KUALA LUMPUR (Reuters) – Les sanctions commerciales prises par l’Europe et les Etats-Unis contre l’Iran commencent à s’exercer sur l’économie iranienne, notamment sur ses relations avec les pays asiatiques.

Les Occidentaux, qui soupçonnent Téhéran de poursuivre un programme nucléaire militaire pour se doter de l’arme atomique, ont durci leur position cette année avec des mesures visant la banque centrale iranienne et un arrêt des importations de brut en provenance de la République islamique.

Suivant l’exemple de l’Union européenne, la Chine et le Japon ont réduit leurs achats de pétrole, limitant d’autant les revenus de l’Iran et le privant d’une source essentielle de devises étrangères.

Conséquence, le rial iranien a plongé sur le marché des changes, provoquant mécaniquement une hausse du coût des importations et un renchérissement des denrées alimentaires de première nécessité.

Le pain et le riz sont devenus la base de l’alimentation d’une partie de la population qui n’a plus les moyens d’acheter de la viande vendue aux environs de 30 dollars le kg à Téhéran.

Le prix du pain a triplé en décembre et le kilo de riz est vendu l’équivalent de cinq dollars dans un pays où le revenu moyen est de 350 dollars par mois.
En 2010-2011, l’Iran a importé 62% du maïs, 45% du riz et 59% du sucre qu’il consomme, mais seulement 3% de son blé, selon des chiffres de département américain de l’Agriculture.

STRATEGIE SIMPLE

Les sanctions occidentales se sont traduites par des défauts de paiement, notamment sur les importations de riz indien tandis que les producteurs ukrainiens et européens ont interrompu leur programme de fret en céréales ukrainiennes à destination du pays.

Les exportateurs d’huile de palme, utilisée dans la cuisine, la confiserie et les carburants verts, ont suspendu fin 2011 la majeure partie de leurs fournitures qui s’élevaient à 30.000 tonnes par mois, disent des sources commerciales en Malaisie.

« Il est difficile d’obtenir des paiements et aucun exportateur d’huile de palme ne veut prendre le risque d’envoyer des cargaisons en Iran avec une situation politique aussi tendue », explique un courtier au fait des échanges.

Cette paralysie pourrait s’étendre au secteur minier, les opérateurs chinois ayant l’intention de réduire leurs importations de minerai de fer en provenance de l’Iran à partir de mars. La République islamique était le cinquième fournisseur de la Chine sur ce marché en 2011.

« Un gros risque se profile et beaucoup ne s’en rendent pas encore compte », dit un haut responsable d’une entreprise basée à Shanghai. « C’est facile pour les Etats-Unis de geler nos affaires. Cela ne vaut pas la peine de prendre le risque ».
Toutefois, certains courtiers chinois affirment vouloir continuer à s’approvisionner en minerai iranien meilleur marché tant qu’ils auront l’assurance de rentrer dans leurs frais.

Concernant le pétrole, Pékin compte désormais sur l’Arabie saoudite, premier producteur mondial. Selon les analystes, la Chine profite des sanctions occidentales pour imposer une stratégie simple: accentuer la pression sur les fournisseurs iraniens afin de renégocier les prix à la baisse.

Pierre Sérisier pour le service français, édité par Gilles Trequesser Article original

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