fait semble-t-il pour provoquer une violente riposte militaire d’Israël, Nathanyaou garde son calme et tout en promettant l’installation prochaine d’un bouclier anti-missiles, se contente de quelques représailles très limitées, ponctuelles, pourrai-je dire.
Pourquoi l’Etat hébreu réagit-il avec tant de retenue à ces différentes agressions ?
Peut-être, pour ne pas tomber dans le piège qui lui est tendu.
S’il se lance dans une nouvelle opération de type “plomb durci”, à Gaza, le Hamas et ses nombreux alliés pousseraient des cris d’orfraie, hurlant au génocide, aux crimes contre l’humanité et réclameraient avec force une réunion urgente du conseil de sécurité pour demander une intervention internationale afin de protéger les “populations menacées”, comme cela a été fait pour la Libye et Israël se retrouverait une fois de plus sur le banc des accusés et en position de grande faiblesse sur la plan international. Il n’en a certainement pas besoin.
Dans la situation actuelle, on conçoit que l’état juif, très concerné par tout ce qui se passe au Moyen-Orient s’en préoccupe vivement en observant toutefois une grande discrétion pour bien montrer qu’il n’est pas partie prenante dans les séismes qui secouent la région et ne pas attirer sur lui, les feux croisés de toutes les parties en cause.
Les regards se portent aujourd’hui sur la Syrie et les analyses ne sont pas concordantes.
Pour les uns, la chute du régime de Bachar Al Assad serait hautement souhaitable, car elle priverait l’Iran, le Hezbollah et le Hamas d’un soutien précieux, voire irremplaçable.
Pour d’autres au contraire, le départ du dictateur syrien ouvrirait la porte à toutes les aventures et pourrait se solder par une prise de pouvoir des islamistes que décidément on voit partout. Ne dit-on pas en effet que le “Conseil de transition” des insurgés libyens serait infiltré par des anciens d’Al Qaïda ?
Assad est certes l’ ennemi le plus implacable d’Israël, il est aux ordres de l’Iran islamiste, mais il faut reconnaître que jusqu’à présent, il n’y a eu aucun incident majeur à la frontière syrienne et qu’il a gardé la maîtrise des événements.
Alors, faire chuter un ennemi, que l’on connaît, auprès duquel on s’est habitué à vivre dans une situation de non-guerre pendant toutes ces années, pour risquer de se trouver demain face à un régime intégriste encore plus lié aux Ayatollahs ou à Ben Laden, n’est peut-être pas très judicieux.
Face aux bouleversements qui agitent le Moyen-Orient, alors que les Etats-Unis perdent de leur crédibilité, la Russie revient en force et l’on comprend le récent voyage de Nathanyaou à Moscou où il aurait parait-il rencontré dans le plus grand secret un émissaire saoudien.
Un rapprochement entre l’Arabie Saoudite et Israël pour contrer l’hégémonie de l’Iran chiite est-il envisageable ?
Assisterait-on à la naissance d’un front israélo-sunnite pour contrer l’hégémonie envahissante de l’Iran chiite ?
Pourquoi pas ?
N’oubliez pas : Les ennemis de nos ennemis sont nos amis, même s’ils sont eux-mêmes nos ennemis.
C’est compliqué ?
Non ! C’est le Moyen-Orient !
Et il n’y a qu’une seule certitude : La partie est loin d’être jouée.
André Nahum
Radio Judaïques FM
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