Un agenda international dément, une sérieuse méfiance des grandes capitales, sans compter la suspicion des marchés… François Hollande a-t-il bien réfléchi ?
François Hollande a-t-il sérieusement évalué les obstacles himalayens qu’il devra franchir dès les premiers jours s’il est élu ?

A-t-il bien mesuré les dimensions du monde et ses innombrables chausse-trapes ?

Si le sort des urnes lui est favorable, il devra apprendre vite, très vite.

Car le contexte ne se prête guère aux atermoiements, à la musardise, aux hésitations. La conjonction de planètes est en effet redoutable.

Moins de deux semaines après le deuxième tour, un premier rendez-vous attend le futur président français : le G8 qui se réunit les 18 et 19 mai à Camp David, villégiature du président américain dans le Maryland, à une centaine de kilomètres de Washington.

Ce sera, en quelque sorte, une séance initiatique, avec au menu quelques morceaux de choix : l’Iran et les menaces d’opérations israéliennes, la Syrie et, bien sûr, les questions économiques.

Ce n’était qu’une mise en bouche, car, dès le lendemain à Chicago, ce sera le sommet de l’Otan.

Où François Hollande, si c’est lui, devra faire avaler à nos partenaires la décision de retirer prématurément d’Afghanistan les troupes françaises, en violation du calendrier préalablement arrêté.

Un message interprété sans nul doute par les talibans comme le début d’un sauve-qui-peut.

Discipline budgétaire

Moins de trois semaines de répit, et ce sera (les 18 et 19 juin) le G20 à Los Cabos, au Mexique, avec, à la clé, l’augmentation de la contribution européenne au FMI.

Dix jours plus tard, le 28 juin, Conseil européen à Bruxelles.

Où François Hollande, toujours dans l’hypothèse d’une victoire, devra expliquer aux vingt-quatre autres pays de l’UE qui ont signé le traité de discipline budgétaire qu’il faut le renégocier !

Bon courage !

Une sérieuse méfiance des grandes capitales.

C’est peu dire que François Hollande n’est pas attendu avec des fleurs dans les grands pays.

En Europe d’abord. Angela Merkel ne digère pas l’idée de remettre en cause le traité de discipline budgétaire.

C’était pour elle une condition indispensable pour faire accepter, par le Bundestag et par l’opinion allemande, l’aide à la Grèce et le sauvetage de l’euro.

À Rome, le rigoureux Mario Monti se méfie comme de la peste de ceux qui prônent l’augmentation des dépenses publiques et ne veulent pas entendre parler d’économies.

À Londres, la City considère Hollande comme un dangereux boutefeu, même s’il a cherché à rassurer les milieux financiers britanniques.

À Pékin, on a peu apprécié le ton comminatoire de François Hollande exigeant la réévaluation de la monnaie chinoise.

À Moscou, où l’on a toujours préféré traiter avec les gouvernements français de droite (y compris du temps du communisme…), on observe avec réserve l’agitation parisienne en espérant que le réalisme l’emportera sur les droits-de-l’hommisme.

Aucun état de grâce

François Hollande peut se consoler en se prévalant du soutien (mesuré) des sociaux-démocrates allemands et du Premier ministre belge, Elio Di Rupo.

À condition toutefois de ne pas trop regarder les sondages d’outre-Quiévrain : Sarkozy fait un tabac en Belgique, notamment en Flandre…

François Hollande ne disposera d’aucun état de grâce sur la scène internationale.

Il sera d’emblée plongé dans un chaudron bouillonnant.

Il devra immédiatement ravaler ou édulcorer un certain nombre de promesses, s’il ne veut pas prendre le risque de voir la France aspirée dans la spirale qui, après avoir englouti la Grèce, menace l’Espagne.

En 1981, après l’élection de François Mitterrand, rectifier le tir a pris deux ans.

Aujourd’hui, les choses s’accélèrent.

Il faudra réagir en deux semaines, sinon en deux jours…

Pierre Beylau/ Le Point.fr Article original

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Gerco

Les Juifs qui souhaitent l’élection de hollande acceptent le statut de futurs dhimmis, sinon pour eux-mêmes, certainement pour leurs enfants . Avec une Martine Aubry-Brochand qui se soumet à la domination de l’Islam et qui, déjà fait des discours de premier ministre, un Melanchon-Pol-Pot Ministre de l’intérieur et quelques Juifs renégats et/ou honteux, la France sera bien parti. Mais peut-être qu’elle le mérite. Un deuxième tour hollande-mélanchon serait le pied.

raphael benzaquen

Elle est belle l’intox, discours de droite à fond les manettes, on suit la politique de Sarkozy comme un mouton de Panurge, celle qui conduit la France à accueillir des assassins comme Khadafi et Assad, celle qui conduit à diviser les Français par un politique bling bling qui commence au Fouquet’s pour finir au Crillon, celle des taxes non-stop, celle de l’intoxication médiatique, une politique d’extrême droite qui se dit propre mais qui fait appel à des anciens du FN comme Patrick Buisson

Vivement le 6 mai, on va faire couler le champagne à flots et retrouver justice et equite, on va pouvoir enfin respirer un air frais et salvateur

jeanot

Chère Madame,
C’est bien d’etre lucide, mais entre la lucidité et les didifficultés, il ya un monde que ne pourrait franchir cet homme arrogant, prétentieux, et trop sur de lui. 6 mois suffiront pour une coalition G – D. Souvenez vous
en…

Rachel

Le Point, hebdomadaire de droite, essaie de faire peur aux électeurs, selon une technique éprouvée par Sarkozy, mais qui ne marche plus. En réalité, l’élection de François Hollande est attendue avec impatience dans plusieurs capitales européennes où l’appui de la France est ardemment désiré pour permettre de faire front contre Angela Merkel. Et si l’auteur de l’article avait suivi la campagne, il saurait que le futur président — puisque lui-même le nomme ainsi — est parfaitement lucide et n’a cessé d’évoquer les difficultés que l’attendent.

Armand Maruani

Il faut qu il passe sous la douche avant de plonger dans la piscine . Il risquerait de perdre son maillot de bain et de sortir à poil du bassin .