Plusieurs dizaines de manifestants ont pénétré mardi dans l’ambassade de Grande-Bretagne à Téhéran qu’ils ont mise à sac avant que la police ne finisse par les déloger. Ils ont notamment enlevé le drapeau britannique pour le remplacer par le drapeau iranien. Un acte « intolérable », a réagi Londres. Le régime a dit « regretter » l’attaque.

La communauté internationale, Londres en tête, s’est empressée de dénoncer un acte « intolérable ». Plusieurs dizaines de manifestants ont attaqué, occupé et saccagé mardi deux sites de l’ambassade de Grande-Bretagne à Téhéran. Les manifestants, présentés comme des « étudiants bassidjis » – islamistes – par les médias officiels, ont d’abord pénétré dans l’ambassade, située dans le centre de la ville. La police anti-émeutes présente en force n’est pas intervenue lors de cette attaque en début d’après-midi, laissant les manifestants escalader le mur d’enceinte du parc où se trouve la chancellerie. Les manifestants ont ensuite brisé les vitres du bâtiment avant d’y pénétrer et d’en saccager une partie, jetant des dossiers et des objets par les fenêtres, selon des images de la télévision d’Etat qui a suivi toute la manifestation en direct.

Evacués sans violence par les forces de l’ordre après une heure d’occupation, les manifestants ont à nouveau réussi en début de soirée à pénétrer dans la chancellerie où ils ont notamment incendié des documents, en dépit d’une intervention de la police qui a fait plusieurs blessés et des appels des autorités à mettre fin à la manifestation. Ils ont également symboliquement enlevé le drapeau britannique flottant sur l’ambassade et l’ont remplacé par le drapeau iranien.

6 employés brièvement retenus


Un autre groupe de quelque 200 « étudiants » islamiques, selon les médias, a attaqué au même moment le site de l’ancienne résidence britannique située dans un parc au nord de Téhéran, où n’habite plus l’ambassadeur mais qui a conservé son statut diplomatique. Ils ont retenus pendant un certain temps six employés de l’ambassade avant que ces derniers ne soient libérés sur intervention de la police, qui a bloqué les accès pour « mettre fin à la manifestation », selon les médias. Tous les ressortissants britanniques à l’intérieur de cette enceinte ainsi qu’à l’ambassade sont « en sécurité », a indiqué en fin de journée un diplomate. Les forces de l’ordre tentaient en début de soirée d’obtenir que les manifestants quittent les deux sites, selon les médias.

Les manifestants protestaient contre les sanctions décidées par Londres contre l’Iran à cause de son programme nucléaire controversé. Dimanche, le Parlement iranien a voté une loi réduisant les relations diplomatiques au niveau de chargé d’affaires et prévoyant l’expulsion de l’ambassadeur britannique dans un délai de deux semaines, en représailles aux nouvelles sanctions économiques contre l’Iran décidées par Londres de concert avec les Etats-Unis et le Canada, après la publication d’un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique étayant les soupçons des Occidentaux selon lesquels Téhéran aurait travaillé à la fabrication d’une arme nucléaire malgré ses démentis. Mardi soir, Téhéran a « regretté » l’attaque. Dans un communiqué publié par l’agence Mehr, le ministère des Affaires étrangères « exprime ses regrets pour le comportement inacceptable d’un petit nombre de manifestants en dépit des efforts de la police », et affirme avoir « demandé aux autorités de prendre immédiatement les mesures nécessaires » pour mettre fin à l’occupation de l’ambassade.

Washington condamne « dans les termes les plus forts »

« Nous sommes scandalisés. Ceci est parfaitement inacceptable et nous le condamnons », avait déclaré le ministère britannique des Affaires étrangères dans un communiqué, dénonçant l’irruption de manifestants qui se sont livrés à « des actes de vandalisme ». Londres a demandé à tous ses ressortissants en Iran « de rester chez eux » et « d’adopter un profil bas ». La Maison Blanche a également condamné « dans les termes les plus forts » l’attaque, rappelant que « l’Iran a la responsabilité de protéger les missions diplomatiques » installées sur son territoire. « Une fois de plus, le régime iranien vient d’administrer la preuve du peu de considération dans laquelle il tient la légalité internationale. La France dénonce cette violation flagrante et scandaleuse de la convention de Vienne », a dit le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, condamnant également l’attaque. Rome et Moscou ont aussi vivement dénoncé cette attaque.

Par L.G

TF1.fr

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ness

Bravo!! encore un exemple du « printemps arabe » moi je l’appelerais plutot printemps islamiste avec la benediction de l’europe….attendez un peu et vous le regretterez amerement.CQFD

Azoulay48

QUI SÈME LE VENT RÉCOLTE LA TEMPÊTE !!

Voila le pays européens qui pensaient en aidant « le printemps arabe » démocratiser ces pays !!

KM

Si avec de tels agissements les pays Occidentaux ne comprennent pas, c’est qu’ils sont volontairement aveugles !